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1971 Rita Coolidge
1972 The Lady's Not For Sale

Rita COOLIDGE - The Lady's Not For Sale (1972)
Par LE KINGBEE le 25 Février 2023          Consultée 566 fois

La tenue vestimentaire de Rita COOLIDGE ne laisse guère de doute sur la date de sortie de ce disque, bien que la mode soit paraît-il un éternel recommencement.

The Lady’s Not For Sale sort dans les bacs en 1972, à peine un an avant le futur mariage de la chanteuse et de l’outlaw Kris KRISTOFFERSON. Les deux tourtereaux se sont rencontrés fortuitement à bord d’un avion en novembre 1970. Le cowboy devait se rendre à Nashville pour finaliser un article et une couverture pour le magasine Look, tandis que la chanteuse d’ascendance Cherokee devait débarquer à Memphis. Kristofferson n'a jamais vu Music City en novembre, préférant la présence de Rita à ses obligations contractuelles.

Pour son opus, Rita retrouve plusieurs accompagnateurs familiers, à l’image du batteur Jim Keltner, des guitaristes Marc Benno et Charlie Freeman, sans oublier son beau-frère Booker T. Jones, ancien membre fondateur de BOOKER T. & The MG’s, groupe attitré du label Stax. A&M Records a confié la production à David Anderle, producteur que Rita connaît bien depuis son premier disque, qui vient aussi de boucler l’album D & B Together de DELANEY & BONNIE auquel Rita a participé. Autre retrouvaille avec l’ingé-son anglais Glyn Johns, le gars qui a réussi à enregistrer les BEATLES, les STONES, les WHO, LED ZEP et les EAGLES. Un sacré C.V. !
Si la couvrante laisse deviner les ascendances amérindiennes de la chanteuse, la double pochette intérieure provient d’une photo prise sur le site de Stonehenge par Terry Paul, le bassiste de Kristofferson.

Sa sœur Priscilla et Booker T Jones lui concoctent une bonne ballade : "My Crew" (que reprendra Priscilla en 79), chanson métaphorique comparant sa troupe à celle de l'équipage d’un bateau traversant les flots sans coup férir, un peu à l’image de cette douceur. Seconde offrande du beauf avec "Everybody Loves A Winner" co-écrite avec William Bell. Si DELANEY & BONNIE reprenaient la chanson sur leur premier bébé avec une opulence de cuivres, l’orchestration, ici plus réservée, nous paraît plus conforme au registre de la ballade Pop. Linda RONSTADT reprendra le titre dans une interprétation similaire.

On reste dans le domaine de la ballade avec "Bird On The Wire", grand succès de Leonard COHEN et repris par une flopée de chanteurs Country et de crooners (Johnny CASH, Joe COCKER, l’acteur David Soul). Rita en délivre tout simplement l’une des meilleures interprétations, d’un niveau égal à celles du FAIRPORTH CONVENTION, de K.D. Lang ou de Madeleine PEYROUX. Preuve qu’il n’est pas nécessaire de beugler au charron pour sortir une belle chanson. Serge Lama en fera une adaptation réussie avec "Vivre tout seul".
Autre titre bien connu avec "I’ll Be Your Baby Tonight" de DYLAN. Si le piano de Mike Utley, présent sur tous les titres, ouvre les hostilités, l’harmonica de John Sebastian, rescapé des LOVIN’ SPOONFULL, contribue à donner une nuance plus Folk. Une réussite et même si on est fan du Sieur DYLAN, on ne pourra s’empêcher d’apprécier cette version d’un niveau égal à celles de Linda RONSTADT ou Tracy NELSON. Chez nous, Herbert Leonard transformera la chanson avec "Fais de moi ton prisonnier", une bonne purge post yéyé.
Composé par le prolifique tandem Dan Pen/Spooner Oldham, "A Woman Left Lonely" est passé à la postérité via Janis JOPLIN. Si l’original nous immergeait dans un Blues tempéré (chose rare chez la rouquine) là c’est encore dans le domaine de la ballade que nous invite Coolidge qui ne cherche à aucun moment à rivaliser avec la puissance de la Texane.

Best-seller de la paire Eddie Cooley/Otis Blackwell (ils enregistreront chacun leur chanson bien plus tard) "Fever" a fait l’objet d’environ 600 reprises. Si John Willie John en a enregistré une première version en 1956 pour le label de Cincinnati King Records, une version se détache nettement de cette flopée de covers, celle de Peggy LEE au groove jamais égalé. L’exercice de la reprise s’avérait ardu et risqué et autant dire que Rita s’en tire haut-la-main, Mike Utley tissant un délicat saupoudrage d’ivoires, la basse de Carl Raddle se faisant bien ronde tandis qu’Al Perkins n’en rajoute pas, se contentant de toucher la cible à chaque note. On se laisse encore prendre aux paroles pourtant entendues des milliers de fois : Never know how much I love you - When you put your arms around me - You give me fever. Du cousu main !

Au stand des inusités, on retient "Whiskey Whiskey", titre de Tom Ghent, bon songwriter au chant hélas larmoyant. Si Nat Stuckey, un grand spécialiste des jingles publicitaires, et plus tard Kris KRISTOFFERSON ont repris cette ode à la boisson, le velouté de ce malt nous paraît plus moelleux dans la bouche de la chanteuse. Colleen RENNISON s’attaquera au morceau avec une belle ferveur et une slide tranchante juste ce qu’il faut.
Marc et Irvin Benno lui apportent "Donut Man". Ce titre légèrement plus pêchu se situant entre Country Rock et Pop nous conte l’histoire d’un pauvre bougre, fabriquant de donuts. Les deux frangins associés à Mike Utley concoctent "Inside Of Me" * une ballade Pop gorgée de chœurs qui s’éternise inutilement, d’autant que la mélodie ne parvient pas à accrocher les oreilles. On a parfois l’impression que le titre part un peu comme une jam session servant à faire plaisir à chaque intervenant.

Le futur époux lui apporte en guise de cadeau de noce "The Lady's Not For Sale" ** ; certaines mauvaises langues prétendent que le cowboy ne s'est pas foulé, le titre ayant été enregistré par ses soins deux ans plus tôt, sa maison de disques Monument Records n’ayant pas jugé bon de l’éditer. C’est encore une fois une ballade que nous propose Rita COOLIDGE mais, a contrario des sept premières plages, le sable se fait plus rugueux et vient par moment nous fouetter le visage, le nappage de claviers, la pedal steel et les chœurs prenant, selon nous, trop d’ampleur.

Si la Dame de la pochette n’est pas à vendre, le répertoire principalement constitué de ballades oscillant entre Pop et Country Folk demeure parfaitement cohérent et tisse une toile dans laquelle il est aisé de se faire prendre pour peu qu’on apprécie les beaux textes et la douceur. Sans les trois dernières pistes, ce disque bien produit aurait mérité un point de plus. Rita COOLIDGE dispose d’un excellent timbre de voix capable de faire passer pas mal d’émotion.
Ce disque a été réédité en 1981 avec une pochette différente par MFP (Music For Pleasure).


*Titre homonyme à celui de Little Steven.
**Le titre figure dans une obscure compilation publiée en 2001 par Legacy Recordings, filiale de Sony BMG .

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   LE KINGBEE

 
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- Rita Coolidge (chant)
- Marc Benno (guitare 1-2-5-7-8-9)
- Al Perkins Jr. (guitare 1-2-7-9, pedal steel 3-4-5-6-8-10)
- Bernie Leadon (guitare 3-4-6-10)
- Charlie Freeman (guitare 5-8)
- Jerry Mcgee (guitare 1)
- Al Kooper (guitare 10)
- Sneaky Pete (pedal steel 5-8)
- Carl Raddle (basse 1-2-7-9)
- Lee Sklar (basse 3-4-6-10)
- Tommy Mcclure (basse 5-8)
- Jim Keltner (batterie 1-2-7-9)
- Russell Kunkel (batterie 3-4-6-10, percussions 9)
- Sammy Creason (batterie 5-8)
- Mike Utley (claviers)
- Booker T Jones (flûte 1, chœurs 7)
- John Sebastian (harmonica 4)
- Kris Kristofferson (chœurs 6)
- Venetta Fields (chœurs 8-9-10)
- Sherlie Matthews (chœurs 8-9-10)
- Maxine Willard (chœurs 8-9-10)


1. My Crew
2. Fever
3. Bird On The Wire
4. I'll Be Your Baby Tonight
5. A Woman Left Lonely
6. Whiskey Whiskey
7. Everybody Loves A Winner
8. Donut Man
9. Inside Of Me
10. The Lady's Not For Sale



             



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