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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Sanseverino

BENABAR - Indocile Heureux (2021)
Par NESTOR le 11 Mars 2021          Consultée 1429 fois

Elle est loin l’époque où BENABAR, alors jeune chanteur, nous enchantait avec ses mélodies imparables et sa capacité à faire de nos petites épopées quotidiennes des aventures universelles et hilarantes.
En 2021, le chanteur nous propose son neuvième album : Indocile heureux. Et le constat est bien loin de l’euphorique initiale. Non pas que cette nouvelle offrande soit foncièrement mauvaise, mais la magie s’est dissipée. Pire, parfois nous avons plus le sentiment d’écouter un gentil ronronnement, qu’une invitation à l’envol.

Et il y a lieu de constater que les douze titres qui composent cet album apparaissent assez inégaux. C’est parfois un peu convenu ("Un Lego dans la poche", "On ne choisit pas d’aimer"), par moment cela devient même poussif ("Tous les divorcés", "Les filles de plus de 40 ans"). Et puis, heureusement, il y a également de petits moments heureux ("Au nom du temps perdu", "William et Jack", "Indocile heureux") qui illuminent ce disque. Le ton général est sensiblement plus nostalgique et désabusé que par le passé, et les vocaux sont légèrement moins mis en avant, ce qui nuit un peu à la compréhension et à l’efficacité des textes.

Commençons par le positif : BENABAR est encore bien capable de nous emporter dans ses histoires originales et bien troussées. C’est ainsi le cas avec "Au nom du temps perdu", un titre dont l’ambiance grave se révèle très convaincante. Le texte est assez original et le chant habité se révèle émouvant. Cette histoire d’un homme qui se rend à l’enterrement de l’ami qui lui a volé sa femme, est une ancienne chanson qu’il avait proposé à Johnny HALLYDAY et qu’il ne se sentait pas d’assumer vocalement jusqu'alors. On se demande pourquoi, tant elle constitue un des moments forts du disque.

Avec "William et Jack", nous avons aussi une idée de base très intéressante. Ce parallèle qui est établie entre les deux Daltons les moins connus et une classe moyenne qui serait touché d’anonymat donne lieu à une chansons très bien construite et efficace. "Les indociles Heureux" avec sa rythmique bien marquée et ses sonorités affirmées constitue un autre bon moment. Et même si les paroles auraient gagné à être un tantinet plus incisives, on ne peut que s’incliner devant la richesse du texte et la musicalité des mots choisit.

Mais malheureusement, en dehors de ces bons morceaux le reste de l’album peine à convaincre, ce d’autant plus que de manière générale l’orchestration et le chant manquent autant de clarté, que d’un parti pris artistique tranché. Ce qui a tendance à affadir le propos de BENABAR. Ainsi, l’ampoulé "On ne choisit pas d’aimer" est bien trop quelconque pour marquer l’auditeur. L’orchestration sans âme, les chœurs grossiers et le texte conformiste ne permettent pas à ce titre de dépasser le stade de la bonne copie scolaire. A l’aune de ce dont est capable BENABAR, "Les filles de plus de 40 ans", est affligé d’un texte d’un manque d’originalité décevant. Et que dire de la platitude de la mélodie du refrain…

Il en va de même avec "Tous les divorcés" qui a tout au plus l’étoffe d’une face de B de François FELDMAN, il y a plus de 30 ans… Le constat est dur, car nous parlons là d’un artiste sympathique, que l'on ne critique pas de gaieté de cœur, et qui par le passé nous a ciselé nombre de petits bijoux. On pourra rétorquer que les textes sont clairement travaillés et d’un niveau bien supérieur à ce que l’on peut trouver dans la production actuelle. Mais on est en droit d’attendre bien plus d’un artiste de la trempe de BENABAR. Plus de surprises, plus de prises de risques.

Ainsi, c’est un peu au regard des capacités de leur auteur que nous dressons un constat amer sur ce disque qui est pénalisé par une production pataude. Et ce qui est plus qu’alarmant, c’est que cette déception était déjà de mise en 2011, lors de la sortie de l’album Les bénéfices du doute.

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   NESTOR

 
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- Benabar (chant)


1. Oui Et Alors - 03:49
2. Tous Les Divorcés - 04:46
3. Les Belles Histoires - 03:29
4. Au Nom Du Temps Perdu - 03:31
5. Exigeons L'impossible - 03:31
6. Une âme De Poète - 02:32
7. William Et Jack - 03:46
8. Un Lego Dans La Poche - 04:03
9. Les Filles De Plus De 40 Ans - 03:01
10. On Ne Choisit Pas D'aimer - 03:51
11. Le Bain De 23h30 - 03:45
12. Les Indociles Heureux - 04:04



             



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