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1968 This Is My Country
1976 It's About Time

The IMPRESSIONS - It's About Time (1976)
Par LE KINGBEE le 18 Janvier 2024          Consultée 205 fois

Nous sommes en 1976, depuis la création du groupe à la fin des fifties, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. De la formation originelle, il ne reste plus que Sam Gooden. Fred Cash n’est arrivé qu’en 1959, remplaçant Jerry Butler. Autre chamboulement, après s’être fait connaître chez Vee-Jay Records avec "For Your Precious Love", la formation a connu de fastes années chez ABC -Paramount. Durant les sixties, sous la houlette de Curtis MAYFIELD, les IMPRESSIONS ont enchaîné les hits "Gypsy Woman", "Minstrel And Queen", "It’s All Right", "Keep On Pushing" et décroché le jackpot avec "People Get Ready" et "We’re A Winner".
Fin 60, la formation quitte ABC pour rejoindre le label Curtom, la nouvelle maison de disques de Curtis Mayfield, Gooden et Nash officiant au passage leur mentor dans la direction artistique. Fin 69, les IMPRESSIONS mettent en boîte leur troisième Number One avec "Choice Of Colors". A l’orée des années 70, la formation place encore deux chansons dans les charts Soul avec "(Baby) Turn On Me" et "Check Out Your Mind", mais c’est bien connu, tout ou presque a une fin. Curtis MAYFIELD volant vers une carrière solo, le groupe collabore alors sur les conseils de MAYFIELD et de Donny HATHAWAY avec Leroy Hudson, mais la recette ne prend pas et le public se désintéresse d’un groupe qui a marqué la précédente décennie par la qualité de ses textes, de ses arrangements et d’un engagement socio-politique fort.
Face à ce déclin, Gooden et Nash prennent le taureau par les cornes et font appel à deux nouveaux chanteurs Reggie Torrian et Ralph Johnson, tandis que le groupe confie son répertoire à Ed Townsend, un proche de Marvin GAYE. Cette association digne d’un électrochoc leur permet de retrouver la tête des charts, une première depuis cinq ans. Ralph Johnson prend soudainement la poudre d’escampette pour rejoindre le groupe Mystique, la belle embellie de la première moitié des seventies s’évaporant aussitôt, à tel point que le groupe sans contrat est tout heureux d’atterrir chez le label Cotillion.

Ce changement de tournure reste perceptible comme le montre la pochette sur laquelle les quatre membres sont affublés d’un costume trois pièces aussi blanc que la robe de l’Immaculée Vierge Marie. Les Impressions portent strictement la même tenue jusqu’à la cravate, une allure proche entre celle du maquereau local ou de l’évangéliste bonimenteur, chacun se fera son idée.
L’album provient de quatre sessions captées au Barnum Recording Studio et au Wally Heider Recording, deux studios implantés à Hollywood. Une autre provient de l’ABC Recording Studio situé à deux pas à l’autre bout de Los Angeles, la dernière provient du Paragon Studio basé à Chicago, mégapole où le groupe a vu le jour.
Derrière les consoles, on retrouve quatre ingé-son différents mais aucun ne se distingue de ses confrères.
Si six des huit titres proviennent de la plume de Mervin Steals, un auteur compositeur de Philadelphie qui vient de connaître un petit succès avec "Could It Be I’m Falling In Love" enregistré par les Spinners, autant dire qu’aucun d’entre eux ne se démarque véritablement. Idem pour l’orchestration et une production toutes deux bien dans l’ère du temps. On retrouve pourtant de bons guitaristes avec le jeune Ray Parker Jr. (Marvin GAYE, Freddie HUBBARD, Barry WHITE) Lee Ritenour (Carly SIMON, The Four Tops), Ben Benay (DELANAY & BONNIE, Bobby BLAND), le bassiste James Jamerson (Stevie WONDER, The TEMPTATIONS, Yvonne FAIR) mais ceux-ci sont noyés par une surenchère de claviers et de synthé quelle que soit l’origine des pistes et des arrangements bateaux qui évitent toutefois toute influence Disco.

Le répertoire propose toutefois de bons moments. En guise de mise en bouche, "In The Palm Of My Hands" * diffuse une ambiance dansante entre la Soul de la Windy City et le Philly Sound. La bonne impression se confirme avec "You’ll Never Find" avec une guitare plus légère à la frontière du Funk Floridien. "Same Old Heartaches" se dévoile comme une ballade à la Barry WHITE bourrée de chœurs trop présents et d’une orchestration ne parvenant jamais à se démarquer de la production de l’époque. Le chant de Reggie Torian ne parvient à aucun moment à sublimer "I Need You", une ballade qui fait office de guimauve. "Stardust" reste atrocement anonyme, les arrangements bien représentatifs de l’époque tanguent dangereusement entre une Soul impersonnelle et de la Disco neutre et insipide. Dernier apport de Mervin Seals, "What Might Have Been" =** vaut essentiellement par ses harmonies vocales avec en tête de gondole Nate Evans dont le timbre baryton place le titre sur orbite d’autant plus que les cuivres se montrent d’une sobriété étonnante.
Deux titres échappent à la main mise de Mervin Steals. "Time", une compo de McKinley Jackson, un arrangeur producteur déjà entendu auprès de Dionne Warwick et Lamont Dozier, ne parvient que trop rarement à maintenir la tension, les arrangements de cordes et de cuivres de Gene Page se révélant désespérément anodins, comme délavés. Paul Richmond, futur compositeur pour Tyrone Davis, apporte "I’m a Fool For Love", un Soul Blues lent dans lequel Nate Evans nous fait part de l’emprise d’une femme à la moralité douteuse. La tension dramatique est ici renforcée par le saxophoniste Ernie Watts.

Malgré son titre qui laissait présager de bonnes choses, ce vingtième opus du groupe se révèle inégal et manque de profondeur et d’accroche. La période où Curtis MAYFIELD parvenait à sublimer cette icone de la Soul qui fut longtemps trio semble bien lointaine. Les chansons dont certaines serviront à agrémenter les longues marches et diverses manifestations en faveur du Mouvement pour les Droits Civiques figurent à des années lumière. Aujourd’hui, seuls trois morceaux parviennent à retenir l’attention, le répertoire des IMPRESSIONS s’étant érodé avec le temps par manque de renouveau et d’inspiration.

Note réelle : un tout petit 2.

*Titre homonyme à celui d’Alison Krauss.
**Titre homonyme à celui de Little Texas.

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   LE KINGBEE

 
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- Sam Gooden (chant)
- Fred Cash (chant)
- Reggie Torian (chant)
- Nate Evans (chant)
- Ray Parker Jr. (guitare)
- Lee Ritenour (guitare)
- Ben Benay (guitare)
- James Jamerson (basse)
- Scott Edwards (basse)
- James Godson (batterie)
- Ed Greene (batterie)
- Ollie Brown (batterie)
- Jack Ashford (percussions)
- Eddie Brown (percussions)
- Gary Coleman (percussions)
- Gene Page (saxophone 5-8)
- Ernie Watts (saxophone 4-7)
- Oscar Brashear (trompette 2)
- John Barnes (claviers)
- Ronald Coleman (claviers)
- Sylvester Rivers (claviers)
- Mckinley Jackson (claviers)
- Mervin Sheals (orgue)


1. N The Palm Of My Hands
2. You'll Never Find
3. Same Old Heartaches
4. I Need You
5. This Time
6. Stardust
7. I'm A Fool For Love
8. What Might Have Been



             



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