Si vous aimez les films de Noël, vous avez certainement vu Le Grinch version Jim Carrey ? Vous vous souvenez de la petite Cindy Lou Who de Whoville et sa petite tête de friponne ? Et bien oui c’est Taylor Momsen, la chanteuse de The PRETTY RECKLESS ! Pour ce deuxième album, Going To Hell, sorti en 2014, elle troque la coupe de cheveux en pièce montée pour une pochette dénudée, histoire de bien montrer dans quelle direction on va (non, pas dans son c… bande d’obsédés !)

Comme à leurs débuts, The PRETTY RECKLESS possèdent un son captivant qui déboite et une blondinette qui pousse des gueulantes entraînantes. Taylor sait nous accrocher avec des riffs féroces et puissants comme sur l’ultra populaire "Heaven Knows", "Going To Hell" et "Fucked Up World" pour n’en citer que quelques-uns, mais elle calme aussi le jeu à l’aide de quelques ballades telles que "Blame Me" ou "Dear Sister", un titre qui ressemble plutôt à un interlude. On a droit à plusieurs chansons plutôt chill et et débordantes d’émotions sur "Burn" et "Waiting for a Friend", à la limite de la country avec son petit harmonica.

"Going To Hell" et le désormais classique "Heaven Knows" marquent de leurs batteries infatigables et leurs guitares redoutables sur lesquelles la voix de Taylor est transcendante sur des refrains qu’on ne peut pas s’empêcher de retenir, elle y parle de non-conformisme et d’individualité avec des messages importants d’émancipation des normes. L’envoûtante "House on a Hill" est une autre ballade plus vulnérable et touchante tandis ce que le single "Fucked Up World" (ou "Messed Up World", vive les puritains ! ), et son refrain un peu plus pop est plus groovy. Le groupe trempe même un ou deux orteils dans les problèmes politiques et des violences par armes à feu que l’Amérique connait trop bien au détour de la chanson "Why’d You Bring a Shotgun to a Party"… et la fête semble littéralement se finir dans un bain de sang. ‘Murica à l’état pur !

On retrouve encore des pistes ultra énergiques comme "Follow Me Down", ses guitares catchy et son univers obscur ou "Absolution" avec son refrain un peu psyché, qui parlent tour à tour de tentation puis de rédemption. Et oui, tout au long de l’album, on est sur des thèmes chers au rock : la rébellion, l’addiction, l’amour, la destruction, tout ça sur des productions solides et intenses, par exemple avec "Sweet Things", titre poignant qui expose un monde de démons sur une discussion un peu hard rock entre le bien et le mal, avant que les paroles s’inversent et que le bien prenne le dessus… épique.

Tout est là pour cimenter la place de The PRETTY RECKLESS sur la scène musicale : l’écriture, le band, les mélodies et le ton bien rock, une excellente base pour ce deuxième album du groupe new yorkais. Les productions sont quasi sans défaut et on en viendrait presque à regretter un peu la vibe des débuts, un peu moins lustrée. Heureusement la flèche de Taylor nous a emmené dans un album rock concluant - conculant ? - qui laisse vraiment une belle impression.