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BLUES FOLK PSYCHé  |  LIVE

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1966 Live At The Café Au Go Go

The BLUES PROJECT - Live At The Café Au Go Go (1966)
Par LE KINGBEE le 29 Octobre 2021          Consultée 483 fois

Curieux cheminement que celui de Danny Kalb, excellent guitariste Folk de la première moitié des sixties reconverti dans le Blues. Après avoir monté un premier duo avec Dave Van Ronk suivi d'un second avec Sam Charters, éminent ethnomusicologue, producteur, écrivain, le petit Danny participe en 1967 à l'enregistrement d'une compilation éditée par le label Elektra intitulée "The Blues Project".

L'engouement pour la Beatlesmania est tel, que notre folkeux se met lui aussi à l'électricité. Après avoir monté le Danny Kalb Quartet en compagnie du bassiste Andy Kulberg et du batteur Roy Blumenfeld et du guitariste Artie Traum, tous originaires de New York, le combo prend le nom de THE BLUES PROJECT, clin d'oeil à la compilation Elektra pour laquelle Kalb aurait touché la somme monumentale de 75 dollars. Le groupe est bientôt rejoint par Tommy Flanders tandis que Steve Katz, un ancien élève de Van Ronk, remplace Traum parti à la découverte de l'Europe.
En 1965, la formation passe une audition pour Columbia mais se casse les dents. Interloqué, le producteur Tom Wilson leur dégote un contrat avec Verve/Folkway, filiale de la MGM. Wilson qui vient de produire trois disques de Bob DYLAN leur suggère d'embaucher le claviériste Al KOOPER. Collaborant avec SIMON & GARFUNKEL, Wilson doit se résoudre à laisser le champs libre à Jerry Schoenbaum, producteur attitré de Verve qui vient de collaborer avec Pete Seeger, John Lee HOOKER et Dave Van Ronk.
Alors que les Beatles et de nombreux groupes Britanniques déferlent sur tout le territoire telle une vague incessante, The Blues Project propose un répertoire quelque peu différent conjuguant Blues, Folk et Rock Psyché. Groupe phare de Greenwich Village, Danny et ses potes jouissent d'une bonne réputation et la formation devient l'attitrée du célèbre Cafe Au Go Go.

Les STOCKS de Christophe MARQUILLY ne sont pas les seuls a avoir sorti leur premier disque en Live. The Blues Project sont eux aussi passés par la case Public pour leur première galette, procédé certes inhabituel mais qui a l'avantage de rompre avec la tradition et les mœurs de l'industrie du disque. Ce Live retranscrit en réalité des titres enregistrés lors de quatre concerts en novembre 1965 et quelques titres en janvier 66 alors que le chanteur avait déjà quitté ses partenaires.
Avec un tel nom de groupe, il paraissait impossible que le groupe n'ouvre pas les débats avec un Blues, "Goin' Down Louisiana", un classique fifties de Muddy WATERS enregistré avec Little WALTER. La qualité sonore restitue involontairement l'époque et si le jeu l'harmonica s'avère dynamique, un peu dans le registre du futur Pub Rock, l'orgue de Kooper parait parfois hésitant. Changement de cap avec "You Go And I'll Go With You", un inusité de Willie DIXON, navigant entre Folk Blues et Chicago Blues. C'est encore une fois Danny Kalb qui donne le ton (ou le la) avec quelques bons breaks. Seul et unique original, l'instrumental "The Way My Baby Walks" oscille entre Surf Rock avec une guitare twang à la Duane Eddy et Rock Psy débridé, un titre où les carences de Kooper sont évidentes. Un an avant que les DOORS ne reprennent "Back Door Man", grand classique de Willie DIXON, le groupe en donne une version musclée et déjantée dans la lignée des SHADOWS OF KNIGHT. Une chose demeure certaine, l'homme de derrière la porte (ou du placard) est toujours aussi inquiétant. Le groupe tempère ses ardeurs sur "Jelly Jelly Blues", vieux titre pioché dans le répertoire d'Earl Hines. Al Kooper au piano nous parait enfin dans la cadence, mais c'est encore une fois la guitare de Danny Kalb qui influe toute son intensité au morceau. On conseillera aux amateurs de Blues les versions du Sam Lay Blues Band ou de Clarence "Gatemouth" Brown. Autre emprunt au Chicago Blues avec "Spoonful", standard de DIXON popularisé par Howlin' WOLF. Le titre tombera rapidement dans la besace de nombreux groupes blancs (CREAM, TEN YEARS AFTER, CANNED HEAT, Paul BUTTERFIELD) mais la guitare et le chant de Flanders impulsent à la chanson un climat rempli d'odeurs psychédéliques. Le show se clôture avec un entrainant "Who Do You Love", grand hit de Bo DIDDLEY, sur lequel Al Kooper prend son envol. Une version moins groovy que l'imparable original et moins prenante que l'interprétation de DESTROYERS de THOROGOOD. Un titre que ne manqueront pas de reprendre les DOORS.

Contrairement au Paul BUTTERFIELD BLUES BAND, le groupe se diversifie en creusant dans le domaine du Folk Psy comme en atteste "Catch The Wind", une reprise de Donovan, célèbre compositeur de "Hurdy Gurdy Man". D'accord, il y a encore un léger soupçon bluesy mais le groupe s'écarte des carcans caractéristiques du Blues, maintenant une affiliation avec PETER, PAUL & MARY. Une version bien plus enrichissante, selon nous, que celles de CHER, Buck Owens ou Rickie Lee JONES. A noter une fois n'est pas coutume que Richard Anthony en délivra une surprenante adaptation avec "Autant chercher à retenir le vent". En plus bizzare "Alberta" *, oeuvre du banjoïste Bob Gibson apparenté au Folk de Greenwich, se déguste comme une ballade Folk parcemée d'embruns psyché. Une version plus élaborée que les essais Country de Doc Watson ou Pernell Roberts (Adam Cartwright dans le série TV Bonanza). Œuvre d'Eric Andersen, songwriter du Village, "Violets Of Dawn" s'inscrit lui aussi dans la lignée du Folk Psy, une version plus captivante que celle du Chad Mitchell Trio évocatrice de certains titres des BYRDS. Enfin signalons une petite curiosité avec "I Want To Be Your Driver", un inusité de Chuck BERRY joué ici entre Garage et Blues Rock, un titre court (150 secondes) qui va à l'essentiel.

A la lecture de ces lignes, on pourra se dire que The Blues Project reste un groupe, qui comme tant d'autres à l'époque, se contente de reprendre quelques standards rabâchés et parfois bien massacrés. Cependant il convient de modérer ce qui pourrait être un jugement hâtif. Cette formation sous estimée ne bénéficiant que de peu de promotion n'existait que depuis peu au moment de l'enregistrement. Quand ce Live sort en mars 1966, chez nous les radios en sont encore à nous repasser jusqu'à plus soif "Le Folklore Américain" de SHEILA, "Michelle" des BEATLES, tandis qu'Adamo pose ses mains sur les hanches d'une jeune fille **. On peut dire que The Blues Project en incorporant Blues, Folk Psy à son répertoire avait une petite longueur d'avance sur pas mal de concurrents.

* Titre homonyme à celui de Bob Dylan.
** Je n'ai rien contre ces artistes en particulier, il s'agit juste d'exemples qui me sont venus à l'esprit. Je suis persuadé qu'on doit trouver bien pire.

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   LE KINGBEE

 
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- Danny Kalb (guitare, chant 1-2-5-6)
- Tommy Flanders (chant 7-8-10-11)
- Steve Katz (guitare, chant 3)
- Al Kooper (orgue, chant 4)
- Andy Kulberg (basse)
- Roy Blumenfeld (batterie)


1. Goin' Down Louisiana
2. You Go And I'll Go With You
3. Catch The Wind
4. I Want To Be Your Driver
5. Alberta
6. The Way My Baby Walks
7. Violets Of Dawn
8. Back Door Man
9. Jelly Jelly Blues
10. Spoonful
11. Who Do You Love?



             



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