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2007 The Bumpy Road To Love
2022 Reset To Love

Virginia CONSTANTINE - Reset To Love (2022)
Par MARCO STIVELL le 20 Septembre 2022          Consultée 1078 fois

Certains artistes se font attendre, parfois trop longuement ! Pourtant, on ne dirait pas que quinze années séparent la Virginie Constantine du deuxième album et celle de son premier, The Bumpy Road to Love, en 2007. C'est là toute la magie d'une voix qui n'a guère 'bougé', même au prix d'une activité régulière dans le milieu du direct, en trio jazz ou en quartet sur une scène de café ou un bateau-mouche, à Paris ou à Londres. Une voix adorable que l'on a plaisir à retrouver.

Reset to Love a été enregistré en 2020 mais, période oblige, la sortie a été repoussée pour offrir une distribution dans de meilleures conditions. C'est un disque réalisé par des 'petites mains' associatives, mais avec les moyens conséquents déployés du côté du son, musiciens, et la teneur d'un grand label. En tout cas, Virginia CONSTANTINE ne se dépare nullement de sa famille, usant d'abord du livret pour remercier de façon émouvante ses parents, les illustres Jean CONSTANTIN et Lucie DOLÈNE (voir chronique précédente). En ce qui concerne Jean, cela va plus loin que cela d'ailleurs, mais nous y reviendrons. Et la fratrie se trouve réunie, avec bien sûr François qui vient aider sa grande soeur aux percussions comme c'était le cas lors de son premier album (ils jouent encore ensemble en live également) ainsi que l'aîné, Olivier, présent cette fois dans les choeurs.

Le collaborateur principal ici demeure Frank Eulry, claviériste-orchestrateur apparu auprès de Laurent VOULZY sur l'album Avril il y a vingt ans et qui a obtenu une Victoire de la Musique méritée pour son travail sur le disque SOUCHON-VOULZY de 2014 (même si Lys & Love, peu de temps avant, ne méritait pas moins). Il est amusant que les différentes carrières de Virginia CONSTANTINE (dont on se rappelle ses dix bonnes années d'expérience auprès de VOULZY) se retrouvent ici. Comme un cadeau aux quelques fans et suiveurs que nous sommes, même loin des capitales, et en sachant que l'opportunité d'un album ne se fait pas du jour au lendemain. Pour couronner le tout, en accompagnateurs, des musiciens de renom : Thierry Fanfant (KASSAV', Michel FUGAIN etc.), Sébastien Chouard (SINCLAIR, Florent PAGNY etc.), Francis Arnaud (Charles AZNAVOUR, Tricia EVY etc.), Franck Monbaylet (Yves DUTEIL, Serge LAMA etc.).

Reset to Love se place à l'opposé de son prédécesseur qui était plus un hommage aux grands du jazz, mais en petit comité avec un savoir-faire tenant du live voire de l'artisanal. Les compositions de Virginia CONSTANTINE souvent seules sont favorisées, mis à part une poignée de reprises dont le standard "You Go to My Head" d'ouverture, repris par Billie HOLLIDAY, Louis 'Satchmo' ARMSTRONG, Frank SINATRA et tant d'autres. On nous annonce un album de jazz traditionnel avec orchestre 'oldie', craquement du vinyle, mais il n'en est rien ! Dès le deuxième couplet, la production redevient moderne, sans rien enlever à la chaleur de l'interprétation, au service musical soigné de la chanteuse.

L'album sonne même plutôt pop-jazz par moments, avec beaucoup de groove injecté dans les titres "No Mystery", "Fools to Believe It", "When I Fall for Love" et "All We Really Need". La paire Arnaud-Fanfant, souvent complétée par les percussions de François Constantin, y est pour beaucoup, tout comme le duo Clavinet-Wurlitzer des claviéristes sur "When I Fall for Love", autant de détails qui offrent un mélange de richesse et de liberté musicale, dans la limite imposée par ce qui demeure un ensemble de chansons avant tout. L'harmonica d'Alexandre Thollon (Didier LOCKWOOD, Ti HARMON etc.) se fraie un chemin sur un couple de titre, épouse la sensualité vocale mêlée d'espièglerie habituelle. Les saxophones et cuivres, eux, semblent un peu plus 'confinés' et pour cause : ils sont arrangés-programmés par Frank Eulry.

Si une efficacité certaine prévaut, c'est d'abord grâce à Virginia CONSTANTINE, à son timbre plaisant, chatouilleur, emblème de féminité. La fraîcheur distillée rehausse la cote de certains titres mineurs ("No Mystery") et, le reste du temps, fait des merveilles sur des compositions réussies, grâce également à des choeurs veloutés quand la chanteuse ne les gère pas tous elle-même avec panache comme sur "Fools to Believe It". "Been too Long in New York City", smooth à souhait, est simplement magique, de même que "Do It for the Child Inside" au rythme chaloupé, que "When I Get Over You" et sa marche réverbérée, son piano berceuse. "Cooler by Degrees", aux nappes doublées de cordes et choeurs suaves, pourrait bien être le slow de l'année, tout ce qu'il y a de plus sérieux et beau.

Par rapport au premier album de Virginia CONSTATINE, si les changements sont appréciables, on pourrait regretter le manque de 'répondant' à cette voix brillante, chose que faisait le sax de Gary Barnacle à la perfection. Seuls l'harmonica ou les excellentes guitares de Sébastien Chouard s'illustrent ici dans ce sens, par-ci par-là. De même, les arrangements, quoique forts, et le déroulement des morceaux sont moins recherchés, mais quelques belles surprises nous sont gardées. Outre l'intro céleste de "All We Really Need", on note les classieux "Need You Right Now", avec un pied dans la folk et même le rock sur la fin, ainsi que "When Love is Over", blues sombre et lent, ouvert par la boîte à rythmes, de quoi bien cacher la suite, les envolées vocales.

De même, on trouve pour conclure – ou presque - le totalement inattendu "Be Thou My Vision", autrement connu en Irlande et autres contrées celtiques comme "Bi-Se i Mo Shuil", chant religieux traditionnel d'une grande beauté qui trouve tout à fait sa place grâce à l'arrangement, la complétion entre notre chanteuse formidable et le tapis soyeux de choeurs formé par elle, son frère Olivier et Elisabeth Baile. En bonus de cette oeuvre solide et pour boucler la boucle, Virginia CONSTANTINE rend un triple hommage à François TRUFFAUT le cinéaste, à ses Quatre Cents Coups (1959) et surtout à Jean CONSTANTIN qui en avait composé la musique. Non sans émotion, la fille de ce dernier transforme la chanson générique en anglais ("Midnight Lullaby"), sans rien enlever à la beauté nostalgique qui a tant marqué les esprits. Petit plus enchanteur d'un album d'amour, propice à rendre amoureux !

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   MARCO STIVELL

 
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- Virginia Constantine (chant, choeurs)
- Frank Eulry (claviers, programmations, arrangements des cuivr)
- Franck Monbaylet (piano, claviers)
- Thierry Fanfant, Léonard Raponi (basse)
- Francis Arnaud (batterie)
- Sébastien Chouard (guitares)
- François Constantin (percussions)
- André Thollon (harmonica)
- Diego Imbert (contrebasse)
- Jean-claude Auclain (violoncelle)
- Michel Michalakakos (alto)
- Cécile Agator, Joseph André (violons)
- Elisabeth Baile, Olivier Constantin (choeurs)


1. You Go To My Head
2. Fools To Believe It
3. When I Get Over You
4. When I Fall For Love
5. Been Too Long In New York City
6. All We Really Need
7. When Love Is Over
8. No Mystery
9. Need You Right Now
10. Do It For The Child Inside
11. Cooler By Degrees
12. Be Thou My Vision
13. Midnight Lullaby (bonus Track)



             



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