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1958 Great Scott!
1973 Superstition

Shirley SCOTT - Superstition (1973)
Par DERWIJES le 20 Janvier 2022          Consultée 677 fois

On ne pourra pas dire que Shirley SCOTT n’a pas profité de l’engouement pour les orgues dans le jazz : entre 1959 et 1969, elle a enregistré une bonne trentaine d’albums (jusqu’à six albums juste en 1964 avant que l’instrument ne passe de mode et qu’elle n’emprunte, inévitablement, le même chemin).
Même si l’on peut picorer dans cette ample discographie sans jamais être (trop) déçu, suivons aujourd’hui la recommandation de notre lecteur Le Merle Moqueur et tournons-nous vers ce Superstition publié en 1973, son avant-dernier album avant qu’elle ne prenne sa retraite -avant les quatre albums qui forment l’épilogue de sa carrière, publiés en 1989 et 1992-.
A l’époque, Shirley SCOTT est divorcée de son mari et collègue Stanley TURRENTINE depuis deux ans et a aussi quitté le label Impulse!, deux figures avec qui elle travaillait depuis ses débuts. Arrivée chez Cadet Records, un label subsidiaire à Chess Records qui peut se vanter d’avoir fait publier l’excellent Tell Mama d’Etta JAMES, elle a déjà enregistré pour eux ses deux efforts précédents, Mystical Lady (1971) et Lean On Me (1972). Jamais deux sans trois, mais ce sera tout puisque son dernier disque avant sa retraite, One for Me (1974), sera publié chez Stata East.

Superstition est aussi bordélique que sa pochette. Sur sept morceaux, on ne compte que deux originaux contre cinq reprises. Le personnel change à chaque piste et l’on danse continuellement sur la frontière (très mince, mais frontière tout de même), entre le soul-jazz et le funk. Ce qui n’empêche pas l’ensemble d’être hautement agréable à écouter. Si l’on devait enchaîner l’écoute de l’un de ses premiers albums avec celui-ci, on aurait du mal à croire qu’il s’agit de la même musicienne tant l’écart est grand ! Mais notre organiste a su s’adapter -s’organiser ?- aux nouvelles modes et délivre une musique qui sent bon la sueur et le groove. Ses deux compositions inédites "Hanky’s Panky" et "Libération Song" sont fiévreuses et endiablées. Vu leur qualité, c’est un peu dommage qu’il n’y en ait pas plus, quoiqu’il n’y ait pas à se plaindre des reprises choisies, même si elles sont représentatives de ce patchwork qu’est le disque.
La première à apparaître est "Lady Madonna" des BEATLES, un choix qui n’est pas nécessairement le plus évident mais qui lui va pourtant bien, l’originale ayant été composée dans le style rhythm’n’blues façon Fats DOMINO. Est-ce bien utile de préciser que l’orgue électrique de Shirley SCOTT dépote bien plus que le piano original ?
Vient ensuite "Last Tango in Paris" de Gato BARBIERI. Et franchement, mieux vaut écouter cette reprise bien supérieure à l’originale à peu près aussi ennuyeuse et prétentieuse que le film dont elle est tirée. En matière de reprise supérieure à l’originale, voici venir "Rainy Days and Mondays Always Get Me Down" des CARPENTERS. Leur pop sirupeuse est sympa cinq minutes mais à choisir l’orgue fougueux qui mène ici la danse remporte la victoire par K.O. Curieusement "People Make the World Go Round" est plutôt proche de l’originale, quoique moins chargée en cordes.
Et le meilleur pour la fin, le "Superstition" de Stevie WONDER. Voilà un exemple de reprise quasi-parfaite : ce qui fait le charme de l’originale est toujours là mais en même temps Shirley SCOTT y impose sa patte. Elle ralentit le tempo, y ajoute un effet presque psychédélique et lorsque la trompette vient sonner le riff du refrain, alors là on monte au septième ciel en moins de temps qu’il n’en faut pour dire c’est encore mieux que la reprise de BECK, BOGERT & APPICE !

Superstition de Shirley SCOTT est un bouillon de soul-jazz qu’elle épice d’un funk compact et ardent. Un pur régal pour les oreilles de bout en bout, venant de la part d’un 'second couteau' que l’on a trop vite fait d’écarter. Elle était loin d’être aussi sage que son look le laissait croire !

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Non disponible


1. Hanky's Panky
2. Lady Madonna
3. Last Tango In Paris
4. Superstition
5. People Make The World Go 'round
6. Liberation Song
7. Rainy Days And Mondays Always Get Me Down



             



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