Droit après GO:OD AM, Mac MILLER, 24 ans, s’attelle à la création de son quatrième album, The Divine Feminine, sorti en 2016, qu’il décide d’orienter sur le thème de l’amour et des peines de cœur, lui qui vient de terminer une relation de longue date. Le hip-hop de Mac se pare de sonorités jazz et d’éléments électroniques qui lui donnent une vibe calme et sereine, terreau idéal pour parler de féminité.

"Congratulations" ouvre le projet avec un piano lumineux et des violons romantiques sur une collaboration entre le rappeur et le chanteur BILAL qui ajoute une touche soul au titre. A l’image de son titre d’ouverture, The Divine Feminine est un album de rap plein de douceur, comme la ballade "Stay", ode à l’amour avec trompette à gogo ou sur l’instru atmosphérique de "Skin", un rnb jazz contemplatif, plutôt très sympa.

Mac continue de célébrer spirituellement et musicalement l’énergie féminine en duo avec la chanteuse américaine Njomza sur "Planet God Damn", un morceau décontracté à la production hypnotique, ou encore face à CeeLo GREEN dans le très paisible "We". "Soulmate" ne me convainc pas malgré son beat moelleux car l’ensemble reste trop mou avec le flow relativement amorphe du rappeur.

"Cinderella", 8 minutes très très bonnes dédiées à sa nouvelle copine la chanteuse Ariana GRANDE, fera dans la romance rnb sur cette collaboration entre le rappeur et Ty DOLLA $IGN. Le single "My Favorite Part" en featuring avec GRANDE met en lumière l’alchimie du couple sur un beat rnb-soul bien groovy et la ballade sexy "God Is Fair, Sexy, Nasty", deuxième collaboration de Mac et du rappeur Kendrick LAMAR, montre encore une fois sur un beat envoûtant à quel point le duo fonctionne. La pépite de cet album reste bien entendu "Dang!", duo entre Anderson PAAK et MILLER qui ne peut que vous mettre le sourire avec ses guitares, sa basse jazzy et ses trompettes pleins de groove et de dynamisme.

Le résultat de ces nombreuses collaborations, c’est un disque de rap qui sonne presque lo-fi, une basse groovy, des mélodies calmes, un thème consistant et des productions surprenantes mêlant de nombreux éléments intéressants qui sauront entretenir autant votre quiétude que votre curiosité. Plus que cohérent sur toute la longueur (10 titres seulement, mais près d’une heure de musique), « Cinderella » et « Dang! » sont deux chansons qui méritent une écoute, la première pour sa mélodie et la seconde pour son funk de qualité façon booster de moral. La prestation du rappeur peut sembler parfois éteinte, et pourtant, elle ne l’est pas puisque Mac chante, donne dans le rap jazzy et sait se montrer vulnérable et pertinent en explorant ses émotions - sans être condescendant - tout en célébrant sa gratitude pour la gent féminine.