Voilà un projet amusant !
Pour fêter ses quarante années de 'carrière', LUDWIG VON 88 nous propose un titre chaque semaine durant toute l’année. Soit cinquante nouveaux titres en 2023, le tout présenté sous le nom de projet 40 ans de Punk approximatif.

C’est avec "Monte le son", un titre qui s’inscrit totalement dans l’esprit du groupe, que LV88 a lancé le bal, dès le 6 janvier 2023. Ce morceau fait la jonction entre le titre "New Orleans" (1991) et l’album La révolution n'est pas un dîner de gala (2001). On y retrouve le même punk rock assez minimaliste et ses paroles mi-comiques mi-engagées. La plume de Karim Berrouka, par ailleurs auteur de l’excellent roman Le club des punks contre l'apocalypse zombie, est toujours bien présente. Une boite à rythme, une basse et une guitare se refusant tout effet démonstratif, ainsi qu'un chant clair facilement compréhensif complètent le tableau.
Paradoxalement, leurs appels constants à la Révolution ne semblent avoir au aucun impact sur leur musique, qui reste immuable. Et il est presque rassurant de retrouver le groupe là où il nous avait laissés. Reste à espérer que LV88 se permettra quelques digressions lors de certains des cinquante-et-un épisodes à venir.
Sinon, cela risque d’être très vite lassant.
Les trois morceaux diffusés depuis ne permettent pour le moment pas d’espérer de grosses surprises. Les LUDWIG ont en effet sorti "A poil" le 13 janvier 2023, qui ne diffère guère musicalement de "Monte le son", même si ce deuxième s’inscrit une peu plus dans le style de leurs débuts.
Pas de grands changements non plus avec "Gilbert contre l’univers" paru le 20 janvier, qui évoque Gilbert Bourdin, le gourou de la secte du Mandarom. Guère plus avec "De rouille et de diamant" disponible depuis le 27 janvier 2023. Ce dernier titre adopte toutefois une ambiance un peu plus sombre et un rythme un peu moins primesautier.
Enfin, "Chuck Norris dans la prairie (si senior)", le dernier titre à ce jour, voit le groupe continuer à creuser son sillon bien droit. Seuls l’apport de cuivres et un étrange solo de guitare apportent un peu de surprise à l’auditeur.

C’est bien réalisé, agréable, mais cela manque un peu trop de surprise.