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1989 Tweez
1991 Spiderland

E.P

1994 Untitled
 

- Membre : Aerial M

SLINT - Tweez (1989)
Par K-ZEN le 30 Juin 2020          Consultée 819 fois

Ce qui frappe dans un premier temps, c’est l’aridité du packaging. Pas de livret, un disque qui ressemble à première vue à un simple CD gravé, vierge de toute fantaisie et inscription. Seulement le nom du label y figure, en petits caractères, Touch And Go. Label qui ne sortit d’ailleurs pas l’album dans un premier temps, se contentant de le rééditer par la suite, 4 ans plus tard. Si on cherche plus d’informations, rendez-vous au verso. "Cet enregistrement est fait pour être écouté en vinyle". Comme une provocation puérile. On avance sans y prêter trop d’attention. Changement de police et de taille. "SLINT est un groupe de Louisville. Tweez est son premier enregistrement". Deux éléments que l’on peut retrouver sur la voiture de la pochette, est-ce un clin d’œil au film Christine de John CARPENTER ? Plus loin encore, la liste des titres, séparés en deux faces "Bemis" et "Gerber". Pas celui de Cruchot j’imagine. 9 pistes et autant de prénoms en guise de titres. 8 parents, ceux des musiciens : un guitariste/chanteur, un autre guitariste, un batteur et un bassiste. A cela on ajoute un chien, "Rhoda", pour faire le compte.

Quand "Ron" démarre, on pense immédiatement à PRIMUS ou au premier EP de SLIPKNOT. "Tweez" partage le même aspect ovniesque avec ce dernier, même si la discographie à laquelle il se rattache est plus modeste et n’offre pas la même grille de comparaison. "Nan Ding", tout aussi vif – moins de 2 minutes – confirme cette impression. La basse claque fort, tout cela est funky as hell, on a tous les éléments caractéristiques d’un parfait album de fusion. D'autre part, on a également déjà les vocaux minimaux, parfois simplement chuchotés quand ils existent, qui seront une des signatures particulières du groupe.

Mais les morceaux restent compartimentés : les parties heavy sont plutôt réservées aux titres les plus courts quand par la suite on retrouvera à la fois rage et accalmie au sein d’un même morceau. L’insidieux et calculateur "Kent" montre cependant déjà la voie à suivre sur près de 6 minutes, entre ses aériennes nappes de synthé, son ambiance orientale et ses guitares post-punk empruntées aux CHAMELEONS. Ceux d’Angleterre.

Ailleurs, des guitares qui sonnent quelquefois très "sales" ou "grasses". Comme une impression que l’on connait. Toujours au dos du disque, sous la mention des musiciens, une autre phrase. "Engineered by some fuckin derd niffer". Ce n’est autre que Steve ALBINI qui est mentionné ici. Aux commandes de la production donc, le gars qui faisait sonner ses grattes comme des tronçonneuses dans ses projets un peu cinglés RAPEMAN et BIG BLACK, dont les SLINT étaient fan, proposant une musique intense mélangeant éléments de punk hardcore et de noise rock. Un feeling punk que l’on retrouve sur Tweez. Une gestion du temps, une attitude. Une science du riff qui percute. Avec épouvante parfois. Ce sont les motifs de "Darlene" ou "Charlotte", très gothiques, voire death rock, que l’on pourrait croire tout droits sortis de chez T.S.O.L., BAUHAUS ou même DEAD KENNEDYS.

Généralement, il est de bon ton de porter aux nues le second album de SLINT Spiderland et de mépriser, voire ignorer ce Tweez. C’est une erreur, pour la simple et bonne raison que ces deux albums sont finalement très différents l’un de l’autre. Le SLINT de Tweez est un groupe jeune, encore fougueux, avec déjà des idées à la pelle et une atypie certaine qui ne demande qu’à être cultivée, mais qui manque encore parfois de subtilité et de nuance dans son propos. Ne reste qu’à mettre un peu d’ordre là-dedans : remplacer cet aspect fusion un peu trop exubérant par une gravité et une rigidité quasi mathématique. Tout cela pour aboutir à cet étrange hybride rock qui ressemble comme une goutte d’eau à un orage : à la fois traversé d’électricité et d’air. Il sera baptisé à posteriori post-rock par le critique Simon Reynolds, utilisant ce terme pour la première fois dans sa chronique du merveilleux Hex de BARK PSYCHOSIS en 1994.

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- Brian Mcmahan (guitare, chant, murmures)
- David Pajo (guitare)
- Ethan Buckler (basse)
- Britt Walford (batterie)


1. Ron
2. Nan Ding
3. Carol
4. Kent
5. Charlotte
6. Darlene
7. Warren
8. Pat
9. Rhoda



             



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