Recherche avancée       Liste groupes



      
POST PUNK STOOGIEN  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1981 Hee-Haw
1982 Junkyard
 

1979 Door, Door (the Boys ...
 

- Style + Membre : Nick Cave & The Bad Seeds

The BIRTHDAY PARTY - Junkyard (1982)
Par NOSFERATU le 7 Novembre 2020          Consultée 1370 fois

THE BIRTHDAY PARTY figure dans le sillage des groupes « high energy », à la suite de RADIO BIRDMAN et autres SAINTS avec, toutefois, une touche art rock qui le différencie des autres combos australiens traumatisés par les deux groupes phares du Detroit Sound, MC5 et la bande à l’iguane.
Déjà, Nick Cave avait joué à la fin des années 70 au sein des BOYS NEXT DOOR qui pratiquaient une sorte de post-punk glam dénotant avec les autres activistes de l’underground australien. Sur scène, le groupe réalise des prestations dangereuses, mais avec une approche plus arty, plus gothique aussi. Il bourdonnait un peu comme le SENSATIONAL ALEX HARVEY BAND qui aurait capturé l’énergie nihiliste du punk-rock. Dans les 80's, nos garçons tourmentés se barrent au Royaume-Uni, attirés par la révolution cold wave locale, et se rebaptisent THE BIRHDAY PARTY.
En plus du gang à Iggy (Le NICK a toujours affirmé qu’il écoutait du prog avant de tomber sur la pochette de Raw Power qui le troubla), la bande de « batcaves des antipodes » a écouté autant CAPTAIN BEEFHEART que PERE UBU ou SUICIDE ainsi que le BOWIE des « early seventies ». On décèle également l'influence des DOORS, mais en plus fiévreux, celle du VELVET UNDERGROUND pour le côté urbain dégénérescent, et le « shock rock » d’ALICE COOPER. Mais on y perçoit aussi l’ombre sauvage des MONKS, ces ravagés du garage « sixties » minimaliste, sans parler de celle, plus contemporaine, des post-punkers THE FALL ou des rois du psychobilly, THE CRAMPS.
Nick Cave puise déjà ses lyrics tourmentés dans l’ancien testament et les romans noirs de Faulkner. Un peu comme son frère d’armes Jeffrey Lee Pierce dont il vénère le groupe, le fabuleux GUN CLUB influencé alors par les mêmes thèmes littéraires et philosophiques (péché, rédemption...).
Les concerts sont apocalyptiques. En Angleterre, ils tranchent avec les shows souvent formatés des groupes new-wave.

Junkyard est leur troisième brûlot, à la pochette très typée « métal », aussi grotesque que sublime. Tout est abrasif dans ce disque. En effet, le quintet atteint des abîmes de noirceur et de désespoir, rarement entendus depuis la mort tragique de Ian Curtis. Une boutade brutale contre tout ce qui les gène dans le Royaume-Uni de ces ténébreuses eighties, contre tous ces clones habillés en noir, comme ECHO AND THE BUNNYMEN ou même BAUHAUS (pourtant faramineux à nos yeux) qui pompent trop, selon eux, les tics du BOWIE « glitter». Un réel goth rock qui ferait passer les SPECIMEN pour le « muppet show », beaucoup plus crédible aussi que celui pratiqué par les SISTERS OF MERCY englués dans des clichés qui, avec le temps, ont mal vieilli.
Le résultat ? Un Nick Cave s’égosillant réellement, jusqu’au malaise, avec une part de théâtralisation « dark » inhérente au style proposé par le groupe. Il hurle à la mort mais aussi pleure, aboie, directement influencé par l’ig hystérique de Fun House. La voix terrifiante est une sorte de JOHNNY CASH devenu monstrueux ou de TOM WAITS qui aurait muté graduellement en HENRY ROLLINS.
Ce brûlot regorge de perles bruitistes comme "Blast Off" qui démarre les hostilités avec une section basse/batterie à vous donner le tournis, des guitares « batcave » saccadées et vicieuses, et le refrain hurlé de Doctor Cave (ou plutôt Mister Cave) qui fait réellement peur.
"She’s Hit" est un blues post-punk comateux en diable. On imagine aisément Nick chanter en rampant par terre. Une véritable réponse « eighties » au "Dirt" des STOOGES.
L’hypnotique et cacophonique "Dead Joe" sonne comme une sorte de proto-noise rock avant l’heure avec les lyrics d’Anita Lane, compagne du NICK, ici totalement « cromagnonesque », préfigurant les bruyants dérapages des combos du label « Amphetamine reptile », des U-MEN ou autres LAUGHNING HYENAS.
"The Dim Locator" résonne comme du TOM WAITS bruyant et ultra-bordélique. Hamlet (Pow Pow Pow)" annonce les futures chansons borderline des BAD SEEDS, la formation de Nick Cave qui le révélera au grand public (enfin aux « indie rockers »). Les débuts de la chanson montrent un Nick inquiétant, en version Shock Rock. Au refrain, c’est littéralement un chien fou en liberté. La ballade désenchantée "Several Sins" ferait passer les contemporains PSYCHEDELIC FURS pour un ersatz de WHAM.
L’Ambiance indus jazzy de "Big Jesus Trash Can" n’est pas loin des travaux du copain cinglé de FŒTUS. Avec "Kiss Me Black", nos Australiens anéantissent même la cold-wave de JOY DIVISION, la poussant dans ses derniers retranchements. A noter le jeu de basse bien mise en avant totalement ravageur. "6 Gold Blade" serait la bande-son d’un film noir, avec toujours cette redoutable basse. De même que le tribal "Kewpie Doll".
Et on finit ce carnage décadent avec le must du must, le tire éponyme, "Junkyard". Une tuerie « stoogienne » à l’atmosphère d’abord funèbre (cette rythmique implacable et saccadée !) qui se transforme progressivement en violentissime bastonnade menée de main de maître par un rythme infernal. Visionnez la vidéo plus bas et vous aurez la définition de ce qu’est un groupe de rock qui, personnellement, ne peut être que DANGEREUX.
Jusqu’à présent, la discographie de BIRTHDAY PARTY incarnait une version moderne de la bande musicale de La Nuit du Chasseur. Mais, à l’écoute de ce disque respirant pleinement les drogues dures, on est plus proche cinématographiquement de Du Sang Pour Dracula que du film d’horreur lambda pour teenagers fans d’IRON MAIDEN. Car on a réellement l’impression d’assister en direct à une overdose de Vlad l’empaleur. Une expérience forcément ultime.

https://youtu.be/KvlS4BwTUQw

A lire aussi en NEW-WAVE par NOSFERATU :


The RESIDENTS
Commercial Album (1980)
Du rock (anti)commercial




JOY DIVISION
Still (1981)
Quinze jours avant le trépas


Marquez et partagez





 
   NOSFERATU

 
  N/A



- Nick Cave (vocaux)
- Mick Harvey (guitare, percussion, batterie, saxophone, basse)
- Rowland S. Howard (guitare)
- Tracy Pew (basse)
- Phill Calvert (batterie)


1. Blast Off
2. She's Hit
3. Dead Joe
4. The Dim Location
5. Hamlet (pow, Pow, Pow)
6. Several Sins
7. Big-jesus-trash-can
8. Kiss Me Black
9. 96'' Gold Blade
10. Kewpie Doll
11. Junkyard



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod