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SYNTHPOP/ELECTRO-INDUS  |  LIVE

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ULVER - Grieghallen 20180528 (2023)
Par K-ZEN le 29 Avril 2024          Consultée 418 fois

Grieghallen ou Grieg Hall en version anglaise est une salle de spectacle de 1500 places localisée à Bergen. Tout comme le parc dans lequel elle se situe directement, cette dernière fut ainsi nommée en l’honneur du fameux compositeur norvégien Edvard Grieg, natif de cette ville et grand défenseur du folklore nordique à travers son œuvre. La bâtisse est un lieu important de brassage culturel, abritant tout à la fois un studio d’enregistrement très réputé ayant produit d’illustres albums black metal mais aussi foyer de l’Orchestre Philharmonique de Bergen, que Grieg dirigea d’ailleurs entre 1880 et 1882.

Conçue par l’architecte danois Knud Munk, Grieghallen nécessita onze ans de travail afin d’être achevée et incarne un candidat crédible de l’architecture dite moderne. On peut se faire une idée visuelle de la structure en jetant un œil sur la jaquette de ce nouveau disque livré par la meute ULVER mais également à l’intérieur du livret, où celle-ci se décline sous diverses formes géométriques : esquissée via traits simples ou multiples, brouillons, nets, plus ou moins épais ou ébauche négative avec remplissage sombre. Au dos, une simple question énigmatique.

Quel type d’animal êtes-vous ?

La phrase concluait visuellement le concert d’ULVER au Norwegian National Opera le 31 juillet 2010, un des moments marquants d’une tournée qui constituait la toute première depuis leur formation au début des années 90, et interrogeait ainsi l’attente intérieure et personnelle de l’individu-public. Bien entendu, lorsque nous allons à une représentation d’un des artistes chers à notre cœur, nous aimerions être conviés à l’élaboration du répertoire, liste dans laquelle nous voudrions voir figurer nos chansons favorites du passé et non pas le dernier album en date ou un quelconque matériel inédit. Seulement, la frontière entre le second type d’item et le premier est extrêmement poreuse, tant et si bien que la nouveauté peut facilement espérer intégrer le favori. Pour cela, elle peut compter sur l’écoute répétée qui, à l’instar d’une thèse suédoise qui l’affirma courant 2017, augmente l’appétence pour la musique dite complexe. Cela se traduit graphiquement via la courbe nommée Wundt, tirant son nom du psychologue allemand considéré comme le père de la psychologie expérimentale, celle-ci se distinguant par l’utilisation de statistiques et autres méthodes révolutionnaires pour l’époque.

Évidemment, ULVER peut légitimement prétendre au statut de musique complexe. Son origine première belliqueuse, mais également son évolution naturelle qui l’éloigna de ces ambiances délétères pour valider un positionnement sur l’échiquier fluctuant au gré de sorties défiant les genres. Le 28 mai 2018 – à un jour près ce fut parfait – le loup s’était depuis peu attaqué à la synthpop épique avec la publication un an auparavant de The Assassination of Julius Caesar. Cet album constituerait la majeure partie du répertoire défendu sur scène, complété par certains morceaux figurant sur l’EP Sic Transit Gloria Mundi ; comme à Grieghallen, une parmi les huit représentations proposées en 2018 dont deux furent déjà retranscrites physiquement, Drone Activity puis Hexahedron plus récemment, chronique disponible dans ces colonnes, dispensée par votre humble serviteur.

En live, la musique d’ULVER acquiert un supplément d’âme indéniable. Les textures organiques sont renforcées via des percussions omniprésentes, ajoutant parfois ce côté tribal à des pièces qui, bien que leur format s’avère généralement typiquement pop, ne s’interdisent jamais l’improvisation : "Coming Home", titre déjà par ailleurs excellent, propose une exaltation abstraite et souterraine durant dix-huit minutes transcendantales – et ce malgré l’absence fondamentale du chamane Nik TURNER – quand "So Falls the World" s’anime soudain dans une frénésie psyché-électronique quasi-irréelle lorsqu’on songe à son contenu lyrique. Quoique…

Tel un funambule, ULVER parvient à trouver un équilibre parfait, contrebalançant son aspect flamboyant et les jeux de lumière imaginés par Birk Nygaard avec des symboles historiques éloquents. La première phrase animant un superbe "Nemoralia" convoque ainsi des torches humaines, fantômes des chrétiens romains persécutés après le Grand Incendie de Rome en 64 après J.-C. dont on soupçonne le fantasque Néron d’en être l’auteur avant d’évoquer un peu plus loin Lady Di. Ailleurs, "Transverberation" évoque la fusillade ayant failli tuer le pape Jean-Paul II en 1981 puis repart dans des sixties tardives hantées par le fantôme barbu de Charles Manson.

Le groupe norvégien ne se met ainsi que rarement en première ligne, préférant endosser le rôle de messager d’une thèse résumée au cœur du très spirituel "Angelus Novus" : Cela nous dépasse/Un vent trop imposant souffle. Ces mots sont une référence à peine masquée à l’ultime texte Sur le Concept d’Histoire rédigé par le philosophe allemand Walter Benjamin avant son suicide en 1940 afin d’échapper aux Nazis. L’Histoire est un vecteur de tragique périodique, se travestissant souvent pour éviter le déjà-vu, une machine imposante dont les rouages ne sont maniables que difficilement et à long terme.

Quant au loup, il continue lui aussi à avancer ses pions invariablement. Nous autres, animaux logiques, écoutons son chant plaintif oscillant entre rage et mélodie, sans pouvoir situer précisément sa provenance.

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- Ole Alexander Halstengård (synthés, chœurs)
- Anders Møller (percussions)
- Tatiana Palanca, Sisi Sumbundu (chœurs)
- Kristoffer Rygg (chant, percussions)
- Jørn H. Sværen ('horloges')
- Ivar Thormodsæter (batterie)
- Stian Westerhus (guitare, chœurs)
- Tore Ylwizaker (claviers, synthés)


1. Nemoralia
2. Southern Gothic
3. 1969
4. So Falls The World
5. Rolling Stone
6. Echo Chamber (room Of Tears)
7. Transverberation
8. Angelus Novus
9. Bring Out Your Dead
10. Coming Home



             



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