Le vétéran Clinton FEARON m’avait séduit avec le premier single qui annonçait la sortie de son dernier album. En effet, le très bon "Social Unrest" avait tout du hit en puissance. Son Reggae chaloupé et langoureux y était bien mis en valeur par sa voix chaude et chatoyante, et par une orchestration très efficace.
Malheureusement, l’écoute de ce Breaking News est loin de confirmer totalement cette première (très) bonne impression.

En effet, nombre de titres présentés ici se contentent de ronronner gentiment en utilisant des recettes que Mister FEARON nous sert depuis des années. Sans aller jusqu’à dire que trop souvent le résultat est plat et fade, il y a lieu de reconnaitre que des titres de la trempe de "Don’t Dumb It", "Have Some Fun", ou bien "Brace Yourself", manquent cruellement de saveur et de relief. Entendons nous bien, c’est professionnel, bien réalisé, bien arrangé, bien interprété et on peut dire que cela « fait le job », tant le savoir-faire de Clinton FEARON et de ses musiciens est indéniable. Mais nous sommes en droit d’attendre bien plus d’un artiste comme lui.
Plus de prise de risques, plus de diversité, plus d’engagement. Et non pas la duplication à l’infinie des mêmes recettes, fusent-elles très réussies.

Par chance, au-delà du single mentionné plus haut, plusieurs autres titres parviennent également à sortir du lot. On peut notamment citer "Sweet Morning Sun", et sa rythmique tout en finesse. Mais également le morceau, lumineux et chaloupé, qui donne son nom à l’album : "Breaking News".
"I Am Thankfull" et sa rythmique plus tranchée et appuyée fait également partie des bons moments. Notamment car le chant de FEARON s’y fait plus habité et convaincant.
Le morceau bonus présenté en version Dub, "Unbeatable Dub", peut également être rangé dans la catégorie des réussites.

Mais au final, nous nous retrouvons avec 50% de bons, voire très bons, morceaux. Et 50% de morceaux qui sont corrects, mais bien loin d’être impérissables, limite dispensables.
C’est un peu court au regard des attentes que peut susciter un artiste de son envergure.
Il est a noter que l’album a été enregistré en France avec un majorité de musiciens français qui composent The Riddim Source et sont pour la plupart affiliés au studio BACO. Laur travail est remarquable de justesse et de professionnalisme. Mais cela ne suffit pas à emporter mon adhésion.
Et je ne peux, dès lors, pas cacher ma légère déception. Amertume qui est renforcée par l’espoir qu’avait fait naitre le premier single.

Pas de zéro pointé donc, ce serait totalement injustifié, mais un « peut mieux faire » que je reconnais être un peu sévère.