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1997 Feelin' Good
1999 Rollercoaster

The NIGHTPORTERS - Rollercoaster (1999)
Par LE KINGBEE le 27 Janvier 2021          Consultée 588 fois

Deux ans après "Feelin’ Good", le groupe du Devon remet le couvert avec "Rollercoaster". On ignorait à l’époque que cet opus allait être leur dernière offrande, tant le combo enthousiasmait son public lors de concerts pleins de charisme, de groove et d’échange avec les spectateurs. Le groupe allait se dissoudre en 2002 après une tournée triomphale au Canada. Pendant neuf ans, les NIGHTPORTERS n’ont cessé d’allumer les flammes du Blues et du R&B, ne cessant de prêcher la bonne parole dans plus de 25 pays. A titre personnel, je garde en mémoire leur prestation dans l’ancienne salle du Centre Jean-Roger Caussimon de Tremblay, mais aussi plusieurs passages donnés dans le Kent, l’Essex ou en Belgique. Sans doute faut-il voir dans cet arrêt un phénomène d’usure comme en connaissent de nombreux groupes.

Enregistré en Cornouailles, "Rollercoaster" porte bien son nom (Montagne Russe), la formation proposant une virevoltante embardée entre Blues et R&B avec treize titres bourrés de vitamines et de foisonnantes montées d’adrénaline. Cette fois-ci, la formation propose un répertoire plus personnel avec six originaux provenant de la plume d’Ian Roberts.
Les créations de Roberts constituent une sorte de canevas avec le répertoire joué sur scène depuis la création du groupe. "Slowdown" avec son passage d’harmonica et sa guitare Jazzy en milieu de morceau nous ramène vers le West Coast Blues. Changement de cap avec "I Want You" qui se place entre shuffle et Pub Rock, un titre qui aurait mérité d’être raccourci d’une bonne minute. Avec son intro d’harmonica saturé et une batterie pleine de Swing, "Until My Baby Left Me (I didn’t Know My Mind)" nous ramène aux confins du Jump. Même constat avec "I’m Going To Change My Whole Direction". Si ce morceau est efficace sur scène avec une rythmique, véritable gardienne du temple, la version studio nous paraît trop longue malgré une orchestration sans faille. L’instrumental "Switchback" permet à l’harmonica d’endosser le premier rôle, un titre de 120 secondes qui rend hommage à l’Harmonica Blues de la Côte Ouest mais aussi de Chicago. Enfin "Cathedral Blues" répercute 70 secondes de slide dans une ambiance crépusculaire, le titre ne trompe pas on se croirait dans une église.

Deux grands classiques viennent donner une répercussion plus populaire. Le combo propose une version décalée de "Wang Dang Doddle", compo' de Willie DIXON popularisée par HOWLIN’ WOLF et Koko TAYLOR qui parviendra à faire monter le titre sur la 13ème marche des charts US en 1965. Cette invitation à la fête connaît son lot de reprises. On conseille particulièrement celles de Zora Young, Love Sculpture, le groupe de Dave Edmunds, ou bien encore celle des POINTER SISTERS. La présente version nous paraît nettement moins fiévreuse que celle jouée lors de nombreux concerts, un titre qui permettait au groupe de communier avec le public. Pour l’anecdote, cette compo' de DIXON sert de base au "Rolling Stone" de Muddy WATERS, grand pompeur devant l’Eternel. Toujours est-il que le titre fait recette, rappelez-vous : "Tell automatic slim - Tell razor totin' jim - Tell butcher knife totin' annie - We're gonna pitch a wang dang doodle all night long". Second classique avec "Catfish" compo' de l’énigmatique Robert Petway. Enregistré en 1941 à Chicago, ce Blues fait le bonheur de nombreux bluesmen issus du Delta avant de faire la joie de leurs confrères de Chicago. Ici, c’est une version entre Pub Blues et Rockab' à laquelle nous convie le groupe. Pas sûr que les amateurs de Delta Blues y trouvent leur compte.

Mais c’est en redonnant une seconde vie à certains inusités que le groupe s’affirme. Entre des choix judicieux et des interprétations dans lesquelles les NIGHTPORTERS se réapproprient certains morceaux, les trouvailles sont nombreuses, à commencer par "Just Keep Loving Her", le premier titre de Little Walter gravé en compagnie du guitariste Othum Brown. Ian Roberts gratifie l’auditeur d’excellentes séquences d’harmonica. La cadence s’accélère sur "Stay Out All Night Long", un inusité de l’harmoniciste Billy Boy Arnold gravé en compagnie du guitariste Jody WILLIAMS. Si le titre avait fait l’objet de reprises décevantes de Boo Boo Davis et du Suédois Bro Gunnar Jansson, les Anglais délivrent un Blues enthousiaste, la rythmique menant un train d’enfer. Le combo revisite le catalogue du label Vee Jay, s’attaquant à "That’s What You Do To Me"⃰, une obscurité de Rosco Gordon, avant de s’offrir "Baby Please", une ballade des Big Town Playboys de Mike Sanchez dans une coloration moins maniérée et nettement moins boogaloo que l’originale.

Ce second disque se déguste comme un excellent témoignage du dynamisme du combo anglais. Mais c’est bien sur scène que les NIGHTPORTERS mettaient le feu aux planches. Malgré l’excellence des morceaux, on ne peut s’empêcher de penser que le quatuor était un groupe de scène par excellence. Si certains lecteurs ont eu la chance d’entendre certains de ces titres en Live, la découverte de ces treize plages risque d’être légèrement décevante. Les reprises se conjuguent parfaitement aux originaux, et la symbiose entre la section rythmique et les deux guitares est ici évidente. Les grincheux regrettent probablement le jeu de scène parfois excentrique du contrebassiste Chris Robbins-Davey, un véritable fou furieux capable d’enflammer n’importe quelle scène. Sa présence physique n'est pas retranscrite pleinement en studio.
Depuis la dissolution du groupe, les NIGHTPORTERS se sont produits sporadiquement lors de réunions festives ou à l’appel de leur fan-club. Pour fêter leur vingt ans, le groupe a offert à ses fans deux shows hauts en couleurs à Torquay et dans leur antre de Newton-Abbot (j’y étais !). Un disque qui devrait combler les amateurs de Pub Blues, le parfait complément entre les Big Town Playboys, Dr FEELGOOD et les INMATES.

Note réelle 3,5.


⃰ Titre homonyme à celui des Everly Brothers.

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- Ian Roberts (chant, guitare, harmonica)
- Martin Vowles (guitare, choeurs)
- Chris Robbins-davey (contrebasse)
- Kevin Crowe (batterie)


1. Just Keep Loving Her
2. Stay Out All Night Long
3. Slowdown
4. That's What You Do To Me
5. I Want You
6. Until My Baby Left Me (i Didn't Know My Mind) 7
7. Switchback
8. Everybody's In The Mood
9. Baby Please
10. I'm Going To Change My Whole Direction
11. Wang Dang Doodle
12. Cathedral Blues
13. Catfish



             



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