Nous sommes en 78, le giga succès de l’année 77 a été Saturday Night Fever - et pas Never Mind The Bollocks, bandes d’incultes ! - qui a porté John TRAVOLTA sous les projos du monde entier. Alors, pas de surprises, l’industrie cinématographique se doit de relever le gant. On va choper une autre comédie musicale de Broadway, n’est-il pas ? Grease donc, immense succès de Jacobs et Casey. Et comme deux et deux font quatre, on choisit l’inamovible Travolta pour camper le héros central. On lui fait une banane – le titre ! - puis on lui adjoint la pétulante blondinette australienne Olivia NEWTON JOHN pour faire dans le mainstream – la donzelle a vendu 100 millions d’albums, ça aide pour devenir une fière et conquérante actrice – et nous y sommes. Et nous voici avec une 'comédie' sur les années cinquante, le premier film de Randy Kiesler. Normal, ça promet.

"Grease" est une composition du Barry des BEE GEES offerte à Frankie VALLI, le chanteur des FOUR SEASONS, dont la voix de tête fait son office sur ce titre en hommage aux fifties mais qui est bâti comme un hymne de disco. Seulement moyen à mon sens, mais il n’empêche que nous voici avec un numéro Un du billboard, écoulé à plus de 7 millions d’exemplaires. Puis, on entend la superbe voix de Frankie AVALON sur "Beauty School Drop Out", une autre bluette disco chantée par l’ex-teenage idol des sixties. C’est un petit moment sympatoche, il fallait des cautions pour embrayer avec un film sur les fifties mais finalement plus de disco qu’autre chose, nous y sommes grâce aux deux italo américains !

La plupart des chansons sortent de l’escarcelle de Jacobs et Casey : dont plusieurs classiques attention, c’est notamment le cas de "Lonely Summer Night" dont la construction sous forme de B.O donne à chacun l’occasion d’intervenir, même si les vedettes restent TRAVOLTA et NEWTON JOHN. Il termine premier en Grande Bretagne mais seulement 5ème aux US, avec plus de 4 millions d’exemplaires vendus.
"You’re The One That I Want" est le super classique de cette livraison, un rythme plutôt rock’n’roll, mais une identité plus pop qu’autre chose avec pas mal de relents disco au final. Le duo formé par TRAVOLTA et NEWTON JOHN trouve ici son momentum. 15 millions d’exemplaires de ce numéro Un du billboard. Oui, c’est l’un des grands numéros Un de l’histoire.

Le slow chanté par la blonde Olivia, "Hopelessly Devoted to You", accède quant à lui à la 3ème place du grand billboard, un slow relativement insipide et qui n’a pas passé le cap de la postérité.
Le brun Johnny chante "Sandy" de manière assez tartignole et les limites de sa voix apparaissent dans toute leur évidence assez régulièrement, le titre sera le 2ème de "Lonely Summer night" en GB, une bluette sans postérité.
Ah ! Du rock’n’roll avec "Greased Lightnin" ! John ne s’y ridiculise pas trop et le titre se laisse bien écouter. Ce n’est pas les STRAY CATS toutefois. Enfin, "We go Together" est un des titres sympas de cette B.O, la bonne humeur s’y fait communicative et on a envie de reprendre avec tout le monde.

Le groupe SHA NA NA est là pour poser la caution rock’n’roll de l’ensemble et nous avons donc des versions de plusieurs grands classiques "Blue Moon" ne touche pas terre, cramez-la. En revanche, quand on dispose de la version d’Elvis de "Hound Dog", pourquoi s’encombrer d’une telle enclume sur un disque ? SHA NANA bla bla rien à péter, c’est de la merde, à la poubelle ! Grotesque inconsistant, aussi inutile qu’un 2ème trou de balle ! "Rock’n’roll Is Here To Stay" est un rock qui se veut Rockabilly mais contient trop de production seventies pour ainsi passer incognito. Petit rock vaguement rock‘n’roll sans prétention particulières "Rock’n’roll Party Queen" ne se fait pas remarquer non plus. "Born To Hand Jive" est un mix de rock et de Rythm’n’Blues. Pas désagréable.

"Look At Me I’m Sandra Dee" est de la B.O typique US avec les bons sentiments et les rythmes à la boum boum, tout ça pour Stockard Channing ? "There Are Worse Things I Coud Do" chantée quasi faux, encore par Stockard. "Freddy My Love" est abominable puis l’instrumental "Alone At A Drive-In Movie" nous endort carrément, "Mooning" est un slow à oublier. Nous avons du doowop drôlement fagoté avec "It’s Raining On Prom Night", on essaye d’y reprendre les grands groupes vocaux de la décennie précédente comme les SHIRELLES, mais le résultat n’est pas à la hauteur. "Those Magic Changes" n’est pas vilaine et enfin, "Tears On My Pillow" est un air que j’ai souvent en tête mais oui ! C’est donc signe que je l’aime bien. Il date de 20 ans plus tôt, même si l’inconscient collectif l’a un peu oublié.

On a écoulé quelques 28 millions d’exemplaires de cette Gomina aux quatre coins du globe. Les gens sont vraiment prêts à se fader n’importe quelle bouse, c’est terrible ! L’ensemble de la B.O est proche de la purge, mais il nous reste tout de même les 3-4 classiques à sauver de cet ensemble très décevant. La note est difficile à poser mais je vais descendre la grande B.O de ce superbe classique qu’est Grease en lui mettant la note de 2. Elle la vaut bien.