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1990 Repeater
1991 Steady Diet Of Nothing

FUGAZI - Steady Diet Of Nothing (1991)
Par NOSFERATU le 26 Février 2023          Consultée 963 fois

Toujours sur Dischord records, le label de Ian, label qui aura sorti dès 1980 les TEEN IDLES, première formation séminale de ce dernier, puis la geste abrasive de MINOR THREAT et enfin FUGAZI. 10 dollars le disque, c’était la politique commerciale de la maison… inspirant fortement des labels d’ici comme l’artisanal Pandemonium de l’ami Philippe Petit qui va bientôt pointer son nez… Disque que certains qualifient Emo, sous-genre qui dit tout et rien à la fois. Soit disant un style évoquant des lyrics expressionnistes, l’émotion transpirant sous un chant braillard en gros. Et FUGAZI en aurait été l’alpha et l’omega dès ces rugissantes années 90.

1991, c’est l’année de l’explosion de Nevermind de NIRVANA. Le bruit revient dans un rock décomplexé et dorénavant sauvage. Mais à la différence du trio grunge de Seattle ou même des copains de SONIC YOUTH, le gang intègre de Ian refusera de se compromettre auprès du veau d’or. Et Dieu sait que Kurt Cobain adulait FUGAZI …
Le premier skeud, dénommé Repeater conservait la violence du hardcore mais était teinté d’un post punk directement influencé par les géants de ce courant qu’étaient les membres de WIRE. Ces influences se retrouvent sur ce deuxième opus avec de lègères subtilités.

Le disque se voudrait être sage mais il y a encore des brulots comme "Runaway Return". On sent une volonté de désormais dépasser le punk originel pour aller sur les traces de ce post-hardcore, construit à partir de structures semblant plutôt complexes à la première écoute, jouant à la fois sur l’expérimentation et la dissonance mais accessible par une approche mélodique singulière, un chant chaudement viscéral et une énergie toujours présente.

Il y a donc cet exercice désormais identifiable du combo post hardcore émo caractérisé par des passages où justement l'émotion est à fleur de peau, illustrée par de farouches breaks assassins. En gros, des moments calmes, des riffs empruntant au noise rock explosant alors durant cette période, des rythmiques scindées en deux. Le groupe recule la tension pour mieux exploser. On parlera dès lors d’un punk rock déconstructiviste, mais touchant plus vos nerfs mis à vif que l’intellect.

Un groove infernal s’est mis en place, avec le duo phare du batteur Brendan Canty, dont le jeu rappelle un peu celui de Stewart Copeland (POLICE) et du bassiste Joe Lally, tissant des rythmes chaloupés empruntant au punk dubisant (CLASH, PIL, POLICE du début, BASEMENT 5, SLITS, RUTS, BAD BRAINS). Mais pas de distinction des styles musicaux affichés (le punk et le reggae, la reggae punk party comme le chantait BOB MARLEY) à la BAD BRAINS, qui est pourtant le modèle revendiqué. On reste, en effet ici dans une recette parfaitement hybride, échappant aux codes surfaits de la fusion qui casse alors la baraque.

L’autre partie du groupe ? Ian et son pote activiste Guy Picciotto se partagent les vocaux à la fois discordants mais terriblement mélancoliques. A l’époque, je connaissais des fans de musique dure et tristounette (cold wave, grunge …) qui s’enticheront de l’œuvre de FUGAZI car ils appréciaient cette façon de chanter, tout en détestant le hardcore basique, trop rapide et trop bruyant à leurs oreilles… La production ? Ce sont les membres du combo qui s’y attellent. Guy Picciotto expliquera plus tard qu’il avait été déçu par leur travail et pourtant les fans acclament cette œuvre qui fera date.

Les paroles sont moins revendicatives qu’à l’époque de MINOR THREAT. Ils traitent surtout d’introspection personnelle (romances mal foutues, amitiés illusoires) mais aussi du contexte de la première guerre du golfe.
Les morceaux illustrent l’analyse générale vue plus haut. "Exit Only", à la rythmique saccadée, lorgne vers le post harcore, pas loin des travaux d’un SLINT ou d’un HELMET. On retrouve ces rythmiques répétitives sur les excellents "Nice New Offit", "Stacks", "Latin Roots", "Polish" et "Dear justice letter". "Reclamation" enchaine introduction noisy, basse dub hypnotisante, intermèdes silencieux et cri faussement tapageur. Le chainon manquant de SONIC YOUTH et de CONDENSE ? Deux instrumentaux marquent ce disque, "Steady Diet" et "Runaway Return". Et "Kyeo" clôture ce magistral vinyle par une mélodie entêtante qui se transforme en un hardcore quasi hystérique.

Une musique où chaque détail compte. On est ainsi loin des rugissements primitifs de TEEN IDLES …

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   NOSFERATU

 
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- Ian Mackaye (guitare, chant)
- Guy Picciotto (guitare, chant)
- Joe Lally (basse)
- Brendan Canty (batterie)


1. Exit Only
2. Reclamation
3. Nice New Outfit
4. Stacks
5. Latin Roots
6. Steady Diet
7. Long Division
8. Runaway Return
9. Polish
10. Dear Justice Letter
11. Kyeo



             



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