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CINEMA STRANGE - Quatorze Exemples Authentiques Du Triomphe De La Musique ... (2006)
Par RICHARD le 18 Janvier 2022          Consultée 871 fois

Marseille, un samedi soir de février 2007 bien venteux et pluvieux (RIP petit parapluie). Je profite d'un séjour en famille pour aller de nouveau voir en concert avec mon frérot, qui lui est novice en la matière, les fantastiques américains de CINEMA STRANGE. La salle qu'est le Poste à Galène se prête parfaitement à ce type de prestation. Petite, elle permet d'être au plus près du trio fantasque et de profiter pleinement encore une fois de ses performances intenses et déjantées. C'est fort de Quatorze exemples authentiques du triomphe de la musique décorative, le nouvel album, que le groupe se présente à la petite soixantaine de spectateurs. C'était à ce moment une bonne occasion de remettre les pendules à l'heure et de démontrer qui étaient encore les patrons du revival batcave. Mais pourquoi donc cette mise au point en fait ?

Disons-le tout net, c'est parce que ce troisième album a reçu dès sa sortie durant l'été 2006 un accueil des plus mitigés. Si ce ne fut pas une douche froide, elle fut au minimum tiède. La plupart des fans, moi compris, n'ont pas sur le moment retrouvé l'instantanéité tarabiscotée ou la folie intense des deux premiers opus. Fer de lance de ce regain d’intérêt, CINEMA STRANGE semblait à la surprise de tous marquer le pas. Cette sensation prévalait sans doute pour celles et ceux qui s'attendaient à un The Astonished Eyes Of Evening bis. Seul le temps passant, de meilleures dispositions ainsi que des écoutes répétées ont arrondi quelque peu les angles de cet opus très clivant.

Les raisons qui font que l'adhésion n'a pas été immédiate tient sans conteste ici au caractère très hétérogène de l'ensemble. Dans l'absolu, ce n'est pas un mal en soi, loin de là, mais trouver cette fois-ci un fil conducteur entre les petites ritournelles malsaines, les longues pièces musicales ou les uppercuts batcave n'est pas chose facile. Même si le style dans lequel évolue le groupe se veut ouvertement en dehors des sentiers battus, les treize titres (et non quatorze bande de petits farceurs) dérèglent aisément la boussole du bon sens, même celle des corbeaux les plus aguerris.

On retrouve pourtant par moment ce qui a fait le sel de l’excitante discographie du trio californien. A savoir ce fameux sens mélodique qui fait mouche. Que ce soit avec le classique "Unlovely Baby" ou le direct "Mr Quilt's Rotten Luck", l'exagération théâtrale dans toute sa splendeur est de nouveau de mise. CINEMA STRANGE a en effet encore la main pour nous concocter sa délicieuse recette: voix suraiguë, guitare aigre sous speed, folle accélération et break impromptu à l'image du punk catacombe "I Remember Tendon Water". Le superbe "Molars" et ses dix minutes hantées rappelle quant à lui opportunément pourquoi les Américains sont si précieux. Ils sont sans conteste les seuls à se permettre d'exposer une sorte de prog chauve-souris. N'est définitivement pas artiste qui veut.

Quelques morceaux supplémentaires de cet acabit et Quatorze exemples authentiques du triomphe de la musique décorative n'aurait pas dépareillé avec les deux précédents opus. Et pourtant, même si cet album n'est pas dépourvu de charme, l'enthousiasme n'est pas totalement franc. CINEMA STRANGE a décidé d'ouvrir encore plus grand son spectre expérimental et ceci rend l'ensemble moins fluide. C'est un comble tant la créativité des Américains est forte et les petites cases explosées. Ce bémol revient surtout aux intermèdes musicaux à l'exception de la valse burtonienne "Intermezzo : Bright Violet Euphoria" superbe instant cinématographique. L'expérimental "Rat Catcher" avec sa batterie de casseroles ou le fade et court "Ninth Example" n'apportent quant à eux rien, si ce n'est de l'ennui.

Avec son dernier album à ce jour, CINEMA STRANGE offre des instants atypiques de haute tenue et d'autres plats et quasiment inutiles. Il n'en demeure pas moins que le trio a durablement marqué les univers sombres par la qualité globale de sa discographie et ses prestations scéniques diablement originales. Tiens d'ailleurs, Nico le frérot, tu en as pensé quoi du concert ? -Ils sont complètement tarés, mais c'était génial.
Tout est dit.

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   RICHARD

 
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- Lucas Lanthier (chant,guitare)
- Michael Ribiat (guitare,piano,glockenspiel,orgue)
- Daniel Ribiat (basse,clavier,accordéon)
- Danny Walker (batterie)
- James Mark (violon)
- Anthony Mason (tuba)
- Ashley Walters (violoncelle)
- Andrew Evan Jorgensen (glockenspiel)


1. First Example
2. Mr. Quilt's Rotten Luck
3. Unlovely Baby
4. Fourth Example
5. Needlefeet
6. Squashed Blossoms
7. Intermezzo: Bright Violet Euphoria
8. Rat Catcher
9. Ninth Example
10. The Toad Curse And How It Perished In Flames
11. Molars
12. One Time, One Summer...
13. I Remember Tendon Water



             



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