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MAMA LION - Give It Everything I've Got (1973)
Par LE KINGBEE le 22 Septembre 2021          Consultée 703 fois

Deux ans se sont écoulés depuis la sortie de Preserve Wildlife, album qui doit une bonne partie de sa notoriété à sa pochette. Imaginez-vous une belle blonde qui donne la tétée à un lionceau. Après tout, chez nous Margot donnait la gougoutte à son chat, comme le chantait BRASSENS. Loin de nous l’idée que la vue d’un sein lors d’une tétée soit devenu un argument de vente imparable, mais avouons que certains auditeurs ne sont certainement pas restés insensibles à ce gouleyant visuel à l’époque.

On est donc en 1973 et contrairement à ce que le succès du premier disque, ou de sa pochette si vous préférez, pouvait laisser espérer, tout ne va pas si bien pour MAMA LION. Non seulement Artie Ripp a signé une production déficiente, mais le bonhomme, des oursins dans les poches, oublie de payer les royalties et, si cela ne suffit pas, il parvient à plomber la tournée de la formation programmée en première partie d’Alice COOPER. Diverses tensions commencent à poindre et l’idylle entre Neil Merryweather et Lynn Carey semble désormais se conjuguer au passé. D’ailleurs, le bassiste-guitariste vient de faire une petite infidélité au groupe en enregistrant "Lucky Dog" au sein d’HEAVY CRUISER, disque qui ne connaîtra strictement aucun succès.

A l’instar de l’ancien producteur, Family Records en panne de liquidité expédie le groupe au Mama Jo’s, un modeste studio d’Hollywood. Si Merryweather se charge de la production, le label place derrière les consoles James Vickers, un illustre inconnu qui gagna incontestablement à le rester. MAMA LION apporte un sacré paquet de compositions avec pas moins de huit chansons pour dix pistes, Merryweather et Lynn Carey en demeurant les plus gros pourvoyeurs.
En ouverture, "Give Everything I’ve Got" qui donne son nom à l’album impulse une énergie sauvage. Le piano et l’orgue de Jim Howard lancent la chanteuse sur de bons rails, une voie qui semble marcher sur les pas de Janis JOPLIN. Le ton monte d’un cran avec "I Wanna Be Your Woman", un Blues-Rock dynamique dans lequel la guitare parfois trop démonstrative prend la suite de claviers bien groovy. Les choses se gâtent avec "Life Is Just A Four Letter Word", les instruments, le cul entre deux chaises, ne sachant pas se positionner entre Rock, Boogie ou Blues-Rock et le chant de Carey se révèlant vite anodin. Avec "Mama Never Told Me", retour vers un Blues-Rock à la Janis JOPLIN, si la guitare a le tort de trop vouloir en faire et fait preuve d’une esbroufe discutable, le chant est bien en place. "Crazy Place" s’avère terriblement longuet. Si Lynn Carey pousse sur son organe vocal, le titre est plombé par le manque de délicatesse de Coffi Hall aux baguettes et se termine dans un capharnaüm indigeste.
La face B s’ouvre avec "Dark Garden" qui marque une rupture avec le ton général de l’album. La mélodie tire entre ballade Psy et Folk ésotérique mais ne parvient que trop peu à accrocher l’oreille, malgré une diversification bienvenue. Retour vers un Blues-Rock bien tempéré avec "From Bad To Worse". On regrette que Coffi Hall tape si fort, ses baguettes auraient gagné à plus de subtilité et de douceur. Idem de la guitare qui s’imprègne trop de wah-wah et veut trop prouver. Au bout du compte, seuls le chant et les claviers sont au niveau sur ce titre. "Griffin" est encore plus faiblard, la batterie toujours trop tapageuse et sans délicatesse, tandis que le chant nous entraîne entre Rock Psy et un répertoire de Cabaret dont on sort complètement perdu.
Deux reprises viennent fleurir le disque : "I’m Tired", une compo de Chris Youlden, un Blues-Rock d’honnête facture qui a l’avantage de ne pas s’éterniser. Si la guitare s’offre quelques fulgurances, ce sont encore les ivoires gracieux de Jim Howard qui retiennent l’attention. La version originale de SAVOY BROWN ou la reprise de Bettye LAVETTE nous paraissent d’un tout autre calibre. En fermeture, on accorde une mention à "Saved" ⃰, un Rock'n'Roll de la prolifique paire Leiber/Stoller popularisé au début des sixties par Lavern Baker. Si The BAND en délivra une bonne cover et si Beth HART et Joe BONAMASSA lui redonnèrent une relative jeunesse en pimentant la chanson, Lynn Carrey s’en sort ici sans la moindre anicroche. Quel dommage que le morceau n’ait pas été placé au milieu du disque !

Le disque est à peine dans les bacs des disquaires que Neil Merryweather prend les jambes à son cou pour fonder un nouveau combo, les Space Rangers. Il se voit remplacé par Judson Huss (ex-membre de Smith et futur peintre établi à Paris) sous la houlette de Lynn Carey. Malgré la qualité d’un chant essayant de voguer vers celui de Janis JOPLIN, MAMA LION explose six mois après la sortie du présent opus. Aujourd’hui, seule une petite moitié du disque retient l’attention, l’autre moitié demeurant du domaine de l’anodin. Ce disque de Rock Bluesy ou de Blues-Rock 70’s comme il en sortait par wagon ne mérite pas plus qu’un 2. Pour l’anecdote, le disque connaît un pressage français publié par Philips.

≠ Titre homonyme à ceux de Ray Price et Phil Ochs.
⃰ Titre homonyme à celui de Bob DYLAN.

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   LE KINGBEE

 
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- Lynn Carey (chant)
- Alan Hurtz (guitare)
- Bob Rose (guitare 6)
- Neil Merryweather (basse, guitare)
- Ed Mikenas (contrebasse 6)
- Coffi Hall (batterie, percussions)
- James Newton Howard (piano, orgue, synthétiseur)


1. Give It Everything I've Got
2. I Wanna Be Your Woman
3. Life Is Just A Four Letter Word
4. Mama Never Told Me
5. Crazy Place
6. Dark Garden
7. From Bad To Worse
8. I'm Tired
9. Griffins
10. Saved



             



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