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Alpha BLONDY - Merci (2002)
Par NESTOR le 10 Février 2021          Consultée 875 fois

A l’entame du nouveau millénaire, la carrière artistique d’Alpha BLONDY est un peu chaotique. Cela fait déjà 10 ans qu’il a sorti son dernier excellent album (Massada en 1992), et depuis, il a surtout proposé des albums à l’intérêt assez limité, à l’image de SOS Guerre Tribale (1993), Dieu (1994), Grand Bassin Zion Rock (1996) et Elohim (2000). Il n’y a que le très bon Yitzhak Rabin (1998) à qui il ne manquait pas grand-chose pour être qualifié de classique.
Mais avec ce Merci, le chanteur change la donne.
Tout d’abord en réaffirmant ses racines Reggae au travers de titres qui affichent clairement un ADN suintant un Reggae très traditionnel à l’image d’un Souroukou logo ou d’un God Bless Africa.
Puis, presque paradoxalement, en nous prenant souvent à contre-pieds, en colorant son propos de petites touches d’originalités propres à nous surprendre.
C’est ainsi le cas dès le premier morceau, "Wari", une relecture très libre et étonnante du "For the Love of Money" originalement interprétée par O'JAYS, un groupe de Soul/Funk qui a fêté ses 60 ans de carrières il y a déjà quelques années. La version proposée par Alpha BLONDY est nerveuse, percutante, à l’image de son chant, qui a rarement été aussi habité. Le morceau se voit transcendé par l’intervention de Sir SAMUEL et Leeroy KESIAH, alors membres du SAIAN SUPA CREW, qui éclabousse ce titre par l’efficacité de leur chant.
Une autre curiosité de cet album est l’interprétation très originale du "All Right Now" (Fire and Water - 1970) de FREE, une version proposée de manière surprenante sous le nom de "Hey Jack" ! Pourtant, Andy FRASER et Paul RODGERS sont bien crédités sur ce titre.
Ce mélange des influences et de l’apport propre à Alpha BLONDY est assez étonnant dans le sens où il semble tout à fait assumé, mais qu’il ne s’exprime pas ouvertement, l’Ivoirien mâtinant ces influences de telle manière qu’on ne peut pas réellement parler de reprise. Il en va ainsi des paroles de "Politruc" qui font clairement référence au "Get Up Stand Up" (Burnin’ - 1973) de Bob MARLEY.
Au rayon des surprises, on peut également citer "Zoukefiez moi ça" qui intègre en filagramme des sonorités clairement typiques Zouk. Ou alors "Who Are You" qui crédite Ophélie WINTER dont la participation se limite à quelques chœurs assez discrets au regard de la place qu’occupent souvent par ailleurs les backing vocaux féminins. Pour autant, cela contribue à accentuer sa diversité et sa fraîcheur.
Il en va de même de la présence d’une section de cuivres très efficace.
De manière générale, et contrairement à ce qu’on pouvait regretter sur Elohim, l’orchestration ici bien en place semble concernée. Est-ce dû au fait que le Solar System, son groupe historique, est à nouveau mentionné au dos de la pochette, contrairement à son devancier ?

Parmi les douze, très bons, titres qui composent ce Merci, on peut également citer "God Bless Africa" dans lequel Alpha BLONDY adopte un parti-pris pas si évident que cela dans l’univers du Reggae : il s’oppose aux poncifs qui régissent les fondamentaux de ce style musical, notamment en réfutant le stéréotype qui veut qu’on se doit d’être noir, adepte du Rastafari et fumer de la ganja pour être un vrai reggae man (« tu n’es pas obligé de fumer ganja pour être un rasta […] c’est facultatif »).

Avec cet excellent Merci, Alpha BLONDY s’impose plus que jamais comme LA figure emblématique et tutélaire du Reggae africain, même si un jeune compatriote commence à pointer le bout de son nez depuis trois année : Tiken Jah FAKOLY, qui remportera les victoires de la musique pour l’album Françafrique sortie la même année.

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- Alpha Blondy (chant)
- Michel Lorentz (batterie)
- Abou Bass (basse)
- Amy Bamba, Julia Sarr, Marylou Seba (choeurs)
- Patrick Rondat (guitare)
- Hakim Hamadouche (oud)
- Julie Mourillon (guitare)
- Alain Hatot (saxophone)
- Jacques Bolognesi (trombone)
- Philippe Slominski (trompette)
- Frédéric Moreau (violon)


1. Wari (avec Sir Samuel Et Leeroy Kesiah)
2. Who Are You (avec Ophélie Winter)
3. Quitte Dans ça
4. Souroukou Logo
5. God Bless Africa
6. Zoukefiez Moi ça (avec Bibi Den's Tshibaya)
7. Ato Afri Loue
8. Politruc
9. Hey Jack
10. Si On M’avait Dit
11. Le Feu
12. Vanité



             



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