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ELECTRO / BLACK METAL  |  E.P

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MAYHEM - Deathcrush (1987)
Par CORNELIUS le 5 Septembre 2021          Consultée 900 fois

N’y allons pas par 36 chemins : ce disque est culte pour tout un tas de raisons dont la plupart sortent assez nettement du cadre musical.

En cet an de disgrâce 1987, des groupes déjà bien implantés dans le monde du métal extrême comme SLAYER, KREATOR, SODOM (pour le premier e.p surtout) ou encore BATHORY envoyaient la purée avec beaucoup plus de puissance et de savoir faire que nos amis norvégiens. Sans parler des tous nouveaux venus du grind naissant. Mais MAYHEM, les true fanatiques de la première heure vous le diront bien mieux que moi, c’est MAYHEM. C’est surtout une histoire on ne peut plus mouvementée. Ados, dans les années 90, on parlait de ce groupe comme d’une espèce de Manson Family norvégienne. Le terme "inner circle" émoustillait notre imaginaire avide des plus déraisonnables débordements. Suicide, nécrophilie, satanisme et assassinat – MAYHEM cochait admirablement toutes les cases du bon goût bien d’en dessous la fosse septique du septième cercle putride.

Il faut rappeler que le combo norvégien, dés sa naissance en 1984, s’est placé, pour le meilleur et pour le pire, sous la coupole de l’occulte. EURONYMOUS, leader charismatique qui ne cesse, 28 ans après sa mort, de diviser le petit monde du black metal, voulait, assez confusément certes, créer une sorte de mouvement style international-paganisme mais purement Scandinave dont son groupe (et accessoirement celui de NECROBUTCHER) serait évidemment le centre obscur. Il fut comblé au-delà de toute espérance par sa rencontre avec DEAD, dans un premier temps, puis avec celle de BURZUM, définitivement.

Mais parlons de la chose en question.
L’introduction, pour commencer, est tout simplement géniale. Généreusement offerte par le légendaire Conrad SCHNITZLER, ce monument d’électro tribale, pur et efficace tel un hymne guerrier composé uniquement de percussions, contribue grandement à l’aura très particulière de ce disque. Sans "Silvester Anfang", Deathcrush serait toujours un très bon vieux e.p de proto-black metal, bien poisseux et enragé, mais peut-être un peu court et puéril. Cela dit, il se laisse écouter très volontiers, et plutôt deux fois qu’une. Parce que la bestialité très peu étudiée de nos vilains norvégiens est un gage de qualité et qu’elle surgit dés le titre éponyme, exagérément brutal, pour s’étendre encore plus grassement sur le succulent et assez death "Chainsaw Gutsfuck". Le reste s’ensuit sans grande surprise mais toujours avec cette fraîcheur juvénile dans le tabassage en règle. La reprise de VENOM, par exemple, est assez convaincante dans son genre tout à fait barbare.
Cette norvégienne tuerie s’achève en règle sur un "Manheim / Pure Fuckin Armageddon" du plus bel effet. On est ici au cœur du sujet : Vocaux de chacal hargneux, batterie en roue libre et basse/guitare en mode hachoir.

Cet e.p n’est pas, à proprement parler, inquiétant, sauf pour un très jeune adolescent aux cavités auditives encore intactes et pour qui le summum de l’extrême est incarné par LIMP BIZKIT. C’est tout simplement (et c’est déjà bien plus que pas mal) une grosse boucherie parfaitement assumée. Une démarche assez punk dans le sens où cette galette est avant tout l’expression d’un rejet pur et simple de toute civilisation. Primesautière éjaculation de haine immaculée, si vous voulez. En toute objectivité, l’un des premiers, à défaut d’être LE premier, méfait officiel du black metal. Et, at last but not least, une occasion originale, presque cocasse, de découvrir le très grand et encore très grandement sous-estimé Conrad SCHNITZLER.

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   CORNELIUS

 
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- Euronymous (guitares)
- Necrobutcher (basse)
- Messiah (chant)
- Maniac (chant)
- Manheim (batterie, piano)
- Conrad Schnitzler (électronique)


1. Silvester Anfang
2. Deathcrush
3. Chainsaw Gutsfuck
4. Witching Hour
5. Necrolust
6. Manheim / Pure Fuckin Armageddon



             



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