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WORLD-GOTHIQUE-FOLK  |  LIVE

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1984 1 Dead Can Dance
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1987 1 Within The Realm Of A Dying...
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2012 1 Anastasis
2018 Dionysus

ALBUMS LIVE

1994 Toward The Within

COMPILATIONS

1991 A Passage In Time
 

- Style : Irfan, Popol Vuh, Daemonia Nymphe
- Style + Membre : Lisa Gerrard

DEAD CAN DANCE - Toward The Within (1994)
Par MARCO STIVELL le 5 Février 2024          Consultée 649 fois

Depuis le début des années 90, on pourrait penser que la production de DEAD CAN DANCE a tendance à s'étioler, mais cela ne vient qu'après coup, moins parce que leur nouvel album de 1994 est un live que parce qu'il est l'avant-dernier avant une longue pause non point soupçonnée encore. Le dernier album en date, Into the Labyrinth, symbolisant la première séparation (plutôt d'ordre privé) entre Lisa Gerrard et Brendan Perry, a mis trois ans à paraître. Malgré des qualités habituelles et un joli succès, il marque souvent pour les fans un début de moindre intérêt (sauf rares exceptions dont il est le préféré), dû à une orientation plus world que gothique/médiévale et le suivant, Spiritchaser (1996) ira encore plus dans le même sens.

Entre les deux, Toward the Within (homonyme d'un morceau d'Into the Labyrinth, avec un 's' perdu) ne détonne pas pour ce choix musical. Toutefois, il possède sa propre identité. Pour commencer, avouons qu'un disque 'world' enregistré en Californie dans un théâtre vaudeville n'est pas courant ; le Mayfair Music Hall, créé au début du XXème siècle, ne s'en est pas relevé, au sens propre et triste du terme puisqu'après ce dernier 'grand' concert d'automne 93, un tremblement de terre au mois de janvier 94 l'a laissé démoli pour de bon. Même s'ils n'en sont pas à leur premier concert, il y a là de quoi changer tout de même des églises pour la spatialisation du son DEAD CAN DANCE !

Autre spécificité tout à son avantage : onze des quinze titres sont inédits. Le duo n'en a gardé que deux de son dernier album en date ("Yulunga (Spirit Dance)" et le traditionnel "The Wind That Shakes the Barley"), repris autant des précédents, à savoir l'imparable "Cantara" de Within the Realm of a Dying Sun (1987) et "Song of the Sybil" (Aion, 1990), aussi mystiques l'un que l'autre et différents dans leurs approches pour pousser en avant la voix de Lisa Gerrard. Si "Song of the Sybil" garde son charme planant, avec le même son de clochette qui, d'une note unique, ouvre le concert, "Cantara", peut-être légèrement moins belle qu'en studio d'origine en termes musicaux, révèle ici de la part de Gerrard une plus grande force de caractère. Les frissons restent.

Suivant l'orientation musicale nouvelle du groupe, les percussions sont prépondérantes, parfois seules entre elles et en improvisation comme la fin d'"Oman", imprégnée du pays arabique du même nom. L'anglais de Brendan Perry s'y mêle au langage des caravanes, ainsi qu'au rythme, comme c'était déjà le cas un peu avant, vers le début du concert, sur "Desert Song", "Yulunga" et surtout l'impressionnant "Rakim", même si l'on perçoit également un attrait irlandais presque naturel pour les musiques grecques (rappelez-vous le bouzouki, si commun entre les deux cultures). Cette danse sensuelle, menée par Perry, est complétée par les nappes de claviers chargées en soleil d'Orient, fait de plomb mais aussi de beauté, par la voix promeneuse de Gerrard, son précieux yang ch'in également qui donne une couleur incroyable à ces morceaux, avec des airs de bouzouki justement.

Les percussions en pagaille sont jouées par la quasi-totalité des musiciens présents, notamment Rónán Ó Snodaigh, leader du groupe dublinois KILA, auquel appartient également le guitariste Lance Hogan. Elles sont équilibrées avec la "Persian Love Song" de Gerrard a-cappella dont les vocalises nasaux et roulés évoquent un pistolet en argent, ou même avec le charme lyrique de la magnifique "Sanvean", composée par la chanteuse exilée en Irlande au moment des répétitions pour la tournée, pensant à sa famille en Australie qui lui manquait. Sa voix, portée par les nappes classisantes d'Andrew Claxton, co-compositeur, atteint de nouveaux sommets, y compris en douceur – elle reprend par la suite ces deux titres sur son premier album solo The Mirror Pool, 1995, auquel participe également l'autre claviériste de ce live, John Bonnar. Idem de son interprétation de "The Wind That Shakes the Barley", avec un anglais folk si simple pour celle qui nous a habitués à son langage personnel, ses glossolalies !

Malgré la force de ces titres, que ce soit l'élégant solo de low whistle ("Piece for Solo Flute") de Robert Perry, frère de Brendan qu'on avait déjà entendu aux cornemuses sur Aion, les chants en mode mixolydien très solaires de "Rakim" ou de la complainte "Tristan", la grandeur de "Oman", "Cantara", "Sanvean" ou du plus gothique à l'ancienne "I Am Stretched on Your Grave", le clou du spectacle est encore ailleurs. Il revient au chanteur, qui sans crier gare, nous offre d'abord un superbe "I Can See Now" aux arpèges de guitares acoustiques (6 et 12 cordes) valsés, avec des effets de claviers célestes, fantomatiques. Une ballade aux étoiles de marin partant à l'aventure, complétée par l'enchaînement avec "American Dreaming", un peu plus feu de camp mais tout aussi marquante, épique, remplie d'espoir et de désillusion avec un timbre d'adolescent. L'effort, renforcé par la surprise, convient terriblement bien au trouvère Brendan Perry, à sa voix incroyable. Pour en ajouter un peu, "Don't Fade Away" termine le concert sur le même ton, avec chaleur et nostalgie.

Bien plus qu'un simple live, Toward the Within pourrait bien être une forme de seconde compilation (après A Passage in Time, 1991) pour DEAD CAN DANCE, synthétisant leur carrière, même si les éléments post-punk des débuts, dix ans plus tôt, sont remplacés par des éléments folk celtisants encore plus inédits. Une vidéo du concert existe, mais rien qu'en audio, le voyage est entier, d'une qualité garantie. Pour DEAD CAN DANCE, c'est une excellente porte d'entrée.

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   MARCO STIVELL

 
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- Lisa Gerrard (chant, yang ch'in, percussions)
- Brendan Perry (chant, percussions, guitare, tin whistle)
- Robert Perry (percussions, flûte, low whistle, guitare)
- Lance Hogan (guitare)
- John Bonnar (claviers, percussions)
- Rónán Ó Snodaigh (percussions)
- Andrew Claxton (claviers, percussions)


1. Rakim
2. Persian Love Song
3. Desert Song
4. Yulunga (spirit Dance)
5. Piece For Solo Flute
6. The Wind That Shakes The Barley
7. I Am Stretched On Your Grave
8. I Can See Now
9. American Dreaming
10. Cantara
11. Oman
12. Song Of The Sibyl
13. Tristan
14. Sanvean
15. Don't Fade Away



             



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