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PUNK BLUES/NO WAVE  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1981 Hee-Haw
Prayers On Fire
1982 Junkyard

COMPILATIONS

1989 Mutiny/The Bad Seed
 

1979 Door, Door (the Boys ...
 

- Style + Membre : Nick Cave & The Bad Seeds

The BIRTHDAY PARTY - Prayers On Fire (1981)
Par K-ZEN le 1er Septembre 2024          Consultée 223 fois

Entre Hee-Haw et Junkyard… Mesdames et messieurs… Tadam ! Voici venir Prayers on Fire, un intitulé où transpirent à la fois les obsessions stylistiques croissantes de Nick CAVE (religion, diable, Jarry et l’absurde) ainsi que le fil ténu sur lequel se balance son groupe actuel.

Un groupe qui, en ce début de décennie 80 se nomme encore The BOYS NEXT DOOR. Mais après un ultime concert au Crystal Ballroom de Melbourne sous cette bannière et confronté à défiance et lassitude en Australie, leur nouveau manager les encourage à tenter l’aventure anglaise. Un nouveau patronyme s’impose afin de concrétiser cette rupture : The BIRTHDAY PARTY, emprunté par CAVE à un passage tiré du Crime et Châtiment écrit par Dostoïevski où Katerina Ivanovna Marmeladova suggère un dîner funéraire afin de rendre hommage à son mari fraîchement décédé.

Arrivés dans la capitale britannique, les jeunes Australiens déchantent vite. La vie londonienne étant chère, ils sont confrontés d’emblée à la précarité, alternant entre hôtels miteux et squats dans lesquels ils s’entassent avec leurs copines et devant prendre des petits boulots difficiles pour subvenir aux besoins élémentaires. De plus, le décalage culturel est total, les modes se succédant à une vitesse effarante à Londres. The BIRTHDAY PARTY pratique une musique énergique d’inspiration punk n’étant plus ici dans l’air du temps, rapidement dévorée par ses contradictions et dominée par une nouvelle vision que dominent les synthés. Peu de ces nouveaux groupes ne trouvent grâce aux yeux d’un CAVE les trouvant ennuyeux hormis JOY DIVISION.

Quatre mois après leur arrivée, ils décrochent leur première date le 29 juin 1980 puis sont remarqués dix jours plus tard au Moonlight Club par Ivo Watts-Russell, patron de 4AD Records, livrant une prestation particulièrement dantesque en première partie du groupe allemand DAF. Lors d’une seconde apparition au Rock Garden, l’évocation d’un contrat matérialise concrètement cet intérêt qui débouchera sur l’EP The Friend Catcher en octobre 1980. Entre-temps, le jeune quintet avait titillé l’oreille toujours aux aguets de John Peel, ce dernier leur permettant de se produire lors de ses fameuses sessions. Les quatre morceaux inédits en résultant se retrouveront sur le nouveau disque à venir qu’ils enregistreront à leur retour en Australie.

Un retour à travers lequel ils constatent que leur statut a totalement changé. Leur manager Tony Cohen programme une tournée de quinze dates qui rameute le public et les médias. Les conditions londoniennes compliquées ont œuvré en guise de rapprochement entre les musiciens au point que le combo devienne un vrai collectif compact. Pleins de confiance, ils investissent le studio fin 1980.

Loin du gothique britannique, ces sessions produisent une musique physique tirant plutôt ses influences profondes de l’autre côté de l’Atlantique : le punk blues moite d’un GUN CLUB entrant en collision avec la no wave new-yorkaise pratiquée par James CHANCE, Lydia LUNCH – avec laquelle ils collaborent d’ailleurs allègrement – voire les jazzmen douteux des LOUNGE LIZARDS, une section de cuivres appuyant même "Nick the Stripper" où CAVE se met entièrement en scène.

Un clip sera réalisé pour illustrer la chanson, tout ce qu’il y a de bizarre et de chargé peuplant Melbourne se retrouvant immortalisé sur la pellicule, la presse annonçant ce tournage. Une matérialisation concrète de cette ambiance de cabaret douteux omniprésente tout au long de Prayers on Fire, se manifestant d’entrée via le dangereux cirque "Zoo-Music Girl", relecture d’une ancienne chanson des BOYS NEXT DOOR conjuguant grotesque et flamboyance sur un rythme tribal digne de ADAM & The ANTS puis plus loin via l’inquiétant "Capers" et l’étrange complainte "Ho-Ho" où l’ombre des tout aussi allumés TEARDROP EXPLODES flotte. L’autre composante prépondérante du son des Australiens est bien entendu cette basse à l’amplitude monumentale et des claviers jouant le rôle de contre-point essentiel eu égard aux notes industrielles cisaillantes que distribue Rowland S. HOWARD via sa guitare, le boueux "Cry" ainsi que le cramé jusqu’à l’os "King Ink" peuvent aisément en témoigner.

Le groupe repart à Londres en mars 1981. Les critiques britanniques, d’abord circonspects, changent d’avis à leur encontre, Melody Maker consacrant une page entière à Prayers on Fire dans ses colonnes. The BIRTHDAY PARTY lui, embarqué dans son dragster, se dirige vers Junkyard à tombeau ouvert, laissant derrière lui une épaisse fumée âcre et un capharnaüm fracassant, sillage quasi impossible à suivre.

La réédition réalisée par 4AD en 1988 adjoint deux morceaux bonus supplémentaires : le tube potentiel "Blundertown" ainsi que "Kathy’s Kisses".

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- Nick Cave (chant, piano, saxophone, batterie)
- Rowland S. Howard (guitare, chant, chœurs, saxophone)
- Mick Harvey (orgue, piano, guitare, caisse claire)
- Tracy Pew (basse, clarinette, contrebasse)
- Phill Calvert (batterie)
- +
- Phillip Jackson (trompette)
- Mick 'hunter' Hauser (saxophone ténor)
- Stephen Ewart (trombone)


1. Zoo-music Girl
2. Cry
3. Capers
4. Nick The Stripper
5. Ho-ho
6. Figure Of Fun
7. King Ink
8. A Dead Song
9. Yard
10. Dull Day
11. Just You And Me
12. Blundertown
13. Kathy’s Kisses



             



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