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1984 Climate Of Hunter
1995 Tilt
2006 The Drift
2014 Soused

Scott WALKER - Climate Of Hunter (1984)
Par K-ZEN le 12 Janvier 2024          Consultée 479 fois

On l’a cru mort. Malade. Disparu. Et pourtant…

Pourtant, en ce jour de juin 1984, sort un nouvel album signé Scott WALKER, le premier en dix ans. Il succède à une brève reformation des WALKER BROTHERS entre 1975 et 1978 produisant trois disques, dont le dernier Nite Flights fut un flop monumental. Cependant, les quatre morceaux composés par l’Américain qui y figuraient attirent l’œil curieux de BOWIE et ENO, notamment le claustrophobe "The Electrician" où l’on peut déjà sentir poindre une certaine trilogie berlinoise à l’horizon. Cet enthousiasme célèbre produit plusieurs effets.

Le premier est la signature d’un contrat chez Virgin en 1980 après que le magazine Melody Maker a laissé entendre que BOWIE serait prêt à produire un album écrit par WALKER, ce disque de retour devenant peu à peu une véritable arlésienne. Deuxièmement, Julian COPE qui avait sorti sa sélection personnelle Fire Escape in the Sky et Marc ALMOND reprenant "Big Louise" dès son premier opus solo se sentent un peu moins seuls dans leur vénération d’un artiste si particulier. En effet, en Angleterre, certains groupes affiliés au mouvement New Romantic lui prêtent allégeance. Cela commence par ULTRAVOX et HEAVEN 17 puis bientôt au tour de JAPAN, TALK TALK ou COCTEAU TWINS au sein duquel sévissait le fils de l’arrangeur et producteur de plusieurs tubes signés WALKER BROTHERS.

Climate of Hunter baigne dans l’étrangeté : son intitulé mentionnant un mystérieux chasseur, une photographie qui sera la dernière pour Scott en guise d’ornement de jaquette ainsi que des choix artistiques étonnants. Par conséquent, sont engagés un nouveau manager en la personne d’Ed Bicknell entraperçu chez DIRE STRAITS, Bryan FERRY ou Gerry RAFFERTY, auquel s’adjoint le producteur Peter Walsh ayant travaillé sur le chef-d’œuvre des SIMPLE MINDS New Gold Dream dont le son a tant plu à WALKER. Quant aux musiciens, leur rôle est réduit à celui de simples exécutants, enregistrant leurs parties séparément sur les instructions du maître de cérémonie ne voulant pas d’un groupe swinguant à l’unisson, malgré leur pedigree. On retrouve Billy OCEAN apparaissant aux chœurs du plus rock "Track Three", Evan PARKER irradiant de son saxophone le fantomatique "Dealer".

Presque new wave – "Track Seven" très proche des sonorités envoyées par POLICE et agrémenté de deux jolis soli de guitare, le disque présente huit morceaux aux structures peu conventionnelles quand ils sont affublés d’un titre et baignant dans un brouillard atmosphérique atteignant son paroxysme sur "Sleepwalkers Woman". Dénuée de toute percussion, la chanson semble tutoyer un état de grâce inouï, les nappes synthétiques et quasi-statiques se faisant l’écrin somnambule d’une énigme insoluble contée par la voix si particulière du chanteur : En ce temps d’exil/Loin des prisons d’un autre/[…]/Il n’y a pas de voix ici/Seulement des confessions/Qui le gardent caché/[…]/Il a regardé de mes fenêtres/Comme si tout ce qui nous avait remplacé/Pouvait encore finir en moi. Une gravité solennelle quasi liturgique.

La conclusion "Blanket Roll Blues" convie le guitariste Mark KNOPFLER pour une commande bien spécifique. Détonnant quelque peu à l’ambiance générale, le titre propose un blues décharné et minimaliste, adaptation d’un texte écrit par Tennessee Williams et fredonné par un Marlon Brando assis dans la remorque d’un pick-up dans L’Homme à la Peau de Serpent, film de Sidney Lumet. Dans l’autre diagonale, "Rawhide" ouvrait l’album sur des carillonnements de cloche. Comme un retour en pays country via le mot qui titrait la série où sévissait un tout jeune Clint Eastwood ?

C’est ainsi que tu disparais constituaient les mots originels prononcés sur Climate of Hunter. Scott s’apprête de nouveau à faire sien cet adage, un pied de nez temporaire mais dont l’aspect sinusoïdal deviendra une marque de fabrique prégnante.

3.5/5

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- Scott Walker (chant)
- Mo Foster (basse)
- Brian Gascoigne (claviers, arrangements de cordes)
- Peter Van Hooke (batterie)
- Mark Isham (trompette)
- Gary Kettel (percussions)
- Billy Ocean (chœurs)
- Phil Palmer (guitare)
- Evan Parker (saxophone ténor et soprano)
- Ray Russell (guitare)
- Mark Knopfler (guitare)


1. Rawhide
2. Dealer
3. Track Three
4. Sleepwalkers Woman
5. Track Five
6. Track Six
7. Track Seven
8. Blanket Roll Blues



             



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