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- Style + Membre : The Corrs

Sharon CORR - The Fool & The Scorpion (2021)
Par MARCO STIVELL le 8 Octobre 2021          Consultée 1025 fois

Au bout de quelques années de silence pour The CORRS depuis Jupiter Calling en 2017, il est compréhensible que la tentation de la carrière solo revienne, et notamment pour Sharon CORR, l'aînée des trois soeurs (qui a fêté ses 51 bougies cette année ; le dirait-on vraiment ?), celle à la fibre la plus créative.

L'inspiration cette fois puise dans ce que Sharon CORR a qualifié de "tempête", la période la plus sombre de son existence. Sans connaître les détails, on pourrait facilement comprendre que c'est lié au divorce avec Robert Gavin Bonnar, le juriste nord-irlandais qu'elle fréquentait depuis vingt-cinq ans. Ils étaient mariés depuis 2001 jusqu'en 2019 et ont eu deux enfants. Pourtant, The Fool & the Scorpion n'est pas un disque de veuve éplorée ; au contraire, malgré des paroles parfois directes, il est consacré à l'importance de se libérer, chasser ses démons et puiser en soi afin de vivre mieux.

Pour ce troisième disque solo après Dream of You (2010) ainsi que The Same Sun (2013), la dame irlandaise s'est envolée pour la Californie et enregistre avec une équipe de musiciens californiens très typique des productions de luxe (Tim Pierce à la guitare notamment), au studio Village à Los Angeles. Le tout est supervisé par Larry Klein, bassiste et bidouilleur de manettes, qui a sévi auprès de Wayne SHORTER, Herbie HANCOCK, Bob DYLAN, Peter GABRIEL etc, a réalisé des albums pour les chanteuses Melody GARDOT, Madeleine PEYROUX, et bien sûr l'immense Joni MITCHELL (Both Sides Now en 2000 !). Sharon CORR a souvent reconnu l'importance de cette dernière dans sa manière d'écrire, et le nouvel album ne fait pas exception à la règle.

Moins intime et feutré que le précédent album très confidentiel en 2013, The Fool & the Scorpion n'en est pas moins un disque rempli de ballades : il risque fort de ne pas convaincre ceux que la musique des CORRS laisse froid, autant qu'il peut séduire les fans de la façon la plus habituelle, l'esprit pop-rock en moins. Quelque part, c'est un regret que l'on peut avoir compte tenu de la pochette et du titre qui donnaient à espérer un peu plus de 'piquant'.

En dehors du premier titre éponyme, vraiment beau en intensité dramatique et en mélancolie, plutôt aventureux sur le terrain musical (mélodie orientale, arpèges de piano fournis, guitare western), la suite est plus classique. "Running on Rooftops" et le single parfaitement calibré "Freefall" avec sa touche 60's évoquent une insouciance toute californienne, contrastant avec les paroles parfois difficiles pour une forme de rafraîchissement. Un rien propret, néanmoins.

Sharon CORR, dont on retrouve toujours la voix avec plaisir et une clarté juvénile l'opposant davantage aux exigences du temps qui passe, avait déjà écarté "Ears Painted On", chanson la plus espiègle qu'elle avait écrite, de la réalisation finale de Dream of You en 2010. Une fois encore elle souhaite garder un registre plutôt gentil sur l'ensemble des dix chansons, quitte à manquer de folie, et de quelque chose dont elle est capable qui aurait pu faire décoller le tout. Quitte aussi à faire oublier qu'elle est Irlandaise, en jouant peu de son violon et en diminuant au maximum ses influences les plus naturelles. Seule la très belle "Only You" au parfum de grands espaces garde des accointances celtiques évidentes, et "Under a Daylight Moon" pour l'intervention de la harpe.

On pourrait souligner la réussite indéniable du son et de la composition pour toutes ces caresses musicales, aérées, soit au piano soit dans un ton plus folk avec la batterie de Victor Indrizzo jouée au balais, sans oublier les guitares de Tim Pierce fantastiques tout le long. Mais s'il fallait faire un choix pour réduire un peu le sentiment d'homogénéité et les occasions manquées, on devrait mettre en avant "Tease Me", slow dans la grande tradition et tout en subtilités par une artiste cinquantenaire consciente de ses charmes, ainsi que le plus sombre "Lend Me Your Shoulder", un rien jazzy. N'est pas Joni MITCHELL qui veut certes, mais au moins, digne hommage lui est rendu.

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   MARCO STIVELL

 
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- Sharon Corr (chant, piano, violon)
- Larry Klein (basse, claviers additionnels)
- Tim Pierce (guitares)
- Pete Kuzma (claviers)
- Victor Indrizzo (batterie, percussions)
- Cormac De Barra (harpe bardique)


1. The Fool & The Scorpion
2. Freefall
3. Lend Me Your Shoulder
4. A Thousand Lives
5. Under A Daylight Moon
6. Running On Rooftops
7. My Beautiful
8. Tease Me
9. The Heart Is A Lonely Hunter
10. Only You



             



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