Deux ans après son premier album, Jade BIRD, installée à New York désormais, propose un deuxième album dans la veine du premier, bien que marqué comme tant d'autres par le contexte sanitaire et le travail à distance. Le producteur choisi en est Dave Cobb, ancien producteur fétiche des RIVAL SONS qui a aussi travaillé pour Chris ISAAK, Chris CORNELL et parmi les noms de la B.O du célébrissime film A Star Is Born en 2018.

Notre demoiselle, qui a (snif !) sacrifié de moitié sa belle longue chevelure pour un carré, s'est aussi, de toute évidence, déjà calmée. Que le confinement soit une raison ou non, avec l'envie de ne pas déranger les voisins, dans ce deuxième album on ne trouve pas de "Uh Huh" ni "I Get No Joy", où Jade BIRD donne tout ce qu'elle a, s'énerve, beugle.

Elle parle toujours de situations réelles et marquantes ou de personnages inventés certes, mais par ce seul état de fait, Different Kinds of Light sonne plus lisse que son prédécesseur. Ce n'est pas faute d'avoir mis de beaux effets, ambient sur l'intro éponyme "DKOL" ou, plus loin, sur son écho conclusif "Headstart" (pop-song sautillante de qualité), des bandes inversées.

La collaboration avec Cobb nous offre de beaux moments tels que "Open Up the Heavens", premier single véritable et aussi le dernier, encore une sacrée divergence par rapport aux choix de 2019. Ce rock teinté de consonances garage, léger toutefois et éthéré avec de fines nappes de Mellotron, s'écoute fort bien et demeure tout à l'honneur d'une artiste à forte personnalité.

Une qualité que l'on retrouve aisément, c'est lors des introductions comme celle de la chanson "Different Kinds of Light", lorsque BIRD chante seule en s'accompagnant de sa guitare arpégée, un plaisir toujours égal. Si elle ne s'énerve plus à côté de cela, les musiciens le font à sa place, un peu du moins ("Honeymoon"), et il manque quelque chose donc.

Les meilleurs titres à garder dans un ensemble au minimum agréable et bien exécuté sont "I'm Getting Lost", mid-tempo avec des sons gras autant que la mélodie vocale est caressante, le tout balancé avec force ; la ballade délicate qui donne son nom à l'album, ainsi que "Red White and Blue" dans la même veine. Une lumière vivifiante enrichit les pop-folk "Headstart", "Now is the Time" (proprement entêtante) ou encore "Rely On", très efficace et single potentiel à favoriser.