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POST-HARDCORE CLASSE  |  STUDIO

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1990 Repeater
1991 Steady Diet Of Nothing

FUGAZI - Repeater (1990)
Par NOSFERATU le 11 Décembre 2022          Consultée 953 fois

Au début des rugissantes années 90, plusieurs courants font reculer le rock extrème dans ses derniers retranchements. Le métal, un peu partout, est dominé par les sous genre death et black, le grunge explose sur la côte ouest des Etats-Unis et le shoegazze à la MY BLOODY VALENTINE se fait une percée médiatique, surtout du coté du Royaume Uni… Mais depuis la fin des années 70, le punk hardcore a évolué en plusieurs sous-genre. Sur la côte est des States, l’un de ses activistes, Ian McKaye, à travers son groupe matriciel MINOR THREAT et son label Dischord a façonné les codes d’une nouvelle génération éprise de discours libertaires (le fameux état d’esprit "Do it yourself") et de dogmes électriques intenses. Ian McKaye à la base était, comme bon nombre de white kid des banlieues des seventies, un hardos fan de TED NUGENT et de QUEEN mais un jour il tombe dans la marmite démoniaque du punk rock en voyant un show déjanté des CRAMPS délivrant leur ravageur psychobilly.

FUGAZI démontre parfaitement qu’il y avait une vie après le hardcore originel. L’œuvre de MINOR THREAT premier grand combo de Ian, marqué par des fulgurants "molards" de moins de deux minutes, illustra une nouvelle façon de créer du hardcore, différente des expérimentations noise à la BIG BLAG ou des bourinages sonores style AGNOSTIC FRONT. Ensuite, il y a eu la geste intermédiaire d’EMBRACE . Mais le projet se concrétise réellement avec FUGAZI où le leader du combo qu’est Ian, partageant même le lead vocal et la guitare avec son frère d’armes Guy Picciotto, aux influences funk, à l’idée dingue, d'après les dires du bonhomme, de fusionner la violence garage des STOOGES avec les rythmes chaloupés du reggae.

Mais la potion magique ne sombre pas dans une vulgaire fusion alors à la mode, le tout reste résolument rock , et l'état d'esprit se veut terriblement intègre. Repeaterest réellement le premier album du groupe punk sorti en janvier 1990 en 33 tours et en mars 1990 sur CD accompagné en bonus du single 3 Songs sous le nom de Repeater + 3 Songs. Avant, "13 Songs" n’était qu’une compilation de leurs deux premiers EP Fugaziet Margin Walker. Ces derniers montrent ainsi une farouche identité, illustrée par le faramineux hymne "Waiting Room", donnant naissance à ce que l’on appellera le post hardcore.

Dès que "Turnover", le premier morceau de Repeater, sonne, on identifie rapidement la marque de fabrique du groupe : débuts planants, rythmique bien marquée par les géants du post punk de WIRE, chant braillard mais couverte par un riff mélodique, fin noisy… Cette incroyable ouverture démontre que la violence, désormais, est faite de breaks tous en tension permanente, qui vous explosent à la gueule, éloignés désormais des missiles plombés du début des années 80. "Repeater", avec sa bruyante introduction, son riff entêté, proche du noise rock germain, son refrain mélodique, son rythme final terriblement syncopé sonne comme du BASEMENT 5 en plus speed. Ensuite le préliminaire de l’instrumental "Brendan #1" démontre l’importance de la paire basse/batterie. On remarque ainsi que le jeu agité du bassiste Joe Lally est au cœur du dispositif sonique, surtout sur ce "Sieve-Fisted Find" à l’infernal groove. Tout le long du disque, on sent que le bonhomme a écouté aussi pas mal de dub, perpétuant cette tradition de la reggae party chère à PIL et aux SLITS.

On sent, de même, l’influence des BAD BRAINS sur "Merchandise", titre que les frenchys de PROHIBITION apprendront certainement par cœur. Les débuts de "Blueprint" font penser au post rock rugueux de SLINT. Le post hardcore de "Two Beats Off" révèle une tension sinueuse. On est impressionné par le refrain déviant du déglingué "Styrofoam" proche des travaux contemporains de certains groupes noise. On dirait que "Shut the Door" ressemble à du CLASH ayant appris les codes du punk hardcore, avec ses moments de pause doublés de hurlements redoutables. "Greed" annonce les morceaux répétitifs d’un QUICKSAND ou d’un TAR. D’autres titres ont été rajouté ultérieurement : "Song #1" marqué là aussi par un groove qui dépote en Diable, l’instru "Joe #1" avec sa lourde basse et "Break In" qui renoue un peu avec l'énergie du hardcore originel à la TEEN IDLES.

Un premier disque marquant inaugurant une discographie post tout ce que vous voudrez …

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   NOSFERATU

 
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- Ian Mackaye (guitare, chant)
- Guy Picciotto (guitare, chant)
- Joe Lally (basse)
- Brendan Canty (batterie)


1. Turnover
2. Repeater
3. Brendan #1
4. Merchandise
5. Blueprint
6. Sieve-fisted Find
7. Two Beats Off
8. Styrofoam
9. Reprovisional
10. Shut The Door
11. Greed
12. Song #1'
13. Joe #1
14. Break-in



             



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