Originaire de Boston, Coi LERAY se lance dans le rap dès ses 14 ans en publiant ses premières chansons sur Youtube puis sort cinq EP et mixtapes sur une période de quatre ans. Plusieurs singles, dont un certain nombre de collaborations avec des artistes hiphop, lui valent d’être reconnue rapidement sur la scène musicale. C’est finalement en 2022 que la chanteuse publie son premier album studio, Trendsetter, un projet sur lequel elle s’entoure de rappeurs de sa trempe.

"Hollywood Dreams", premier des vingt titres du projet, plutôt sympa comme introduction sur un beat planant même si passablement autotuné. Le rap de Coi paraît moins sanguinaire que celui de son idole Nicki MINAJ sur l’instru déchaînée de "Blick Blick" et c’est une dynamique qu’on retrouve sur quasiment toutes les collaborations de l’album malheureusement pour la jeune rappeuse de 25 ans.

On ne sait pas exactement si la sauce LERAY va prendre, ce qu’on remarque en tout cas c’est que Coi va puiser dans des influences variées pour créer ses chansons, comme sur "Aye Yai Yai" et ses percussions aux inspirations dancehall ou encore avec l’utilisation des synthés en folie sur "Mission Impossible", assez moyenne. "No More Parties (Remix)" reprend le tube qui l’a fait connaître, cette fois-ci en duo avec Lil DURK sur un rap-rnb guidé par le piano et la basse subtile pour un résultat décontracté et un peu farfelu, ça passe.

Dans la même veine hiphop, il y a le banger décalé aux influences pop "TWINNEM" ou "Heartbreak Kid". Parfois très moyenne comme sur "Paranoid" ou "Lonely Fans", c’est finalement sur des sonorités drill que la rappeuse s’oriente et brille le plus ("Mountains", "Box & Papers" et sur le beat de "Thief In The Night" où les flows de Coi et de G HERB sont au rendez-vous). Le duo avec la chanteuse H.E.R. sur "Overthinking" met les harmonies pop-rnb à l’honneur et ça fonctionne plutôt pas mal malgré la guitare assez banale alors que le titre "Anxiety" penche vers une pop à la production pétillante ou aérienne sur "Too Far".

LERAY parvient à montrer sa vulnérabilité sur la ballade "Clingy" au refrain entraînant, aux côtés de la guitare un peu triste de "Mustard’s Interlude" ou encore sur le rap et le piano mélodieux de "Heart In A Coffin". Finalement, ce brouhaha de presque une heure se termine par la production sombre de "BIG PURR (Prrdd)", pas le meilleur des sons de cet album.

Si Coi LERAY est une artiste assez similaire de sa contemporaine ICE SPICE (promotion en avant-première réussie sur TikTok, collaborations multiples et une viralité qui n’est plus à démontrer), Coi a au moins le mérite d’essayer plusieurs styles et d’ajouter une bonne dose de personnalité et d’énergie dans ses chansons. LERAY n’a sûrement pas encore trouvé sa propre identité musicale, elle suit les tendances et regarde ce qui semble fonctionner. Ce qui est certain c’est que Coi est une rappeuse et une chanteuse douée qui veut toucher à tout : drill, bangers, des pistes plus douces ; assez de diversité pour parler de ses difficultés avec sa santé mentale et pour nous montrer sa personnalité débordante - le plus souvent sur des mélodies catchy, donc difficile de mépriser complètement cet album même s’il n’est pas plus satisfaisant que ça.