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- Style : Dick Dale , Shadows, Link Wray And His Ray Men , The Ventures

Duane EDDY - Have Twangy Guitar Will Travel (1958)
Par ERWIN le 8 Mai 2020          Consultée 1561 fois

Le jeune Duane EDDY vit une adolescence plutôt agréable dans la ville de Tucson, Arizona, et se passionne très vite pour la guitare. Sa famille, aisée, lui achète le Graal des guitares électriques pour ses seize ans, une Gretsch Chet Atkins. Nanti de cette fabuleuse arme de destruction massive pour l'époque, le jeune homme écume les planches des bars de la région. Parallèlement, il travaille le son notamment de ses cordes graves et obtient le fameux son "twangy" qui fera toute sa renommée. Brillant, il amène, avec l'aide du disc jockey local Lee Hazlewood, un réservoir de 7500 litres d'eau dans le studio d'enregistrement pour provoquer l'écho symbolique de ses compositions. Voilà ce qu'il fallait faire, en l'absence de moyens techniques ! Après avoir signé avec le label de Philadelphie Jamie Records. Les premiers 45 tours ont beaucoup de succès. Et les voici réunis pour son premier album instrumental, qui sort en janvier 58, en plein age d'or du Rock'n'roll.

Tout débute avec "Movin'n'groovin"... Ah oui, vous connaissez cette intro et ce riff ? Oui, les BEACH BOYS sont d'infâmes chapardeurs. La bonne ambiance est là, sur ce mid tempo qui permet à tout le monde de danser sans ce préoccuper trop de ne pas avoir l'air ridicule. Le fameux son "Twangy" est déjà à l’œuvre – ceux qui aiment Tarantino ont compris - plus lourd et rapide. On continue avec "Rebel Rouser", où les guitaristes constatent déjà que les ténors de la guitare sont bien loin du simple niveau technique ici démontré. Tout n'est question que de son et de velouté, alors que c'est le saxophone qui se charge de mettre un peu de puissance dans le hit. "Ramrod" est certainement plus animé et moderne, mais toujours drivé par le sax, un hymne des party d'alors !

Tout le monde connaît "Cannonball", son riff et sa célèbre rythmique folky, sans plus doute plus traditionnelle. Enfin, "The Lonely One" propose un mid slow plus chaloupé, genre que les futurs SHADOWS vont reprendre de fond en comble quelques années plus tard. Toutes vont bien se comporter dans la billboard dont un numéro 5 pour "Rebel Rouser". C'est le méga succès immédiat pour Duane, qui n'en demandait pas tant, il va désormais être le leader des jeunes guitaristes en herbe du rock. A signaler, toutes ces compositions sont de lui exceptés "Ramrod" de Al Casey, guitariste de son groupe d'accompagnement les REBELS. Une sacrée carte de visite pour un premier album !

Pour le reste "Detour" nous renvoie vers les chevauchées de cow boy cinématographiques tellement à la mode des fifties. La recette est inchangée, avec un sax qui mène la charge, pas de solos de guitare, tout cela est propre et équilibré. Pas besoin d'aller chercher loin où les SHADOWS et Hank MARVIN va piquer ses idées deux ans plus tard, écoutez donc "Anytime" et sa petite partie de percus que n'a sûrement pas raté Tony Meehan. C'est idem pour "Lonesome Road", le son clair et élégant de Duane va marquer les esprits. Difficile de passer sous silence la reprise de l'immortelle "Loving You" par Elvis PRESLEY, une des plus belles chansons d'amour de l'histoire. Et Duane s'en sort pas mal du tout, les chœurs sont présents et le sax se charge de la mélodie, pour un résultat non pas surprenant mais très honorable.

Il y a aussi pas mal de prise de risque : serait-ce un brin de distorsion sur "Three-D-Blues" ? Mais oui ! Et avec des solos cette fois, de la reverb, un brin de whammy bar... cette fois, Duane se lance sur des sentiers moins balisés et laisse libre court à sa créativité à la guitare. "I Almost Lost My Mind" propose une rythmique bien moderne déjà ! Duane était imaginatif et créatif, malgré des moyens alors peu conséquents. C'est à nouveau un riff qui mène "The Walker", avec un piano et des chœurs judicieux pour asseoir une identité plus pop, il y a un sifflement jeunot sur "Mason Dixon" ainsi que des explosions. Enfin, avec "Stalkin" on aborde un genre qui sort moins sur les ondes, plus bluesy, telle une marche funèbre, une sorte de BO de film noir cette fois, avec un sax croassant. Le son de la Gretsch y est superbe, à écouter en priorité !

Dans les fifties, il n'y avait clairement pas beaucoup de place pour s'imposer, c'est pourtant ce que Duane EDDY et ses REBELS font de manière fort simple dès ce premier album. Toute de simplicité vêtue, la musique ici présente se démarque par un son très spécifique, qui va faire le bonheur de toute une génération de guitariste. Plusieurs des titres ici présents sont devenus des standards du rock'n'roll, de "Ramrod" à "Cannonball" en passant par "Rebel Rouser". Rien d'impressionnant à attendre techniquement, ici tout est basé sur le son et l'ambiance, Duane ne cherche jamais à impressionner et c'est déjà une belle qualité chez ce jeune homme d'à peine dix neuf ans.

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   ERWIN

 
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- Duane Eddy (guitare)
- Al Casey (basse-piano-guitare)
- Steve Douglas (saxophone)
- Corki Casey O'dell (guitare)
- Buddy Wheeler (basse)
- Bob Taylor (batterie)


1. Lonesome Road
2. I Almost Lost My Mind
3. Rebel Rouser
4. Three-30-blues
5. Cannonball
6. The Lonely One
7. Detour
8. Stalkin
9. Ramrod
10. Anytime
11. Moovin'n'groovin
12. Loving You



             



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