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DANAKIL - Rien Ne Se Tait (2021)
Par NESTOR le 9 Septembre 2021          Consultée 906 fois

DANAKIL est désormais un vétéran de la scène Reggae française. Le groupe est en effet actif depuis environ vingt années et sillonne les routes de France, et d’ailleurs, depuis plus de quinze ans.
Il nous revient avec son septième album studio qui semble être le fruit d’une longue période de gestation puisque plusieurs des titres qui y figurent se trouvaient déjà sur l’album Live à la maison parut plus tôt cette année et qui a été enregistré en juillet 2020. De fait, certains morceaux, à l’instar de "Oublions", "La famille", "Marre" on déjà fait l’objet d’une parution en tant que single. Et "Rendez-nous la justice", qui est né de la mésaventure de Max, le responsable plateau et lumière du groupe qui s’est fait interpellé, puis condamné de manière surprenante suite à une manifestation en 2016 contre la loi El Khomri, a déjà été annoncé il y a plusieurs mois lors d’une lettre ouverte aux fans.

Au-delà de cette intégration de titres déjà connus, il n’y a pas de grosses surprises quant au style pratiqué par DANAKIL. Il s’agit toujours de ce Reggae mid tempo, supporté par des cuivres, et majoritairement chanté en français. Le savoir-faire du groupe s’exprime de bien belle manière à plusieurs reprises. C’est ainsi le cas sur le superbe "Ensemble" qui retrace la genèse et l’évolution du groupe, de ses débuts jusqu’à l’arrivée de Natty JEAN. Ce type d’écriture sied beaucoup à DANAKIL qui y trouve une flamme et un lyrisme très convaincant. Et on prend un grand plaisir à être porté par le flot des mots dans cette mini saga irrésistible qui n’est pas sans rappeler, dans sa logique, le classique qu’est devenu "Marley" (Dialogue de sourds, 2008).

La présence d’AKHENATON sur l’indolent "Tout ça m’est égal" est également un élément fort du disque. Le chanteur d’IAM utilise une voix rauque et légèrement éraillée que l’on ne lui connait pas et qui est du meilleur effet. D’autant plus que le morceau, porté par un riddim très roots, s’achève en beauté par une bien belle ambiance Dub. Avec "Oublions", c’est le côté Groovy du groupe qui nous emporte. Ce riddim lent et profond nous emmène sous la douce chaleur d’un soleil implacable pour nous plonger dans une douce torpeur. "Life Goes On" avec sa coloration plus Roots et ses chants variés qui utilisent plusieurs langues se montre également très efficace. La participation du malien d’adoption, MANJUL, qui avait déjà collaboré avec DANAKIL en 2012 sur Echos du Dub et en 2010 avec Natty JEAN (Santa Yalla) est particulièrement judicieuse. Elle permet au groupe de diversifier son propos. Un autre moment fort est atteint avec l’incisif "WTTJ" qui pourfend l’hypocrisie qui entoure l’image de la France, terre d’asile.

Tous ces excellents morceaux nous laissent penser qu’à chaque fois que le groupe intègre un élément novateur ou bien se donne la peine de prendre du recul en termes d’écriture, il fait mouche. Et nous couche sans difficulté. Le revers de la médaille, c’est que sur de trop nombreux titres on ne peut que regretter que DANAKIL utilise souvent le même rythme et une orchestration très calibré, limite récurrente. A tel point qu’il n’est pas très aisé de distinguer bon nombre d’entre eux. Ce manque de relief et de singularité est particulièrement sensible sur "Se perdre", "Imaginez", "La famille", "Rien ne se tait" (malgré l’apport de ce qui semble être une kora). A chaque fois, ce sont des titres agréables et bien construits, mais qui manquent d’identité propre et qui de ce fait peinent à accrocher immédiatement l’attention.

Cela est assez étonnant car DANAKIL est un groupe attachant et surprenant qui n’hésite pas à sortir des chemins battus, notamment dans la gestion de sa "carrière". A intégrer des éléments extérieurs et à s’investir dans des projets les plus divers. A ce titre, on aurait pu penser que les différents récents projets musicaux de Balik auraient pu servir de tremplin vers des horizons musicaux nouveaux. L’identité très singulière de ce groupe habituellement si entreprenant rend ce (relatif) conservatisme musical un peu surprenant. Et il est clair que délesté des quatre ou cinq titres qui m’apparaissent les plus dispensables, ce Rien ne se tait aurait grandement gagné en attractivité et en efficacité.
Il n’en reste pas moins un bon album qui devrait satisfaire les fans du groupe, mais qui aurait certainement gagné à se montrer un peu plus épicé et déconcertant.

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   NESTOR

 
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- Balik (chant)
- Natty Jean (chant)
- Das (saxophone)
- Tom-tom (trompette)
- Massive Boris (basse)
- Fabulous Fab (guitare)
- Titi (le duc )
- Smart (claviers)
- Tino (claviers)
- Manjul (chant, percussions)


1. Rendez-nous La Justice
2. Imaginez
3. Wttj
4. Rien Ne Se Tait
5. Monde Fous
6. Se Perdre
7. Marre
8. Ensemble
9. Tout ça M’est égal
10. Terrasse Thérapie
11. Oublions
12. La Famille
13. Life Goes On
14. Ce Qui Vient Du Cœur (bonus)



             



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