Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK FOLK PSYCHé  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1969 Mercator Projected
1971 New Leaf

EAST OF EDEN - New Leaf (1971)
Par LE KINGBEE le 1er Février 2021          Consultée 684 fois

La formation de Bristol nous avait surpris en 1969 avec "Mercator Projected", un album dont la pochette dévoilait une femme assise de dos, nue et cartographiée, une belle incitation au voyage. Deux ans plus tard, le groupe quitte Deram pour rejoindre Harvest, filiale d’EMI conçue à l’origine pour diffuser du Prog.
A peine quatre mois après un album éponyme, Harvest sort "New Leaf". On doit encore cette pochette à Hipgnosis, le même designer auteur du visuel du premier disque. Les Anglais nous refilent une suite logique, après nous avoir présenté une femme nue de dos, c’est sur le devant que ces messieurs s’attardent, la dame en question n’étant vêtue que d’une sorte de feuille de vigne élégamment posée au niveau de son organe le plus intime. Faut-il y voir là une stratégie destinée à attirer le chaland ?

Alors en deux ans, le groupe s’est produit en France, en Belgique, en Allemagne et bien évidemment sur ses terres. Chez nous, la formation a connu un semblant de popularité avec la sortie de "Ramadhan", un single édité par Deram France dans la série Hit-Parade, microsillon faisant suite au succès de "Jig A Jig". A la lecture de ces lignes, on pourrait croire que tout va bien : le label est sous contrat avec un label qui a le vent en poupe, le disque fait suite au "Meddle" de PINK FLOYD, la pochette est susceptible d’attirer de jeunes pubères boutonneux et aussi de vieux dégueulasses libidineux. Tout va bien sauf que le groupe a complètement changé en l’espace d’un an. De la formation d’origine, ne reste plus que Dave Arbus. Les quatre autres membres ont quitté le navire à la signature d’Harvest. Le guitariste Jim Roche (ex-Colosseum) et le chanteur bassiste arrangeur David Jacks ont participé au premier disque Harvest en formule trio, celui-ci ayant semble-t-il été oublié sur une étagère poussiéreuse. Le saxophoniste Dave Weller et le batteur Jeff Allen (ex-Beatstalkers) viennent grossir le contingent.

A peine le temps pour le quintette de rôder quelques nouveaux titres sur scène qu’Harvest expédie la troupe dans les studios d’Island Records sur Basing Street. Autant dire que la mayonnaise entre Prog. et Rock Psyché prend d’entrée de jeu avec "Bradshaw The Bison Hunter", un instrumental de plus de six minutes dans lequel les divers instruments rentrent dans une danse frénétique avec une coloration pleine de nuances allant du Rock Prog en passant par le Psy, le Cosmique pour déboucher sur du Planant ethnique avec quelques zestes de guitare et de basse Funky. L’articulation autour d’instruments improbables et une ligne mélodique riche et variée constituent une excellente mise en bouche.
A l’écoute de la seconde plage, on se demande si le répertoire ne prendrait pas du grain. En effet, "Ain’t Gonna Do You No Harm" nous entraîne vers un Country Rock insipide et peu structuré. On se dit que c’était une erreur de trajectoire, ce que "Get Happy" vient confirmer pendant seulement 25 petites secondes, le violon d’Arbus nous renvoyant dans une ambiance digne de Robbie Steinhardt, violoniste du futur KANSAS. Car au bout de 25 secondes, le titre plonge dans une soupe fadasse de Folk peu réjouissant. "Don’t Be Afraid" prend un virage à 90° avec une orientation Southern Soul plutôt étonnante, mais dont on se demande ce qu’il vient faire ici, faisant un peu figure d’intrus. Avec son chorus à deux balles "Man Said" ne brille pas par son originalité mais le groupe a la sagesse de ne pas s’éterniser sur ce remplissage (140 secondes) qui vient clore la face A.

On se dit que la face B ne peut repartir que du bon pied. Mais "Song For No One" marque un retour vers un Country Rock bizarroïde avec la présence du sax et de percussions cumulant rythmes africains et exotisme. "Joe" nous immerge dans un décor à la Muscle Shoals, sauf que le titre manque de groove, le son de guitare rappelle l’orgue Bontempi de mon petit neveu. "Nothin’ To Do" nous emmène encore une fois vers une curieuse mixture de Folk Psy et de Country Rock sans grand intérêt, si ce n’est le violon électrique de Dave Arbus qui ne parvient à rayonner que par brefs passages. "Road Song" ne parvient pas à relever le niveau: entre Folk et Americana, la mélodie offre un contraste inutile entre la guitare acoustique de David Jacks et l’électrique de Jim Roche qui n’ose pas trop frotter ses cordes. Le disque s’achève étrangement avec "Home Blues", un Southern Rock aux connotations bluesy bien plus captivantes que les 90% de la galette.

Chers lecteurs, à la lecture de ces lignes, vous aurez compris qu’il n’y a pas grand-chose à sauver dans ce quatrième opus. La déception est d’autant plus grande que le titre d’ouverture annonçait un disque intéressant, lançant la galette sur de bons rails. Dave Arbus quitte le groupe alors que le disque n’est pas dans les bacs. Le violoniste se lance dans l’enseignement de l’anglais en Arabie Saoudite avant de revenir sur les bords de la tamise monter une entreprise de meubles en rotin. Les compositions faiblardes de David Jacks, tant au niveau des mélodies que des textes, ne laissent aucune marge de manœuvre. Ces titres ne peuvent en aucun cas rivaliser avec ceux concoctés par Ron Caines. Ajoutons-y une production certes personnelle mais désordonnée, un peu à l’image du contenu, ne sachant jamais véritablement se placer. Pour couronner le tout, la firme Deram publiait au même moment une compilation regroupant les titres phares du groupe qu’elle avait lancé sur le marché, un bon coup de bâton en retour. Aujourd’hui, seuls deux titres méritent une mention, le reste n’étant qu’un tourbillon de Folk, Country Rock Psy mal agencé. Au vu de la pochette, une conclusion s’impose : EAST OF EDEN a mangé la feuille.

Note réelle 1,5

A lire aussi en ROCK PSYCHÉDÉLIQUE par LE KINGBEE :


La REVOLUCION DE EMILIANO ZAPATA
La Revolucion De Emiliano Zapata (1971)
Du rock psy face à la répression etcheverianne




BUFFALO SPRINGFIELD
Buffalo Springfield Again (1967)
Un monument du rock psyché


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Dave Arbus (violon électrique, flûte)
- Jim Roche (guitare)
- David Jacks (chant, basse, guitare acoustique)
- Jeff Allen (batterie, percussions)
- Dave Weller (saxophone)


1. Bradshaw The Bison Hunter
2. Ain't Gonna Do You No Harm
3. Get Happy
4. Don't Be Afraid
5. Man Said
6. Song For No One
7. Joe
8. Nothin' To Do
9. Road Song
10. Home Blues



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod