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BURNIN RED IVANHOE - Miley Smile/ Stage Recall (1972)
Par LE KINGBEE le 1er Septembre 2021          Consultée 636 fois

Fondé cinq ans plus tôt, BURNIN RED IVANHOE paraît à bout de souffle, les tournées harassantes, un manque de succès commercial et une certaine saturation ont eu raison du groupe. Au printemps 72, Karsten Vogel décide avec l’accord de ses compagnons de dissoudre le groupe. Ce groupe de Prog Jazzy à tendance Psyché a tout juste dépassé une demi-décennie d’existence, une bonne moyenne pour de nombreux groupes issus de la fin des sixties. Il faut dire que le brave Karsten planchait sur un autre concept au sein de Secret Oyster.
Le groupe reste néanmoins l’auteur de quelques bons disques peut-être trop avant-gardistes pour l’époque, Vogel et ses copains se sont même fait remarqués par John Peel qui leur a permis d’être distribués en Angleterre par l’entremise de Dandelion.

Ce cinquième opus enregistré à Copenhague en avril 72 au Rosenberg Studio, endroit qui a accueilli Sammy Price et T Rex, se présente un peu comme un chant du cygne ou une lettre d’adieu. Ne vous lamentez pas plus que nécessaire, le groupe se reformera à plusieurs reprises et se produit toujours, l’imagination et l’esprit créatif de Vogel ne semblant connaître que peu de limite.

Le groupe enregistre ici, sous les conditions d’un Live, huit titres. On est frappé par une sonorité beaucoup plus rustre par rapport aux albums studio précédents. La pochette donne d’ailleurs l’impression qu’il s’agit d’un enregistrement public. A l’étude des huit titres, on constate que BURNIN RED IVANHOE a souhaité offrir une rétrospective à ses fans danois. Deux titres (pistes 1 et 3) proviennent du double-album M 144 tandis que "Rotating Irons" figurait dans leur seconde galette éponyme.

Parmi ces anciens titres, "Ivanhoe I BrØnbyerne" se retrouve réduit de moitié. On a parfois l’impression que les différents membres ont voulu en découdre en proposant une interprétation nettement plus rock, même si l’orgue de Vogel évoque par moment celui de Keith Emerson. A contrario, "Indre Landskab", chanté lui aussi en danois, se révèle plus long et plus dense. Si la guitare monte crescendo, l’harmonica de Kim Menzer annonce une toute autre couleur en nous expédiant dans une petite tuerie de Blues Psy. Si on peut regretter que le morceau ne soit pas chanté en anglais, le groove se révèle particulièrement envoûtant, la section rythmique plaçant ses leaders sur orbite. Autre petite perle de Blues Psy, "Rotating Irons" fait mouche dès les premières secondes. Le jeu d’harmonica s’avère ensorceleur, presque magnétique, sentiment renforcé par la lenteur du tempo et une guitare qui s’offre quelques envolées psy du meilleur effet.

Les nouvelles chansons viennent couronner ce faux concert en studio. "I Want the Rest of My Life Surrounded With Money" pourrait s’inscrire dans le Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band des BEATLES. Si la mélodie s’annonce plus pop, le groupe apporte de curieuses touches pour nous brosser un tableau bien psy. Le violon de Kim Menzer conjugué au mellotron et à l’orgue de Vogel sont d’indéniables bonnes pioches. Changement de cap avec "A Monster Song" dans lequel les cuivres tentent de prendre le premier rôle. Si le sax de Menzer prend parfois une coloration proche d’un derviche tourneur et si la guitare s’orientalise brièvement, le titre ne reste pas dans les anales, même si la créativité est bien présente. Si l’instrumental "Red River Rock", grand succès de Johnny & The Hurricanes fortement inspiré du traditionnel "Red River Valley", vient mettre punch et gaieté, avouons que la chanson n’apporte pas grand-chose et que les musiciens ont probablement voulu s’offrir un petit délire, le morceau ne dépassant pas les 115 secondes. Seul intérêt, le passage de sax hurleur de Kim Menzer. "Bareback Rider" s’avère autrement plus conséquent et copieux. Atteignant les 9 minutes, le titre navigue habilement entre Free, Jazz Rock tendance Psy avec une rythmique hyper groovy et deux sax qui se tirent une bourre incroyable. Un petit joyau plein de nuances. En fermeture, le groupe nous offre "Goodbye", un Blues Psy portant bien son nom qui se termine par une improbable farandole de violon, l’instrument de Kim Memzer s’offrant deux intermèdes de musique classique et un bref passage d’opéra italien.

Ce disque marque les premiers adieux de la formation. Si la production se révèle trop rêche et trop abrupte, donnant parfois l’impression que le groupe ne cherche qu’à en découdre de manière parfois improvisée, on retrouve toutefois des sonorités inventives. Malheureusement, la faiblesse de certaines pistes et un sentiment d’inégalité prédomine aujourd’hui avec un répertoire bancal ne parvenant pas, hormis trois ou quatre morceaux, à trouver sa véritable place entre Live et un disque studio. Insuffisant pour accéder à la moyenne. A noter que trois membres se produisent encore ensemble au sein du BRI, Karsten Vogel, Kim Menzer et Ole Fick croisent toujours le fer, une belle preuve d’amitié et de complicité. Ce disque est classé dans le tiroir du Prog mais aurait pu tout aussi bien figurer dans ceux du Rock Psy, Jazz Rock ou Blues Psyché, tant les frontières sont minces selon les morceaux.

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- Karsten Vogel (orgue, mellotron 2-5, saxophone 3-4)
- Ole Fick (guitare, chant 1-2-4-7-8)
- Jess Stæhr (basse)
- Bo Andersen (batterie)
- Kim Menzer (chant 1-3-8 flûte 1, violon 2, harmonica 3-7-8, sa)


1. Ivanhoe I Brøndbyerne
2. I Want The Rest Of My Life Surrounded With Money
3. Indre Landskab
4. A Monster Song
5. Red River Rock
6. Bareback Rider
7. Rotating Irons
8. Goodbye



             



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