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Stevie WONDER - Innervisions (1973)
Par ONCLE VIANDE le 26 Octobre 2007          Consultée 7851 fois

Avec « Innervisions », Stevie Wonder touche le public blanc sans perdre le public noir et dépasse les clivages. Il est désormais considéré comme une rock star, au même titre qu’Elton John ou David Bowie, et il le dira lui-même : « je ne suis pas un chanteur noir, mais un chanteur qui est noir ».

« Innervisions » est le disque qui se rapproche le plus de la pop au niveau de l’écriture, un album énergique, moins éthéré et romantique que ses prédécesseurs, expliquant son large succès auprès du public rock. Stevie Wonder invente ici une pop noire, précieuse, soignée et produite. Les chansons atteignent la perfection des classiques, Beatles en tête, avec qui la parenté est évidente sur « He’s misstra know-it-all », pendant gospel de « Let it be ».
L’album touche à une certaine unité par la cohérence des thèmes abordés ; sociaux (« Living for the city ») spirituels (« Jesus children of America ») ou mystique (« Vision »), mais aussi par sa conception, son homogénéité et l’enchaînements des chansons. Une série de « visions intérieures » qui donnent au disque une dimension de concept album.
L’artwork est en phase avec son époque et flirte avec l’esthétique progressive. La traditionnelle photo de l’artiste est remplacée par une conception graphique de toute beauté mêlant culture noire, psychédélisme et ésotérisme.
S’il ne contient potentiellement que des tubes, seuls trois titres trouvèrent le chemin des charts, sans toutefois connaître le destin planétaire de « Superstition ». Son écoute s’en trouve aujourd’hui bonifiée, épargnée par l’usure et les reprises. L’éclectisme est toujours à l’honneur et Stevie visite presque un style par titre (funk, soul, pop, boogie, cha cha cha, gospel, fusion…).
Stevie Wonder délaisse les cuivres et le clavinet pour forcer le fender rhodes et le piano. Le synthétiseur confirme son omniprésence aussi bien en ornement qu’en instrument soliste et trouve un emploi judicieux en se substituant à la basse. Le timbre et les modulations du moog créent ce fameux groove irrésistible dont les sorciers électro-funk des années quatre-vingt se souviendront.
« Too high », « Golden lady », « Jesus children of America » ou « Don’t you worry ‘bout a thing » attestent d’un génie mélodique évident et d’une faculté à fondre les éléments les plus divers dans le simple format pop. Le disque regorge de détails et de finesses que seul un grand nombre d’écoutes peut révéler. Les arrangements sont fouillés, les compositions ciselées, la mise en son réfléchie, les trouvailles techniques exploitées avec intelligence et humilité. Rien ne vise au spectaculaire, mais ce travail d’orfèvrerie apporte à chaque titre une épaisseur à l’épreuve du temps.

Quelques jours avant la parution de l’album, Stevie frôle la mort dans un accident de voiture et perd le sens de l’odorat. Ceci n’entamera en rien son énergie ni son inspiration comme le démontrera la suite. « Innervisions » n’est pas objectivement un sommet pop, malgré son très haut niveau d’inspiration, mais un chef d’œuvre de mixité, un métissage fécond aux descendances multiples. Il faut en souligner la perfection et la densité, ainsi que l’équilibre miraculeux qu’il atteint tout au long de ses neuf chansons. Inaltérable.

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   ONCLE VIANDE

 
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- Non Communiqué.


1. Too High
2. Visions
3. Living For The City
4. Golgen Lady
5. Higher Ground
6. Jesus Children Of America
7. All In Love Is Fair
8. Don’t You Worry ‘bout A Thing
9. He’s Misstra Know-it-all



             



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