Sacrée Richard ! Plus il vieillit et plus il joue aux jeunes, mais regardez-le minauder sur la pochette de son treizième opus dédié à la composition ! Le mec allongé par terre, pour un peu on dirait un ado alors que notre star du soft rock est désormais dans l’année de ses soixante ans, c’est un peu le Tom Cruise de la chanson. Depuis son dernier album en date Limitless, notre Richard a sorti son autobiographie intitulée Stories To Tell et c’est face aux flots du pacifique depuis sa petite demeure de Malibu que la toujours bronzée rock star nous offre son dernier album. Pas grand-chose à prouver, uniquement du plaisir à prendre ou à donner suivant les cas. Le titre signifie bien que beaucoup de monde a participé à l’écriture de cette livraison dont les deux fils du taulier.

Nous avons trois titre co-écrits avec son fils Lucas. On débute avec "Same Heartbreak Different Day", matez donc la vidéo hilarante au bord de mer tournée par Richard lui-même pour zéro dollar, un petit titre soft AOR assez sympa. Puis, dans le genre "Believe In me" aurait pu être un grand succès il y a décennies... Ouais dans les eighties, super bien gaulé, très proche de Bryan ADAMS. "Misery Loves Company" est toujours dans la même vibration en à peine moins réussie, et penche un brin du côté de BON JOVI. Deux sont de Jesse, "Shame On You" est plus alternatif, on passe d’emblée dans un autre monde, on achève les contributions familiales avec "we Are Not Alone" et sa grosse rythmique bien grasse. Pas de doute, le Jesse est nourri au biberon des années les plus alternatives de la musique, on est quasiment metal là-dessus.

Le pain quotidien du coin, c’est l’AOR, alors ça suinte partout, avec de jolies choses bien gaulées comme le péchu "Everything I’ve Got", l’ambiance mainstream de "Anything" puis de "One Day Longer" co-composée avec l’aussie Keith URBAN, la tamisée "Breaking My Heart" qui penche encore du côté du beau gosse du New Jersey. Nous avons le joli refrain de "We Had It All" et "One More Yesterday" est de la belle ouvrage, un bel ; exemple de ce que l’AOR produit de chouette. "Moscow Calling" se remarque par sa belle rythmique bien tranchante et ses ambiances plus modernes qu’à l’accoutumée, un jolie refrain. "My Love, My Ennemy" poursuit cette quête d’adaptation au temps qui passe et on peut dire que mr MARX n’est pas ridicule du tout et change radicalement de registre, c’est salutaire. "Just Go" est certainement plus entendu.

Ce coquin de Richard a fourré tous les slows à la fin de l’album, comme s’il avait honte de ça, le vilain ! Bon, ya du lourd, il faut bien l’admettre, pas de quoi jeter le skeud au feu, mais c’est juste ! "As If We’ll Never Love Again" est larmoyant à souhait, pour pleurer au coin du feu dans les chaumières. Richard est un peu seul avec son piano et une orchestration un peu kitschounette sur "Always", co-composée avec Burt BACHARAH qui produit tout ça. Evidemment, on touche un peu le fond de la fosse des Mariannes sur "Still In My Heart". "Maybe" propose un joli texte plein d’espoir mais la composition en elle-même sonne vraiment datée, on ne compose plus du tout comme ça pour la jeunesse d’aujourd’hui. Bref, tout ça, c’est pour des quincas et quelques quadras ! Enfin, "Never After" est un petit mid slow pas ramenard.

Il est évident que l’ex 'beau gosse' et actuel 'vieux beau' Richard MARX sait toujours aussi bien composer et peut toujours proposer de jolies ritournelles qui plairont à la plupart des plus de quarante ans et je suis gentil ! On note même de charmantes et saines évolutions certainement dues à l’influence de ses deux fils. Tous deux ont de qui tenir ! L’ensemble a une bonne tête et ravira les fans de notre artiste. Pour les autres, fans d’AOR et de soft rock, les titres surlignés valent tous le détour sans révolutionner le monde de la musique populaire. C’est un trois équilibré pour un album un brin trop rempli à mon sens.