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- Style : Anthony Phillips

ROCKING HORSE MUSIC CLUB - Circus Of Wire Dolls (2022)
Par MARCO STIVELL le 28 Octobre 2022          Consultée 662 fois

Le premier album du ROCKING HORSE MUSIC CLUB en 2018 était un album pop avec quelques accents progressifs. L'année suivante voyait la sortie de l'album-hommage à Anthony PHILLIPS (ex-GENESIS) et, fort de cette expérience, le collectif américain reprend la même formule en termes d'effectif pour préparer son grand-oeuvre. Tous les chanteurs et musiciens d'alors se voient rejoints par d'autres ; seuls les invités 'de marque' présentent un changement radical.

Entre New-York et Londres (les studios Abbey Road), trois années sont nécessaires à l'aboutissement de Circus of Wire Dolls, un opéra-rock double-album d'une heure quarante-cinq. Le monde réel, au rythme d'une ville ou d'un pays différent représenté(e) par chanson, est parcouru de façon itinérante et transposé à un cirque tenu par un certain PT Wolfe, lui-même personnage créé par un écrivain. Ce dernier décède dès la première chanson, et PT devient le centre de l'intérêt, mystérieux voyageur dont la valise contient ses fameuses 'marionnettes' et qui sont en fait... des âmes. Bien vivantes !

Le funambule, le lion et sa dresseuse, le couple de trapézistes, etc, tous ont droit à leur chanson pour s'afficher à la fois comme attraction et faire part de leur sentiments divers, leurs expériences. De la même façon que PT Wolfe, au fil du temps, s'interroge sur sa condition, change face aux vicissitudes. Et tout le monde de se diriger vers un même point commun opératique : le premier disque s'ouvre et se ferme avec une mort, la conclusion du second disque emporte tous ceux qui restent. Introspectif, ce concept semble avant tout placer différents types d'êtres (réel, création du réel, créations de la création) dans un face-à-face continuel avec la vie, outre eux-mêmes.

Si la notion d'album double bien rempli peut faire naître des réticences, y compris au sein de la communauté prog, on peut se rassurer face à la durée raisonnable de l'ensemble (le premier CD fait moins d'une heure, le second 45 minutes). Et de nouveau, bien entendu, est concernée la frange des amateurs de mélodies plutôt que de virtuosité, avec des ballades prépondérantes. Justin Cohn, incarnant PT Wolfe, demeure chanteur vedette, secondé avec une certaine force par Noel McCalla (ex-MANFRED MANN'S EARTH BAND) et le guitariste Patrick Gochez.

L'organisation se fait en prestations solistes, notamment la première moitié du second disque entièrement consacrée au voyageur Wolfe/monsieur Loyal, mais aussi en duos avec notamment la splendide Caroline Carter en Prima Donna ("Animate in 5/8", esprit GENESIS quand tu nous tiens !) puis en cracheuse de feu ("Burn"), et enfin, en canon ("Lost a Piece of Me") et chœur ("All Shall Be Well", la "Coda" conclusive de l'oeuvre). De quoi diversifier joliment l'ensemble, même si la plupart des voix se cantonne à un registre mélancolique. Si on peut toujours trouver des longueurs, comme souvent dans la quatrième face, il n'y a franchement pas de quoi rechigner.

Outre la force mélodique, une écriture ciselée et des prestations instrumentales dignes sont à saluer. Les claviers de Brian Coombes incluent souvent orgue et Mellotron comme il se doit, mais également quelques nappes 80's comme on l'entend dès le milieu du morceau-titre, "Circus of Wire Dolls". Les guitaristes Myron Kibbee et Mike McAdam offrent de beaux solos comme des éléments de ponctuation et de soutien aux voix, aux airs. Eric Wagley se retrouve souvent à dynamiser ce qui s'annonçait comme un slow des plus simples, trompeur de fait, ajoutant une verve tribale à laquelle se prête, pour "Senseless Sky", le batteur Kenwood Dennard, musicien jazz très réputé.

Violoncelle (Jeremy Harman), trompette (Wesley Thurber), hautbois (Kate St. John) figurent également sur la palette sonore, comme c'était le cas pour l'album-hommage à Ant PHILLIPS. Ce dernier proposait les interventions du guitariste Steve Hackett (ex-GENESIS) et du saxophoniste John Helliwell (SUPERTRAMP) ; ici, on rencontre par deux fois Rob Townsend, préférant le sax soprano et pour un résultat autrement inspiré que celui des derniers albums de son 'patron' Hackett. En écho aux guitares 12 cordes arpégées régulières, la harpe de Mikaela Davis (SOUTHERN STAR) enrichit la très belle intro' planante de "0300", tandis que pour l'élan rock prog instrumental "Circus Waltz", c'est le violon électrique du grand David Cross (ex-KING CRIMSON).

Ce sont donc différents talents qui se rejoignent pour une tournée fantastique et musicale s'attachant moins aux lieux du monde qu'aux kilomètres routiniers ou bouleversés de l'existence. Les mots manquent parfois pour décrire la beauté des chansons, à l'image de l'humble "Flowers in November" chantée par Patrick Gochez, de la marche funèbre que constitue "Cut From a Different Cloth" sur toile folk américaine en puissance, à laquelle Chris Difford (ex-SQUEEZE) prête sa voix grave, sans oublier Tim Bowness (NO-MAN) sur "So Little Left".

Quelques incartades sont à souligner, comme la transition électro "House Party at Jack's" avec sa boîte à rythmes 'nouvelle génération' caractéristique qu'aucun rappeur ne parvient à utiliser aussi bien (on l'entend aussi sur la mgique "Trapeze Waltz"). De même, "It's Not About You", instant vocal nerveux rare ici, puise brillamment dans le glam-rock, voire chez feu MEAT LOAF. Un ou deux efforts comparables supplémentaires auraient mérité de s'intégrer à l'ensemble, mais à part cela, une fois encore, rien à redire ! Circus of Wire Dolls est sans conteste l'une des réussites pop-rock de l'année.

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   MARCO STIVELL

 
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- Justin Cohn (chant, choeurs, guitare acoustique)
- Brian Coombes (claviers, chant, choeurs, basse)
- Noel Mccalla (chant, choeurs)
- Patrick Gochez (guitares, chant, pianos)
- Myron Kibee, Mike Mcadam (guitares lead et rythmiques)
- Brenden Harisiades (basse)
- Eric Wagley (batterie)
- Caroline Carter (chant, choeurs)
- Kate St. John (hautbois, cor anglais, accordéon)
- Wesley Thurber (trompette)
- Jeremy Harman (violoncelle)
- Jenna Yagjian (violons)
- Greg Hawkes, Aaron Gratzmiller (saxophones)
- Rob Townsend (saxophone soprano)
- John Hackett (flûte)
- Richard Gardzina (flûtes, clarinettes)
- Eric Smith (percussions)
- Bobby Rice, Kenwood Dennard (batterie)
- Josh Kimball (programmations, guitares électriques)
- Matt Jensen (guitares acoustiques)
- Jon Finn, Juli Finn (guitares)
- Melvin Duffy (pedal-steel guitare)
- David Cross (violon électrique)
- Mikaela Davis (harpe)
- Michelle Coombes, Brittany Laine (choeurs)
- Amy Birks, Jackie Hodgkins (choeurs)
- Tim Bowness, Evelyn Cormier (chant, choeurs)


1. Prologue: Riverside
2. Circus Of Wire Dolls
3. Packed Up
4. Senseless Sky
5. Animate In 5/8
6. To Reach The Other Side
7. Will You Be My Downfall?
8. So Little Left
9. It's Not About You
10. Trapeze Waltz
11. Burn
12. Cut From A Different Cloth

1. Face Of Rain
2. 0300
3. Sy22
4. Lost A Piece Of Me
5. House Party At Jack's
6. Flowers In November
7. Every Show Must End
8. All Shall Be Well
9. Circus Waltz
10. Coda: Slide Down The Cellar Door



             



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