AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Le méga succès du blockbuster Grease ne s’est jamais démenti, toutes les générations y sont passées, alors vous imaginez bien sûr que les producteurs ne vont pas laisser passer l’occasion de produire quelques billets verts de plus pour leurs vieux jours. On reprend la même high school, quelques acteurs du casting du premier film. Nous sommes quelques années plus tard et, si Michèle Pfeiffer remplace avantageusement la regrettée Olivia NEWTON JOHN, il n’en va pas de même de Maxwelll Caufield dont la position n’est pas simple : remplacer John TRAVOLTA alors au sommet de sa gloire. Parfois, plus c’est gros plus ça passe bien. Grease chapter two, c’est parti.

Alors z’allez voir, le premier chapitre était plutôt disco dans l’esprit mais, en 4 ans, le disco s’est fait la malle et en ce début de décennie c’est plutôt l’AOR qui domine dans les charts et voyez donc le titre qui ouvre tout ça, un petit riff hard-rock, des cuivres rebondis et les FOUR TOPS qui embrayent sur un "Back To School" qui amorce pas mal la B.O, c’est bien le retour à l’école ! Vous allez voir que cette introduction est un brin trompeuse : la blondinette Michèle se lance ensuite sur "Cool Rider" son fantasme d’adolescente, même recette petit riff sympa et l’actrice qui peine un peu avec sa voix fluette, c’est d’ailleurs son seul solo sur la B.O. Ca s’entend bien en regardant le film mais, sans l’image, c’est une autre histoire. Elle est à nouveau en charge sur "Turn Back The Hands Of Time" en compagnie de son cool rider du film Maxwell Caufield qui a bien du mal à éviter les fausses notes. Etonnant à un tel niveau d’avoir recruté des chanteurs amateurs. On les retrouve sur le titre de fin "We’ll Be Together", la mélodie pourrait être mignonne si les chanteurs assuraient les caramels mous.

"Who’s That Guy ?" pourrait être une chanson agréable s’il n’y avait qu’un seul chanteur. Là encore, l’aspect comédie musicale donne à la composition un look qui se tient lors du visionnage du film mais le résultat sans l’image est juste complexe à appréhender. "Do It For Our Country" permet de glisser l’épisode patriotique habituel dans les films musicaux de l’oncle Sam. C’est mignonnet. Les vocalises de "Girl For All Seasons" sont vraiment trop pour moi, on est à l’extrème limite de l’inaudible. Caufield chante "Charades" avec autant de charisme qu’un 78 tonnes sur l’autoroute Vierzon-Bourges. On imagine que "Rock A Hula Luau" est un hommage à "Rock A Hula Baby" d’Elvis sur Blue Hawai, le seul rock’n’roll de cette livraison censée symboliser les fifties, rappelons-le !

Quelques instants sympas :"Prowlin" est un moment fort de cette B.O. Adrian Zmed à la baguette y donne une belle performance vocale et le morceau aux intonations rythm’n’blues et aux choeurs judicieux est vraiment à la hauteur. Recommandable même hors du contexte ! "Walk Talk Like T Bird", ça le fait encore ! Adrian Zmed et l’ensemble du cast sont sur la toute gaie "Score Tonight". "Reproduction" est mon instant préféré de cette B.O, chanson croquignolesque lancée par Tab Hunter en cours de biologie où tout le monde participe. Si la scène vous plaît, l chanson suivra, sinon il est à nouveau bien difficile de la sortir de son contexte.

Bon, c’était le film pour les ados américains du début des eighties ! Impossible de comparer cela au premier film. Cette seconde mouture de Grease n’a donc pas eu beaucoup de succès et pas plus de postérité, personne ne s’en souvient. Bien sûr, on sait la belle carrière qu’a connue Michèle Pfeiffer, mais personne n’a jamais connu Maxwell Caufield. Dommage, le tremplin était pourtant là. Il nous reste quelques chansons pour les afficionados du genre, ceux qui étaient ados alors; les autres, passez votre chemin ! Un deux pointé !