Recherche avancée       Liste groupes



      
HARDCORE PUNK  |  SINGLE

L' auteur
Acheter Ce Single
 



FEAR - Fuck Christmas/ (beep) Christmas (1982)
Par K-ZEN le 26 Décembre 2021          Consultée 633 fois

Quand j’étais étudiant en prépa, c’est-à-dire il y a une petite dizaine d’années, j’ai commencé à saigner les blogs souterrains en tout genre, en quête de musique punk hardcore toujours plus inconnue, pour compenser la surcharge de travail et vider le surplus de frustration sans doute. Un cheminement somme toute logique pour moi qui avais tant saigné RAMONES, CLASH et consorts jusqu’à la moëlle.

Et me voilà donc face à des combos n’ayant duré que quelques mois parfois, une poignée de sorties à leur actif voire un seul single ; voir à ce sujet ma chronique de Noël cuvée 2020. Il est arrivé cependant qu’au début je tombe sur des choses plus conventionnelles. Comme l’américain FEAR.

(Je prévois d’ailleurs un édito et quelques chroniques sur ces groupes méconnus, dont je nomme très personnellement leur genre necro-punk, plus pour la gloire que pour les vues)

Ainsi, FEAR fut formé en 1977 à Los Angeles par le chanteur et guitariste Lee Ving et le bassiste Derf Scratch, bientôt rapidement rejoints par le guitariste Burt Good et le batteur Johnny Backbeat. Un an plus tard, les choses se précisent : un premier single est produit, "I Love Livin’ In The City", époustouflant manifeste urban punk, puis les premiers changements de personnel éclatent déjà, Philo Cramer et Spit Stix remplaçant Good et Backbeat.

Au début des années 80, le gang fut sollicité par la réalisatrice Penelope Spheeris pour figurer dans son documentaire consacré à la scène punk de Los Angeles : The Decline Of Western Civilization. On peut y voir le groupe interpréter un set dans lequel il prend un malin plaisir à invectiver le public dans la plus pure tradition punk. Grâce à ce film, FEAR parvient à signer un contrat avec Slash Records dont le président Bob Biggs n’était autre… que le mari de Spheeris.

Le combo attire également l’attention de John Belushi, célèbre BLUES BROTHER légèrement fêtard, qui, après leur avoir proposé la bande-originale de son film Neighbors, plan finalement tombé à plat à cause des producteurs qui refusèrent la présence de FEAR, les invite à son show Saturday Night Live, dans le cadre de l’épisode d’Halloween dont ils sont tête d’affiche. Le résultat fut à la hauteur de la réputation du groupe.

Lors de leur performance, des mosheurs étaient présents, parmi eux Belushi lui-même (contraint pour empêcher leur interdiction pure et simple), Ian Mckayec (futur MINOR THREAT et FUGAZI), des membres de CRO-MAGS et NEGATIVE APPROACH. Le groupe joua quatre chansons, lançant la seconde par C’est cool d’être dans le New Jersey, recevant ainsi la réprobation de la part du public new-yorkais. La dernière Let’s Have A War fut interrompue par la publicité précipitamment lancée dans la panique. 20000$ de dommages matériels furent relevés (notamment sur des caméras et un piano), de nombreux clubs en conséquence refusèrent par la suite d’accueillir le groupe.

En 1981, la chanteuse américaine Josie Cotton sort le hit "Johnny Are You Queer ?", basée sur une chanson écrite par FEAR, "Fetch Me One More Beer". Après que Ving et ses troupes se rendirent compte du succès de cette reprise informelle, la question des droits fut finalement réglée à la manière de Double Face dans Batman, perdue par FEAR au profit des frères Paine qui avaient retravaillé la chanson.

Puis en 1982, FEAR sort enfin son premier longue-durée The Record, bientôt chroniqué dans ces colonnes, je l’espère. "Fuck Christmas" fut enregistré pendant les mêmes sessions mais seulement publié quelques mois plus tard en tant que second single du groupe. Il fut par la suite adjoint aux rééditions de The Record et même repris plus tard par BAD RELIGION.

Un petit riff lancinant sur un rythme mid-tempo, une ambiance presque funèbre, un chant plein d’émotion qui pourtant n’exprime textuellement qu’aigre frustration. Et puis boum ! Tout cela mute en une ruade punk ayant activé le mode éjaculateur précoce avec un Ving hurlant à tue-tête Fuck Christmas ! 44 secondes d’un défouloir inextinguible et jouissif où on s’imagine shooter dans les lutins, balancer un cocktail Molotov sur le sapin et vilipender le Père-Noël tout juste arrivé de sa cheminée avec ce titre, le renvoyant d’où il vient sans ménagement, sans qu’il comprenne tout à fait la raison de cette colère, ni même nous d’ailleurs ! Une rage débile, gratuite et sans aucun fondement !

La face B propose la même chanson mais en censurant le mot problématique. Petite curiosité pour terminer : la basse y est tenue momentanément par Eric Feldman, musicien aperçu avec des pointures telles que CAPTAIN BEEFHEART, PERE UBU et plus tard PJ HARVEY. Il sera ensuite lui-même remplacé par Flea, futur bassiste des RED HOT CHILI PEPPERS !

(Au fait, cette chose reste bien en tête, à fortiori après 10 écoutes, désolé pour Mariah CAREY…)

A lire aussi en PUNK ROCK par K-ZEN :


SQUID
O Monolith (2023)
Éclatante confirmation




The FALL
Grotesque (after The Gramme) (1980)
Ornements vivants


Marquez et partagez





 
   K-ZEN

 
  N/A



- Lee Ving (chant, guitare rythmique)
- Philo Cramer (guitare lead)
- Eric « kitabu » Feldman (basse)
- Spit Stix (batterie)


1. Fuck Christmas
2. (beep) Christmas



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod