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2022 Brixtia

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2021 Eryr
 

- Membre : Tri Yann

WIDILMA - Brixtia (2022)
Par MARCO STIVELL le 16 Août 2022          Consultée 967 fois

Bien que ralenti durant la période 2020-2021, le projet de Michèle Gaurin/KOHANN et Konan Mevel a pu aboutir grâce à ce premier album de WIDILMA, Brixtia, en pleine saison du feu telle que représentée par cet été 2022.

Parallèlement à cela, le bassiste Michel Valy et le percussionniste Marc Bazon ont pu relancer leur groupe STONE AGE, jalon important de la nouvelle musique celte des années 1990, et dont l'association plus marquée ici avec leurs deux anciens invités est une sorte d'approfondissement. Se présentant comme un quintette plus ou moins relié au fil des morceaux, le "pagan all-star band" que nous avait annoncé Konan Mevel a pu donner ses premières prestations et montrer une belle mise en scène, un spectacle très chamanique conduit par la sorcière KOHANN dans des jeux de lumières.

Pour ceux en quête d'une musique venue du fond des âges (Néolithique, Antiquité) en Bretagne, Pays de Galles et régions voisines, ou du moins quelque chose qui s'en rapproche, Brixtia constitue un voyage d'envergure malgré sa grande homogénéité du fait d'un matériau limité. C'est déjà le cas au niveau des paroles prises sur des stèles, des restes de ces époques-là gravés dans la pierre et dont WIDILMA puise une influence forte. De quoi développer un environnement musical où tout n'est qu'intensité dans la répétition pure et simple, devenu transe, en somme.

Ceci sans oublier la palette d'instruments, tambours et autres gérés par Marc Bazon et Gurvan Mevel tandis qu'en bon frère fidèle et vieux collaborateur de ce dernier, Konan le touche-à-tout miraculeux, jongle entre les flûtes et le carnyx, trompe gauloise. Et l'élément de choix au milieu, la voix de KOHANN dont les intonations connues depuis ses débuts, au cours des années 90 également dans une veine trip-hop, font toujours autant merveille.

"Brixtia", le morceau, se fait très proche du single "Eryr", avec les choix de bourdons aux nappes de synthé ou aux voix solennelles, autour desquels se forment les percussions, effets d'instruments à vent, bruitages et autres, et au milieu desquels plane KOHANN avec ses mélodies plaintives, en mélismes et en toute suavité. Plus le temps passe au gré des morceaux, et plus celle-ci se diversifie avec davantage de caractère, des effets gutturaux, des ricochets, même un timbre proche de celui de la grande Lisa GERRARD par moments. Souvent, la voix de la chanteuse s'entremêle avec celles des choeurs masculins, des soupirs, des récitations... Bref, ne serait-ce que vocalement, c'est plein de détails forçant l'écoute attentive, le respect, l'émotion.

Certains passages renvoient de plus belle aux âges primitifs, obscurs, et au plus profond des forêts avec notamment les cris de loups au milieu du vent et de la neige à la longue fin de "Hi Blaidd". Au début de "Bnanom Brictom" et au coeur des ambiances musicales, on se laisse surprendre par des gens qui dorment et ronflent dans un camp, tandis que dans les tentes proches, les voisins se tiennent chaud en copulant ! "Pagan all-star", avec ou sans metal. Si tout demeure très celte, vu que la tendance est très aux Vikings et autres mâles alphas nordiques barbus-tatoués sans cornemuses grâce aux séries télés de la dernière décennie, une partie du public, par ces dernières conquis, féminin comme masculin, pourrait bien trouver son compte à l'écoute d'un tel disque !

Reste la difficulté posée par l'uniformité, l'homogénéité de l'ensemble et qui peut nécessiter quelques écoutes avant de faire émerger les perles, identifier les rythmes pourtant en changement d'un morceau à l'autre, parfois au cours d'un seul. Les pulsations enlevées de "Sinsir" et de "Uxsama" encadrent à merveille la douce mélopée de "Runa Inis", où la sorcière semble errer seule sous une nuit étoilée. C'est aussi cela, la force d'un tel projet !

Note réelle : 3,5

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1. Brixtia
2. Eryr
3. Dyn Dynes
4. Mibion Mein
5. Sinsir
6. Runa Inis
7. Uxsama
8. Hi Blaidd
9. Bnanom Brictom



             



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