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1998 In Deep
2015 Eleven
2018 Quand Tout Recommence
2023 Love Saves

Tina ARENA - Love Saves (2023)
Par NESTOR le 3 Août 2023          Consultée 1587 fois

Son précédent album, paru en 2018, était plaisant et agréable, mais quelques titres, dispensables, venaient très légèrement ternir le tableau général. Par chance, avec Loves Saves, aucun faux pas n’est à regretter, et on peut presque parler d'un sans faute. Sensiblement plus dynamique et moins mélancolique que son devancier, ce dernier album en date est en effet des plus réjouissants. Pratiquant toujours un mélange de variété et d’AOR, la chanteuse australienne nous livre ici de biens belles compositions servies par des musiciens et des arrangements de qualité.

On peut en effet, notamment, noter la présence à la basse du fantastique Tony LEVIN (Peter GABRIEL, KING CRIMSON, LIQUID TENSION EXPERIMENT, Peter FRAMPTON, Carly SIMON), de Andy TAYLOR (DURAN DURAN) à la guitare. Et les autres musiciens, pour moins connus qu’ils soient, n’en sont pas moins excellents comme en témoignent les parties de batterie de "House". Si Quand tout recommence était un album francophone, ici c’est le parti-pris de l’anglais qui a été fait. Et de manière paradoxale, c’est seul titre en français, "Danser sur la glace" qui, à mon sens, surclasse les autres, ces derniers n’ayant toutefois pas à rougir de leurs qualités.
Mais commençons par considérer cet album dans son ensemble.

Ce qui assure sa réussite, c’est le talent dont Tina ARENA fait preuve pour parvenir à insuffler de la passion, de la vie et de la chair dans un style, un AOR mâtiné de variété, qui peine souvent à laisser transparaître des émotions. Mais dès "Church", dont le refrain rappelle les sonorités du "Skyfall" de ADELE, la chanteuse parvient à insuffler à ses morceaux un souffle de sincérité et d’âme, habilement portés par des arrangements qui adoptent parfois un petit côté épique. Et, tout au long de ce disque, elle réussit à nous proposer de la matière intense et prenante tout en restant facile d’accès. C’est d’autant plus sensible lorsqu’elle intègre de légères touches Blues Rock, "Can’t Say Anything", afin de densifier son propos.

Il en va de même lorsqu’elle incorpore quelques éléments plus dansants, ou groovy, comme c’est le cas avec "Devil In Me" qui semble faire quelques clins d’œil au "Fuck You" de Lily ALLEN. L’Australienne sait également se montrer tendre et délicate, même si elle n’opte jamais pour une orchestration sobre, comme cela est souvent le cas en telle circonstance. C’est ainsi le cas avec "Mother to Her Child" qui parvient à se montrer poignant malgré des arrangements qui auraient pu se montrer plus sobres.

La triplette finale "Love Saves", "House", "Danser sur la glace" est tout particulièrement efficace. Le sobre et émouvant "Love Saves", le dynamique "House" et le petit bijou "Danser sur la glace" achèvent de bien belle manière cet album bien plaisant. "Danser sur la glace" a tout du Bonus de luxe, il s’agit en effet de la version française de "Dancing On Thin Ice" (également présent sur ce disque). Et c’est pour moi un beau coup de cœur et une énigme. Je n’arrive en effet pas à déterminer si c’est le fait que les paroles soient aisément compréhensibles qui rend cette version si supérieure à l’original en anglais ? Cela me semble être une explication un peu courte, parce que ce ne sont pas vraiment les paroles qui me touchent mais plutôt le chant et ses intonations vibrantes d’émotions.

Cela amène une autre question : est-ce la langue française qui est plus 'chantante' ou bien plus vectrice d’émotion, que l'anglais ? Ou bien est-ce une question de familiarité, d’accoutumance à des sonorités ?
Cela restera un mystère pour moi. Quoi qu’il en soit, ce morceau est de toute beauté dans sa version française (je serais curieux d’avoir le sentiment d’un anglais). En introduction, j’indiquais que l’on pouvait 'presque' parler d’un sans faute. Je faisais allusion à "Dared To love You First" qui est peut-être un léger poil inférieur aux autres morceaux. Rien de bien dramatique si l’on considère qu’il m’a fallu plusieurs dizaines d’écoutes de l’album pour isoler ce titre qui, effectivement, manque un peu de relief.

En l'état, nous avons un très bel album, très plaisant à écouter, aussi bien lors de sa découverte que sur la durée. Un vrai coup de cœur.
4.5/5

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   NESTOR

 
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- Tina Arena (chant)
- Andy Taylor (guitare)
- Tony Levin (basse)
- André Ferrari (batterie)
- Dea Norberg (chœurs)
- Tania Doko (chœurs)
- Steve Van Velvet (claviers, guitare)
- Jack Earle (claviers)
- Michael Zlanabitning (claviers)
- Anders Wollbeck (claviers, guitare)
- Mattias Lindblom (batterie)


1. Church
2. Cry Me A Miracle
3. Outrun The Night
4. Can't Say Anything
5. Devil In Me
6. Dancing On Thin Ice
7. Mother To Her Child
8. Dared To Love You First
9. Love Saves
10. House
11. Danser Sur La Glace



             



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