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MUSIQUES DU MONDE  |  REMIX/ARRANG.

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2017 Endless Summer

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2020 Horror Show

REMIX/ARRANG.

2021 The Rearview Mirror
 

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The MIDNIGHT - The Rearview Mirror (2021)
Par CHIPSTOUILLE le 4 Février 2022          Consultée 801 fois

On était perplexe, on n’aurait pas dû. Sur le papier, The Rearview Mirror était parti pour faire un vol plané vers la poubelle et, au final, on s’est envolé avec lui. The Horror Show m’avait convaincu, je me suis dit pourquoi pas. Mais tout de même, un troisième album remix de Endless Summer ? Ça va aller là, on a compris ! Sauf que… celui-là est recomposé avec un orchestre classique, voilà qui nous sort de la décapotable. Oui, bon, le coup de la réorchestration, on nous l’a déjà fait un millier de fois, ça va être poussif au possible. Eh… Attendez, je connais cet univers-là! J’ai déjà voyagé par là-bas.

De la Synthpop ou Synthwave avec orchestre et sans clavier, c’est quoi ? De la… Pop ? de la Variété ? Pas que, il y a des influences minimalistes sur cet album, que l’on attribuera à John ADDAMS ou Philip GLASS. Mais ce qui nous surprend en premier lieu, c’est qu’il y a un parfum d’enfance et d’extrême-orient là-dedans. Il y a quelque chose du piano de Joe HISAISHI, fragrance de L’été de Kikujiro ou de Ni No Kuni. On y entend un peu de la clarinette et des harpes de Hitoshi SAKIMOTO (genre "Skycity Bhujerba" de Final Fantasy XII). Une impression de brise boisée que Nobuo UEMATSU nous avait également transmise sur le "Timbre of the City" de The Last Story. Aurait-on également envie de vous parler de Cécile CORBEL et de ses élans nostalgiques sur Arrietty et le petit monde des chapardeurs ? Oui.

Sur la page Bandcamp du groupe, on nous parle de 'Mono no aware', un concept esthétique et spirituel japonais. On lui trouve plusieurs traductions : 'empathie envers les choses', 'sensibilité pour l’éphémère'. Celle que le groupe propose serait plus proche de 'triste beauté de voir le temps qui passe'. Un parfum de nostalgie transcende cette expression, au même titre que dans ce disque. Mais toutes les tentatives d’explication nous mettent bien en garde de ne pas confondre avec le concept très occidental de 'memento mori'. S’il y a bien une différence dans le point de vue des locuteurs de ces expressions, elles ne font pourtant qu’observer la même chose. On peut passer des heures à vouloir rétablir des frontières culturelles sur des modes et des pensées. Tout ceci nous confirme pourtant bien nos premières impressions à l’écoute de ce disque. "The Rearview Mirror" essaye bel et bien de rapprocher l’orient et l’occident en musique, comme l’ont déjà fait les artistes précités.

On sait pourtant bien que le patron à la clarinette et au piano, dans le classique, c’est MOZART. Mais quelqu’un s’est définitivement réapproprié ces instruments depuis. Ce quelqu’un habite tout là-bas, bien à l’Est. On ne sait pas bien de qui il s’agit en premier lieu, même s’il ou elle est encore vivant. Mais toi qui sais, cher lecteur avide de partager ton savoir, n’hésite pas à nous en apprendre davantage !

Qui est donc à l’œuvre ici en 2021 ? Minna CHOI a entièrement recomposé la section instrumentale de ces chansons pour son MAGIC*MAGIC Orchestra. On s’excuse auprès des fans de The MIDNIGHT, mais avouons qu’elle en avait bien besoin. On a donc gardé le seul élément intéressant, à savoir le chant de Tyler Lyle. Le résultat parle de lui-même. Non seulement on nous a épargné une relecture complète de l’album, mais en plus les chansons sont réellement sublimées. Il y a un peu trop de sirop par endroit, mais comme tout le reste est léger comme une plume, on peut se permettre cet écart de glucose, finalement bienvenu.

Minna CHOI a un CV long comme le bras, qui passe par la B.O du film Looper, des premières parties en concert de Johnny GREENWOOD et quelques collaborations avec WEEZER. Contrairement à IRON MAIDEN (*), on sait faire la différence et, en effet, son nom n’a rien de japonais. Minna CHOI, comme nombre d’entre nous (enfin vous, surtout), publie des photos de sashimi et de tasse de thé sur son compte Instagram au milieu des pianos et des amis. Avec son orchestre, elle a également réinterprété la recomposition moderne des quatre saisons de VIVALDI par Max RICHTER (d’où, probablement, l’influence du minimalisme, mais pas trop). Peu importe son patronyme, Minna CHOI est une californienne dans l’air du temps, celui d’un art mondialisé à dominance occidentale avec quelques touches d’exotisme extrême-oriental. Un monde où la notion de frontière devrait faire de moins en moins de sens, et pourtant…

Résultat, on se retrouve donc à citer maladroitement quelques musiciens modernes qui ont fait de même, et que l’on a côtoyés. On ne serait pas étonné d'apprendre que ce sont les mêmes qui ont accompagné l’enfance de Tyler Lyle, Tim McEwan et donc Minna CHOI. On sait que la japanimation s’est démocratisée aux Etats-Unis avec un délai de retard sur la France. Tyler Lyle est donc né en 1985 aux Etats Unis, Tim McEwan est né au Danemark en 1979. Vu la taille du CV de Minna CHOI, elle ne doit pas être beaucoup plus jeune. Moi, je suis né en 1980, tout comme Cécile CORBEL. Pas de doute, on a regardé, joué, et surtout écouté les mêmes films, dessins-animés et jeux-vidéo. Quand la musique classique moderne japonaise nous revient au travers de The MIDNIGHT et de sa Synthwave à l’origine made in France, on a définitivement fait le tour du monde. Un voyage de quelques minutes en montgolfière, celle de Phileas Fogg version lion, ou de Clémentine, ou de Dragon Quest IV… On ne sait plus trop, mais c’était bien, et c’était beau.

(*) Troll gratuit. Pour citer Michel Courtemanche : Ça énerve hein ? Mais c’est légal !

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- Tyler Lyle (chant)
- Minna Choi (direction)
- Liana Berube (premier violon)
- Stephanie Bibbo (second violon principal)
- Evan Price (violon)
- Kathy Marshall-biggs (violon)
- Ivo Bokulic (alto principal)
- Marcel Gemperli (alto)
- Lucas Chen (violoncelle principal)
- Erin Wang (violoncelle)
- Stephanie Payne (contrebasse principale)
- Katrina Walter (flute, piccolo)
- Jeff Anderle (clarinette)
- Jason Slota (vibraphone, percussion)
- Debbie Neigher (piano)
- Meredith Clark (harpe)


1. Endless Summer
2. Vampires
3. The Comeback Kid
4. Sunset
5. Memories



             



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