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1971 Rita Coolidge
1972 The Lady's Not For Sale

Rita COOLIDGE - Rita Coolidge (1971)
Par LE KINGBEE le 2 Mai 2021          Consultée 734 fois

Née à la sortie de Seconde Guerre Mondiale, Rita COOLIDGE aura fait tourner de nombreux cœurs. D’ascendance écossaise et cherokee, fille d’un pasteur et d’une institutrice, elle se lance dans la musique après avoir terminer son cursus universitaire en Floride. Etablie à Memphis, elle gagne péniblement sa croûte en composant des jingles publicitaires, tout en se produisant dans le circuit des bars où elle est repérée par le duo Delaney & Bonnie avec qui elle sympathise. Rita les suit, répondant à l’appel de la Californie où elle entame une riche carrière de choriste. On la retrouve en session auprès de Tom JONES, CLAPTON, Joe COCKER, Dave Mason, Stephen STILLS, Boz SCAGGS, Al KOOPER et Marc Benno.

Coté cœur, le batteur Jim Gordon, Stephen STILLS, Graham NASH auraient fait des pieds et des mains pour s’arracher l’amour de la belle. En dehors de ses qualités de choriste, Rita développe un don pour l’écriture, on lui doit le fameux "Layla" (DEREK & The DOMINOS puis CLAPTON) pour lequel elle ne sera jamais créditée. Sa prestance lui vaut aussi de figurer comme chanteuse invitée. Lors d’un voyage en avion, elle croise la route de Kris KRISTOFFERSON, le couple convolera en juste noce deux ans plus tard et enregistrera en 1975 un album en commun Full Moon. Dans la foulée elle participe avec KRISTOFFERSON au film "Pat Garrett & Billy The Kid". Le couple fait la Une de tous les magazines avec plusieurs albums à la clef, on les voit à l’affiche du Convoy de Peckinpah, film reposant sur les dérives autoritaires d’un sheriff de campagne. Un inévitable divorce en 1980 qui fera les choux gras de la presse people américaine, à une époque où Kris s’investît de plus en plus dans le cinéma, la bouteille et les substances illicites.

Rita poursuivra ensuite une carrière en demi-teinte dans des registres mêlant Pop et Rock, une sorte d’Americana des temps modernes. Si elle décroche un dernier succès public avec "All Time High" figurant au générique du film "Octopussy" (série James Bond 007), elle se consacre ensuite au trio Walela avec sa sœur Priscilla et sa nièce Laura Satterfield. A l’orée du nouveau millénaire, la chanteuse allait diversifier ses centres d’intérêts avec une biographie et des expositions sur l’art cherokee et amérindien. Rita COOLIDGE aura réussit à traverser les ans comme Passe Muraille traversait les murs. Toujours active et propriétaire d’une luxuriante discographie, Rita Coolidge a enregistré en 2018 son 40ème album sous son nom dans les studios de Keb Mo.

A la fin des sixties, elle enregistre deux singles pour Pepper, filiale de Scepter Records, qui ne connaissent aucun succès. Participant à la tournée de Joe COCKER "The Mad Dogs And Englishmen Tour" financée par A&M, Rita se fait remarquée par le trompettiste Herb Alpert (ex Tijuana Brass) et Jerry Moss, patrons du label A&M qui la prennent sous contrat. Jusqu'alors destinées à la classe moyenne et des auditeurs peu exigeants, les productions A&M vont monter en gamme à la fin des sixties avec les arrivées des FLYING BURRITOS BROS, Joe COCKER, FREE, MOVE ou The CARPENTERS. En dehors de sa silhouette, Rita s’était également fait remarquer pour la qualité de sa plume. Etrangement ce premier disque éponyme ne comporte strictement aucune de ses créations. A&M confie la chanteuse au producteur David Anderle, peintre à ses heures perdues et ancien copain d’école d’Alpert et Moss. Si Anderle a débuté chez Elektra et enchainé à la MGM, il n’a jamais trop fait parler de lui. Il a pourtant tourné dans le giron des BEACH BOYS et de Frank ZAPPA.

Quand on regarde de prêt les différentes pistes, c’est une impression composite qui nous vient d’abord à l’esprit. Certes on trouve deux compo de Donna Weiss, deux de Marc Benno et enfin deux autres empruntées à la Stax, les quatre pistes restantes flirtant entre Country Rock, Pop et Folk Rock. Donna Weiss, auteure et choriste apporte sa contribution avec "This Man Is My Weakness". Si l’orgue distille en début de piste un nappage proche des ivoires d’une église, le titre gorgé de chœurs plonge vite dans un décor entre Pop et Soul Sudiste. Le timbre de la voix ne se prête malheureusement pas à cette exploration somme toute risquée. Seconde création de Donna Weiss (future auteure du hit "Bette Davis Eyes"), avec "Mud Island" enregistré antérieurement par Gator Creek, groupe de Kenny LOGGINS. Là c’est avant tout la slide de Ry COODER qu’on remarque. Si le titre s’annonçait sous de bons auspices, on a l’impression qu’il prend un tempo de plus en plus bancal, ne sachant vraiment comment se tenir entre Pop et Southern Rock.

Rita se montre plus efficace sur "Second Story Window". Curieusement alors qu’il s’agit d’une compo de Marc Benno, c’est Stephen STILLS qui tient le manche de la guitare acoustique. Comprenne qui pourra ! "(I Always Called Them) Mountains" s’apparente à un mélange de Country Gospel et de ballade Folk mélancolique. La complémentarité entre la guitare acoustique de Jerry McGee et l’électrique de Clarence White place le chanteuse sur de bons rails. Autre morceaux à la lisière du Folk Rock avec "Seven Bridges Road" dans laquelle Rita évoque une route d’Alabama entrecoupée par sept ponts. Cette compo de Steve Young connaîtra sa plus grosse flambée avec la reprise Live des EAGLES. De la douceur, on en retrouve un plein wagon avec "I Believe In You" ⃰, titre figurant dans "After The Gold Rush", album de Neil YOUNG fort recommandable au demeurant. Alors OK, on n’a plus la voix si particulière du canadien, mais les deux guitares acoustiques rehaussent le chant pour un titre qui se déguste comme un prêche introspectif. A noter que le morceau semble toujours fun, Hand Habits (alias Meg Duffy) vient de le reprendre. Autre grand moment avec "Crazy Love", titre phare de l’album "Moondance" de Van MORRISON. Si la version de l’irlandais s’annonçait très Soulfull, Rita prend une autre démarche alors que les chœurs nous distillent un décor d’église. Une version plus intense par rapport aux reprises d’Esther PHILLIPS, trop maniérée, ou de Michael BOLTON, trop Blue Eyed Soul.

Mais c’est sur des pièces Soul Blues qu'elle se montre la plus convaincante. Elle reprend "Ain’t That Peculiar", une compo des Miracles de Smokey ROBINSON chantée par Marvin GAYE sous forme de guimauve. Si vous aimez les sucreries, on vous conseille les versions Motown de Jermaine JACKSON, des JACKSON 5 et l’originale de GAYE, vous aurez toutes les chances d’attraper un lot de carries. COOLIDGE délivre, selon nous, l’une des meilleures versions jamais enregistrées, un poil supérieure à celles de Bettye Swann ou de Nantucket, formation méconnue de Southern Rock. A noter que le titre fera l’objet de diffusion New Wave via JAPAN. Elle revisite avec soin le catalogue Stax avec "The Happy Song", succès posthume d’Otis REDDING dans une version où l’orgue de Booker T Jones créait comme une affiliation. Chez nous, le titre sera adapté par Eddy MITCHELL. Œuvre majeure du grand Albert KING, "Born Under A Bad Sign" connaîtra de nombreuses versions. Si les amateurs de Blues retiennent généralement la version originale et dans une moindre mesure celles de CREAM, Paul RODGERS et Peter GREEN, elle s’en sort plutôt pas mal. Rita a la sagesse de ne pas forcer sa voix, tandis que la slide de Ry COODER s’accorde parfaitement au jeu de guitare de Clarence White alors que les congas parfument le titre d’une légère ambiance Psy.

Avec ce premier disque, Rita COOLIDGE nous offrait un curieux mélange parfois un peu bancal entre Folk, Country Rock et Soul. Si deux titres nous semblent ternir le ton général du disque en s’orientant vers une sorte de Rock hybride sans consistance et peu mélodique, ce premier jet mérite néanmoins de l’attention et nous semble largement supérieure aux productions contemporaines que nous sort l’industrie du disque américaine depuis trente ans. Les grincheux et les démagogues pourront rétorquer qu’on a entre les mains un Sous Carole KING ou un Sous Lucinda WILLIAMS, ce disque au répertoire éclectique n’a pas pris trop de ride. Pour une meilleure clarté ce disque est classé en Pop en non en Country Rock. Note réelle 3,5.

⃰ Titre homonyme à ceux chantés par Bob DYLAN, Jerry Lee LEWIS, TALK TALK, Killy MINOGUE ou Il Divo/Céline DION.

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- Rita Coolidge (chant)
- Clarence White (guitare 1-4-5-6-7-8-9-10)
- Jerry Mcgee (guitare 4-7-8-10, sitar 5)
- Stephen Stills (guitare 2-3)
- Ry Cooder (guitare 6-9)
- Bobby Womack (guitare 3)
- Chris Etheridge (basse 1-4-5-6-7-8)
- Booker T Jones (basse 2-10, orgue 3-4-9, piano 5-6-7, guitare 9)
- Donald 'duck' Dunn (basse 3)
- Fuzzy Samuels (basse 9)
- Jim Keltner (batterie 1-3-4-5-6-7-8-9-10, percussions 2)
- Spooner Oldham (orgue 5-6-8, piano électrique 1-4-9-10)
- Leon Russell (orgue 1)
- Plas Johnson (saxophone 5)
- Clifford Scott (saxophone 6)
- Bobbye Hall Porter (tambourin 3-4-9, bongos 5, congas 6)


1. That Man Is My Weakness
2. Second Story Window
3. Crazy Love
4. The Happy Song
5. Seven Bridges Road
6. Born Under A Bad Sign
7. Ain't That Peculiar
8. (i Always Called Them) Mountains
9. Mud Island
10. I Believe In You



             



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