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THREE DOG NIGHT - One (1968)
Par ERWIN le 4 Décembre 2022          Consultée 1029 fois

Ce groupe créé de toutes pièces pour les besoins de la cause est l’exemple parfait d’une démarche alliant talent vocal et compositions de qualité. Trois voix donc s’associent pour le meilleur – et le pire si l’on en croit les mémoires de certains. Tout débute lorsque Cory Wells, natif de Buffalo, fait les premières parties de SONNY & CHER en 66 et rencontre Danny Hutton, un concepteur de musique pour Hannah Barbera, qui tente de le persuader de monter un groupe à trois chanteurs. Installé chez Hutton à Los Angeles, ils croisent Chuck Negron lors d’une soirée, et c’est la copine de Hutton, l’actrice June Fairchild, qui propose le nom, du dicton australien 'pour une nuit froide, dormez avec un coyote, deux si c’est plus froid, trois si c’est gelé' : ça débute bien, non ?

Trois chanteurs… Il faut un groupe... un vrai groupe de musiciens capables de tenir une scène et de jouer correctement tous les titres possibles et imaginables. Le bassiste est celui de Cory depuis deux ans, Joe Schemry, le petit guitariste Michael Allsup et Floyd Sneed à la batterie, enfin Jimmy Greenspoon aux essentiels claviers complète ce dispositif de requins de studios. Les vocalistes commencent par bosser avec Brian WILSON lors des sessions de Smiley Smile des BEACH BOYS, mais la collaboration n’est pas fructueuse, le génial Brian n’est pas convaincu. La réputation du groupe comme live band prend cependant forme dans les clubs de L.A et Dunhill ABC signe rapidement leur premier album enregistré à Nashville, qui sort en Octobre 68.

Qui dit grands chanteurs dit interprètes de talent et compositions géniales. Alors, le groupe écume les reprises pour trouver ce qui convient le mieux à son futur public. Tout débute avec "Nobody" qui porte finalement bien son nom et fera à peine vibrer le billboard, un petit rock aux accents buesy pop qui ne laissera aucune trace. Mais leur version de "Try A Little Tenderness" percute toutefois de plein fouet le top 30 – 29ème –, c'est un total hommage à la version créée par Otis REDDING au niveau de l’approche, le classique du RAY NOBLE ORCHESTRA datant en fait de 1932. Mais, c’est bien entendu avec leur version du "One" de Harry NILSSON que les trois chiens cassent la baraque. Alors que les deux premiers singles étaient chantés par Cory Wells, c’est cette fois Chuck Negron qui officie au micro, aidé au mieux par la guitare volubile de Mike Allsup. Elle ne souffre pas trop de la comparaison, même s’il est difficile de s’aligner sur la magie de l’originale chantée par le blondinet chouchou de Long John Silver. C’est celle des THREE DOG NIGHT qui est en tout cas la plus connue, atteignant la 5ème place du billboard. Avec elle, c’est déjà gagné pour le groupe.

C’était écrit, ça va partir dans tous les sens, aucune nécessité de coller à un style particulier. Le groupe se pose en interprète génial de la pop music : Johnny WATSON renaît avec "Find Someone To Love". Les harmonies vocales s’envolent sur "It’s For You", les percussions simples s’agrègent, un piano simpliste, tout ceci préfigure certains aspects QUEENiens, une très belle performance, même si un peu courte et qu’il est absolument impossible d’aller concurrencer Paulo Macca sur cette oeuvre qui a finalement fait la gloire de Cilia BLACK. Quel destin ont certaines chansons ! Randy NEWMAN est de la partie avec "Bet No One Ever Hurt This Bad" chantée avec une émotion palpable par Cory, et un chouette solo de Alsup. Chuck chante à nouveau "Don’t Make Promises" dans une version plus mainstream et orchestrée que celle de Tim HARDIN.

On passe au psychédélique le plus torride avec le "Let Me Go" de CRAZY HORSE. Il convient ici de signaler le balèze de boulot abattu par le petit gratteux blond Mike Allsup qui porte littéralement le titre sur ses épaules. On reste dans la même veine bien sûr avec le "Chest Fever" de The BAND dont la présence ici est finalement assez logique. Le fuzz y est bien puissant, quasiment metal. La fusion des trois voix fonctionne très bien sur la "Heaven Is In Your Mind" de TRAFFIC, avec à nouveau de bons arrangements bien psychédéliques et une gratte bien agressive, là où l’originale était franchement plus tranquillette. Le seul titre où Danny Hutton est aux commandes est "The Loner" de Neil YOUNG, dans une superbe version où le groupe laisse entendre toute sa dextérité.

L’idée d’agréger trois jolies voix est un succès évident dès ce premier album qui obtient de très jolis résultats. Bien sûr, nous n’avons ici que de la reprise, mais il faut aussi admettre que pas mal de versions définitives des chansons ici présentes sont de leur fait. Dont acte, THREE DOG NIGHT s’impose d’emblée comme un groupe avec lequel il va falloir compter. Pas un seul titre en-deçà et une approche psychédélique qu’il faut absolument applaudir. Aujourd’hui, la mode serait d’adoucir le propos, certainement pas de le rendre plus méchant. On retient donc essentiellement la superbe version de "One" ainsi que l’essai fructueux et casse-gueule de "It’s all for you". C’est donc un 3.5 arrondi à 4 étoiles.

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   ERWIN

 
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- Cory Wells (chant)
- Chuck Negron (chant)
- Dany Hutton (chant)
- Mike Allsup (guitare)
- Jimmy Greenspoon (claviers)
- Joe Schemry (basse)
- Floyd Sneed (batterie)


1. One
2. Nobody
3. Heaven Is In Your Mind
4. It’s For You
5. Let Me Go
6. Chest Fever
7. Find Someone To Love
8. Bet No One Ever Hurt This Bad
9. Don’t Make Promises
10. The Loner
11. Try A Little Tenderness



             



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