Même en pleine pandémie mondiale, Post MALONE prend la plume pour combattre ses démons en musique. Twelve Carat Toothache, quatrième album du rappeur, sort durant l’été 2022, pile à l’heure pour célébrer la fin des dernières mesures Covid. Une fois encore, Posty frappe fort avec cet album très attendu ; on y retrouve l’identité si distinctive de l’artiste, ce côté sensible qui fait son charme et seize chansons méticuleusement travaillées.

Ses démons sont toujours les mêmes : l’amour, le succès, la dépression, l’addiction. Dès les premières notes du sublime titre d’ouverture "Reputation", on est plongé dans cet univers si singulier où les paroles piquantes de MALONE à propos de sa célébrité prennent tout leur sens, sur un piano et des percussions dramatiques (I got a reputation that I can’t deny/You’re the superstar, entertain us). Avec sa voix reconnaissable entre mille et ses mélodies accrocheuses, l'artiste nous embarque dans un voyage musical qu’on commence à bien connaître, mais dont on ne se lasse pas (sauf peut-être sur "Wasting Angels" à l’instru un peu répétitive).

Pour le reste, Posty nous sert encore et toujours son authenticité sur un plateau, que ce soit sur des pistes aux sonorités r’n’b comme "I Cannot Be (A Sadder Song)" ou le single "Cooped Up" sur lequel il officie à la batterie, au détour de chansons aux rythmes plus pop telles "Wrapped Around Your Finger", le single entraînant "I Like You (A Happier Song)" en duo avec Doja CAT, ou l’ambiance effrénée et atmosphérique de "When I’m Alone".

Le featuring "One Right Now" en collaboration avec The WEEKND est aussi à relever pour son beat dance plein de synthés, même si MALONE a presque du mal à tirer son épingle du jeu face à un tel monstre de la pop. Mais on lui pardonnera cette petite faiblesse, finalement c’est le signe que les voix des deux artistes se mêlent à merveille. Posty brille en solo en flexant à mort sur "Insane" ou en se délivrant de ses pensées suicidaires sur le piano mélancolique de "Waiting For A Miracle".

Il y a également une séries de titres épatants : l’amertume de la dépression dans la sublime chanson "Lemon Tree" où la guitare et les violons accompagnent avec justesse les paroles éclatantes d’un Posty au firmament de sa vulnérabilité, exactement comme sur "Love/Hate Letter To Alcohol" bouleversante, tourmentée et mélodieuse. Les paroles reflètent toujours ces idées noires sur "Euthanasia" (I should crack one open/To celebrate bein’ clean/When I go out, ain’t gonna hurt at all/An end to anger, euthanasia) ou sur sa version démo à la guitare "New Recording 12, Jan 3, 2020", encore plus déchirant.

La version deluxe offre deux pistes supplémentaires, dont les productions restent du même niveau : "Waiting For Never" et "Hateful" dont le beat imposant fusionne sans difficulté avec les violons, sans compter la livraison sombre, acharnée et impeccable de MALONE.
Twelve Carat Toothache marque une nouvelle étape dans la carrière florissante du rappeur qui ne cesse d’apporter un vent de fraîcheur sur la scène hip-hop. Posty nous habitue à des sonorités captivantes qui ne ressemblent pas aux autres et continue d’affirmer sa place parmi les grands noms de la musique actuelle.