Faut des nouveautés, il a dit, Erwin. Mais chef, les nouveautés, c’est quand même des trucs pourris 4 fois sur 5 ! J’en ai marre d’écouter de la musique de merde… C’est à vous dégouter d’écrire des chroniques. Sisi, je vous jure. Ecouter des mauvais albums en boucle pour savoir si on va leur coller 1 ou 2/5, ce n’est pas bon pour la motivation. Si vous saviez le nombre d’albums dont la première écoute n’a pas été achevée, et dont on ne vous parle pas sur le site… Surtout maintenant que tout est disponible en ligne, en à peine un clic. Sitôt écoutés, sitôt oubliés. On a l’air très gentils avec nos moyennes de notes au-dessus de 3/5, toute l’équipe. En vrai, si nous autres chroniqueurs devions vraiment noter tout ce qu’on écoute, sans plus d’analyse, nos moyennes seraient vaguement situées entre 1 et 2. Les groupes dont on vous parle, c’est ceux qu’on aime, ceux auxquels on a cru, ceux qui ont réussi à capter notre attention. Parce que les autres… Je vous jure, on s’en fout.

Si Alan WALKER avait, comme tout le monde, commencé par sortir cet album, je ne vous en aurais probablement jamais parlé sur le site. Mais bon, deux singles réussis, coup sur coup, il y avait du potentiel. En explorant son passé, on tombait sur "Fade", l’instrumentale qui a mené à "Faded", par exemple. Le musicien ne faisait que s’améliorer. Donc bêtement, j'y ai cru.

Puis est arrivé "Alone", 3e single consécutif. Un chœur d’enfants ? Ou alors de femmes très très très jeunes ? On a pensé à D.A.N.C.E de JUSTICE, un peu, mais pas beaucoup. Une mélodie sucrée, un peu trop pour être honnête ? Pourquoi pas… Mais "Alone" ne va guère plus loin. C’est de la mélodie bien calibrée, avec un peu d’autotune/vocoder sur l’accompagnement vocal, histoire d’être dans le coup. Boum boum boum… un petit tour, et puis s'en vont. Non, pas possible, c’est une erreur de parcours, il va se ressaisir ! Il ne va pas se contenter de nous lâcher des trucs pareils? Où est la subtilité ? Rien…

De fait, on a perdu le fil des sorties de singles. Entre les featurings et les remix, je ne suis même pas certain de savoir identifier le 4ème. Ni "Sky", ni "Tired", ni "The Specter" ne figurent sur cet album, qui a donc enfin vu le jour en 2018. J’étais prêt, disque commandé, la chronique aurait dû être publiée en nouveauté.

Mais il y a des jours où on se sent comme Will Coyote, le regard hagard, devant la vacuité de son dernier piège. Pourtant, je croyais avoir bien appris la leçon. "Canonball" des BREEDERS, "Zombie" des CRANBERRIES, "Love Don’t Let Me Go" de David GUETTA… Je le sais, depuis le temps, qu'il faut se méfier des singles trop alléchants. Encore récemment, la sublime "Sign of the Times" de Harry STYLE m’a complètement envoutée. Alors comme je sais, j’ai écouté l’album avant de l’acheter. Ça n’a pas fait un pli, Harry STYLE et son album sont restés sur les étals. Mais deux singles réussis, ça n’arrive jamais ! Ce n’est pas possible que les planètes s’alignent deux fois et que l’album soit pourri, si ?

Si, ça arrive. La preuve est là. Quelle médiocrité, quelle vacuité ! Je n’en crois pas mes oreilles. De la soupe, de la vraie, en brique tétrapack, pour qu’on puisse bien la remettre sur l’étagère et l’oublier. Après "Alone", on s’en doutait un peu, avouons-le. Mais du fait de "Faded" et "Sing me To Sleep", il devait bien y avoir une demi-réussite, un embryon de truc accrocheur là-dedans, non ? Pensez… On reconnait bien le style de l’artiste au niveau du chant. Mais comme tout n’est que featuring, à quoi bon ? Derrière, aucune patate. De la guimauve, des break beats mollassons qu’on entend à foison sur NRJ, des trucs tous mous et inconsistants, aucune mâche, rien à maîtriser, pas une modulation intéressante, pas une mélodie accrocheuse, à peine quelques nappes de clavier abrasif parce que c’est la mode, donc aucun intérêt.

Si on est de bonne humeur, on peut considérer que "Darkside" et "Diamond Heart" sont des compléments honnêtes à "Alone", qui entre temps est donc devenu un sommet de l'album (pfff...). Mais la nouveauté la plus intéressante là-dedans s’appelle "Interlude". Quelques notes au piano et c’est tout, c’est vous dire l’inutilité de l’ensemble. Oui, on nous a souligné "Sing me to Sleep" et "Faded" avec des interludes. Comme un piège du Coyote, avec des panneaux grossiers, bien répétitifs : « Attention, la bonne musique, c’est là ! ». Different World rentre par une oreille et ressort par l’autre. C’est la même musique que j’entends au supermarché quand j’y achète de la soupe. Enfin je crois, depuis le temps, je ne fais plus trop attention…

Donc on s’en fout. Album à oublier. Dans 20 ans, si quelqu’un retombe dessus, il se rendra compte à quel point tout ça sonne daté et ne répond qu’au cahier des charges radiophonique de l’année où il est sorti. Vite, que d’autres archives soient publiées, histoire que cette chronique quitte rapidement la page d’accueil ! Il était hors de question pour moi que ceci soit publié en nouveauté.