« Fille de » ou nepo baby comme on dit aujourd’hui, Gracie ABRAMS est une artiste à part entière. Elle débute la musique et l’écriture dès sa plus tendre enfance et trace son chemin dans l’industrie grâce à son talent et sa voix captivante, quoi qu’en disent les mauvaises langues qui prêteraient son succès aux relations de son père réalisateur. Elle sort deux EP entre 2020 et 2021 qui consolident sa réputation d’artiste ingénieuse et Gracie revient durant l’été 2023 avec son premier album studio, Good Riddance, ainsi que la tournée éponyme qui s’en est suivie.

Depuis sa sortie, l’album suscite l’enthousiasme des fans et des critiques qui saluent la gamme d’émotions explorées ; de l’amour au chagrin, de l’espoir à la résilience ; des thèmes universels que Gracie déploie au travers de paroles touchantes sur des instrumentations riches. L’autrice-compositrice-interprète mélange piano, synthé et guitare acoustique sur le titre d’ouverture "Best", dans une ambiance intimiste qui la suivra sur tout le disque comme sur "405", "Will You Cry?", mais encore "Two People" où viennent s’ajouter des bois.

La jeune californienne accumule les ballades, soigneusement orchestrées ("I Should Hate You", le single "Where Do We Go Now?" et ses violons délicats, ou "Fault Line" sur laquelle ABRAMS joue au piano électrique) et parfois plus minimalistes comme sur le single "Amelie". Les arrangements doux et subtils de la chanson d’amour "The Blue" en renforcent l’impact émotionnel alors que le beat plus pop de "Unsteady" apporte un peu de rythmique à toute cette mélancolie.

On se fait entraîner par les guitares plus dynamiques de "Block Me Out" ou de "Full Machine", mais aussi par la mélodie du single "I Know It Won’t Work". L’influence musicale que Gracie puise dans la folk se fait entendre dans "This Is What The Drugs Are For" grâce à des percussions denses et une production tout en légèreté.

Avec une énergie plus prononcée, le single "Difficult" offre en milieu d’album une véritable rupture des ambiances plutôt tristes de l’opus. La jeune chanteuse de 24 ans y raconte avec honnêteté et un peu d’innocence ses insécurités sur un refrain intense en émotions et à la mélodie accrocheuse. L’instrumentation menée par un piano aux sonorités plus sombres et les nuances de synthés de "Right Now" en font un titre de fermeture idéale, dans un style ambient sur presque six minutes.

Nepo baby ou pas, Gracie ABRAMS est déjà reconnue comme une des artistes à surveiller et établi sa place discrètement avec son indie-pop à la sauce Taylor SWIFT ou Olivia RODRIGO, deux de ses inspirations majeures dont elle a fait les premières parties. Gracie ne craint pas de partager son monde intérieur dans Good Riddance et le public en est friand, à tel point que la jeune chanteuse est nommée dans la catégorie du Meilleur nouvel artiste aux Grammys à venir. En conclusion, Good Riddance mérite tout juste la note de 4 mais sera une jolie découverte pour ceux qui cherchent un moment musical simple et authentique.