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The CRANBERRIES - Bury The Hatchet (1999)
Par SASKATCHEWAN le 19 Février 2008          Consultée 8519 fois

Jouons au jeu des suppositions. Si, si, j’insiste. Je tire la première, carte, le nom de l’album : Bury The Hatchet [Enterrer la Hache de Guerre]. Tiens, tiens, le joli titre évocateur que voilà, pas si éloigné de No Need To Argue [Pas besoin de se disputer] que ça d’ailleurs. Et pour cause, après l’échec relatif, commercial j’entends, de To The Faithful Departed, il semblerait que le groupe ait voulu revenir au temps béni du triple platine, quand « Zombie » chatouillait le haut des tops. Bury The Hatchett, c’est aussi peut-être l’abandon de la mélancolie, des ballades, des violons et des longues notes plaintives. Bury The Hatchet, c’est cette pochette intrigante, cet œil gigantesque qui fixe un homme nu dans le désert depuis le ciel. Introspection ? Remise en question ? Changement ? A voir…

J’évoquais à l’instant le grand frère No Need To Argue, album mélancolique et personnel, plus ancré dans les années 90 tu meurs (souvenez-vous, on ne passait que du pop-rock à la radio). Mais alors, à l’aube du nouveau millénaire, qu’est-ce que Bury The Hatchet peut bien espérer ? Le Grunge, l’Eurodance, la Britpop, la Super Nintendo, tant de repères nouveaux si vite effacés. Pour les CRANBERRIES, l’alternative est simple : sois original ou disparais. Et bien à première vue, on pourrait penser que c’est raté, et même volontairement raté. On ressort un simili « Zombie » : « Promises », qui sent plus le déjà-vu qu’une émission des 100 meilleurs gags sur TF1. Bien sûr, la ballade grinçante « Shattered » avec ses cordes si peu subtiles, « Fee Fi Fo » et sa mélodie mille fois entendue ne font que confirmer la tendance : on trottine fièrement sur un baudet en territoire conquis, en marge des dangereuses expérimentations souvent fatales aux fans.

Et puis soudain, alors que l’on ne l’attendait plus, que je m’apprêtais à fondre sur cet album tel un spadassin vengeur, la petite touche d’originalité, de courage et d’aventure sonna à mes oreilles comme un appel à la pause sandwich. En effet, il y a bien dans cet album quelque chose à déguster, même pour les plus difficiles d’entre vous (je ne promets tout de même rien aux fans maniaques de Stockhausen). Cet élan inattendu se présente tout d’abord sous la forme de cuivres. Ces cuivres, qui peuvent apparaître comme un ajout peu influent voire dispensable, apportent quand même une certaine « joie » à certains titres de l’album, tels que « Loud And Clear » et « You And Me ». Ce côté bondissant, voire joyeux, est assez inhabituel chez les CRANBERRIES et rend l’album un peu moins blasant et beaucoup plus digne d’intérêt.

Tandis que l’œil pervers reluque sans vergogne l’homme en tenue d’Adam, vient l’heure du bilan. Beaucoup moins engagé (quoique, lisez les paroles de Copycat), Bury The Hatchet essaye de s’en sortir, de renouveler un peu le musique du groupe, et c’est à moitié réussi seulement. Pourtant, la plupart des titres (dont « Animal Instinct » et « Just My Imagination ») bénéficient d’une mélodie accrocheuse, même si la chanteuse en fait parfois un peu trop, comme sur « Desperate Andy » par exemple. Du côté de l’équipe en charge de la composition, ça ne change pas beaucoup non plus, l’omniprésente Dolores O’Riordan partage la tâche avec Noel Hogan et garde l’écriture des textes. Les autres membres du groupe ont-ils quelque chose à dire ? On ne le saura pas, ou en tout cas pas sur cet album. En définitive, Bury The Hatchet, bien que relativement bon, pêche par son manque d’originalité en ne proposant que des titres assez communs. Les ambitions des CRANBERRIES ne vont pas plus loin, dommage.

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   (3 chroniques)



- Dolores O'riordan (chant, guitare et claviers)
- Noel Hogan (guitare)
- Mike Hogan (basse)
- Feargal Lawler (batterie)


1. Animal Instinct
2. Loud And Clear
3. Promises
4. You And Me
5. Just My Imagination
6. Shattered
7. Desperate Andy
8. Saving Grace
9. Copycat
10. What's On My Mind
11. Delilah
12. Fee Fi Fo
13. Dying In The Sun
14. Sorry Son



             



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