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Hitoshi SAKIMOTO - Radiant Silvergun Ost (1998)
Par CHIPSTOUILLE le 12 Février 2022          Consultée 483 fois

Peut-être est-ce du fait de mon âge. Peut-être ce phénomène ne pouvait pas dépasser le cadre de la fin des années 90. Ai-je eu de la chance ou ne suis-je pas capable de me débarrasser des œillères que je porte depuis ? Cette période a vu défiler quelques œuvres d’envergure en provenance du soleil levant : Neon Genesis Evangelion, Visions of Escaflowne, Final Fantasy VII et Xenogears restent à mes yeux 4 œuvres inégalées du point de vue du scénario. Les quatre s’inscrivent dans une sorte de crise narrative. On trouve dans ces œuvres, à l’origine portées sur l’action, une remise en question profonde du dogme manichéen, des références bibliques à foison, des monstres gigantesques (Kaiju) et/ou des robots tout aussi grands, une portée philosophique, parfois écologique, de même qu’un souffle épique. Je peine à retrouver une telle combinaison d’éléments depuis. Je n’ai pas tout vu et je n’ai pas joué à tout, bien entendu. A quoi bon d’ailleurs, après avoir vu la conclusion de Visions of Escaflowne ?

Pourquoi vous parler de cela ? Car Radiant Silvergun, simple jeu du genre Shoot Them Up (*), a, contre toute attente, un peu de ce souffle-là. N’espérez pas y trouver la profondeur des œuvres précitées. Mais à côté du sempiternel combat 'avion militaire contre extraterrestres' dont le genre nous avait toujours affublé (à de rares exceptions près, cf Cho Aniki, Parodius et Mushihime Sama), le jeu se dotait d’un scénario plus poussé. Suffisamment pour que sa fin (la mauvaise, probablement) me laisse interloqué.

Je ne vais pas vous faire croire que je suis tombé dessus à sa sortie. En 1998, le genre ne s’adressait plus qu’à une toute petite niche. Le jeu n’est pas sorti en France, pas sur la bonne console, pas au bon moment. Cela tient du miracle qu’il ait pu même être conçu. Mais quand un jeu est bon, il finit par faire parler de lui. Regardez-moi cette côte sur eBay si ce n’est pas beau, on dépasse les 250€, et il en est pratiquement de même pour sa bande-son. J’ai donc découvert Radiant Silvergun quelque part après 2011 avec sa refonte. Croyez-moi si vous le voulez, mais mon achat n’a été motivé que par la présence de Hitoshi SAKIMOTO à la bande-son. Pour une fois qu’il n’y avait pas Matsuno derrière, je ne me suis pas privé.

Je n’ai donc pas joué à la version originale et sa bande-son est aujourd’hui hors-de-prix. Je ne sais donc pas vous dire pourquoi cette dernière contient les mêmes morceaux en plusieurs versions. Ceux-ci semblent avoir été présents dans le jeu original autant que sa refonte de 2011. Cette répétition est d’autant plus dommageable que la bande-son tourne elle-même déjà un peu en rond. La reprise multiple de son thème principal, en tant que leitmotiv, finit par créer une certaine forme d'usure.

Hitoshi SAKIMOTO a un style reconnaissable entre mille. Ses nappes de clavier réverbérées à l’infini, accompagnées de harpe électronique, parfois de cloches, agissent comme une signature. Cette recette est néanmoins assaisonnée différemment sur chaque jeu. Ce n'était pas la première fois que le compositeur intervenait sur un Shoot them up, mais Magical Chase (1991) était une histoire de sorcière, bien éloignée des poncifs du genre auquel Radiant Silvergun est donc apparenté. Le contexte militaire de notre B.O du jour nous ajoute donc une véritable batterie de percussions à la recette originale. Le tout étant, en prime, souligné par un clairon électronique œuvrant dans les basses, le même que l’on trouvait déjà en abondance sur le premier Front Mission (Yoko SHIMOMURA, Noriko MATSUEDA). Les mélodies ont malheureusement tendance à se noyer dans cette surabondance d’effets patriotiques, qui montent crescendo dans la surrenchère.

Il y a bien sûr quelques exceptions. Le thème principal qui nous est premièrement annoncé sur "Return" est grandiose. Mais ce dernier est donc repris plus que de raison. Final biblique oblige, la quincaillerie militaire finit par laisser place à des claviers vocaux ("The Stone-like"). Quelques thèmes finaux parviennent également à nous faire un peu respirer.

Malheureusement, le cocktail Hitoshi SAKIMOTO et musique militaire est aux chiptunes ce que CRADLE OF FILTH est au Metal et WAGNER à la musique classique. Tout cela est bien trop généreux, pour ne pas dire pompier. Les véritables idées mélodiques se font malheureusement rares, dans ces effets orchestraux un peu artificiels. Hollywood est malheureusement passé par là. Contrairement à d’autres travaux de l'artiste, l’aspect synthétique du tout n’aide pas plus à voyager.

Le jeu Radiant Silvergun s’est inspiré avec bonheur des chefs-d’œuvre de son temps. Support et durée oblige, il ne parvient néanmoins pas à les égaler. J’ai fini par retrouver cette combinaison d’ingrédients narratifs dans le jeu Persona 5, sorti en 2017. Quoique son héros muet empêche une véritable remise en question du modèle vertueux manichéen. J’aimerais plus, je suis sûr d’être passé à côté d'oeuvres qui méritent plus de publicité. Mais les grandes références des personnes plus jeunes que moi, (Naruto, Attack on Titans, Sword Art Online…) m’ont un peu laissé sur ma faim.

(*) Vous connaissez tous Space Invaders, donc c’est pareil.

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- Hitoshi Sakimoto (composition)


1. Quickening
2. Ruin
3. Return
4. Debris
5. Reminiscence
6. Ruin
7. Evasion
8. Penta
9. Space Battle Ship 130 33ki
10. Victim
11. Origin
12. The Stone-like
13. Karma
14. Feel Visible Matter
15. Feel Invisible Matter
16. There Is Life Everywhere
17. Return
18. Debris
19. Reminiscence
20. Ruin
21. Evasion
22. Penta
23. Space Battle Ship 130 33ki
24. Origin
25. The Stone-like
26. There Is Life Everywhere



             



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