Recherche avancée       Liste groupes



      
BOSSA NOVA  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


Antonio Carlos JOBIM - A Certain Mr Jobim (1968)
Par ERWIN le 14 Février 2024          Consultée 222 fois

Ce titre d’album en anglais, on en cause ? Pourquoi le pape de la Bossa Nova, à 30 ans révolus, aurait-il besoin de faire passer ses messages en anglais, lui qui symbolise au mieux l’état d’esprit Carioca – habitant de Rio de Janeiro - de par le monde ? Il va de soi que l’on connaît la difficulté des Américains pour entendre autre chose que leur langage dans des chansons à succès. Alors, comme Antonio ne souhaite laisser à personne d’autres le soin de défendre ses mélodies, il y va lui-même, alors qu’on connaît sa propension naturelle à la modestie. SINATRA aurait été plus indiqué bien sûr, comme il le fera plus tard. En attendant, ce troisième véritable opus est enregistré en 67 et ne fait que la petite durée de 26 minutes.

Nous avons donc droit à quelques chansons… en anglais ! Que les puristes se bouchent les oreilles ! Les autres supporteront fort bien l’assemblage qui s’écoute sans le moindre effort. Antonio a donc réenregistré le classique du coin : "Of-Key", soit la version anglaise de "Desafinado". Les maniaques du coin vous diront tous que seul le brésilien – et non le portugais – convient à la diction de la bossa nova, c’est une évidence et personne ne pourra soutenir le contraire sans encourir les foudres de toute une nation. La mienne aussi ! "Bonita" était aussi sur le deuxième opus du maître, certes dans des atours en portugais, et l’analyse est donc exactement la même. Antonio Carlos JOBIM se débrouille bien dans la langue de Shakespeare mais...

Par instant, Tom JOBIM sonne tel The voice Frank SINATRA, toutes proportions gardées bien entendu, et c’est le cas sur "Por Causa De Voce" qui résonne fort bien en anglais sous le titre "Don’t Ever Let Me Go". Le rythme et l’orchestration de "I Was Just One More For You" restent assez dignes, même si le titre n’est pas resté comme un classique du genre. Nous en terminons avec cette tentative d’américanisation sur "Photograph", qui se laisse fort bien écouter et dispense toute la maîtrise du grand créateur. Le petit solo de piano est une vraie petite merveille. Je déplore un tant soi peu les cordes du couplet, mais l’époque le voulait.

Et comme on ne fait pas les choses à moitié, on va aussi donner des noms anglais à des instrumentaux. Mais oui messieurs dames, on vous prend pour des cons, de dangereux dégaineurs de carte bleue addicts à l’anglais ! "Surfboard" faisait aussi partie de cette fournée de titres du premier opus de Antonio et qui connut ici une seconde jeunesse. L’orgue le drive de bout en bout et lui donne une identité plus complexe… très B.O de films en fait. Cela aurait pu convenir à un Hitchcock pour sa vibration un brin mystérieuse. "Estrada Do Sol" amène un peu de calme ensoleillé et d’insouciance dans son piano champêtre et sa guitare cool. On se croirait dans un film avec une bagnole qui longe de jolis paysages. C’est ça, la bossa, la contemplation dans toute son onirique beauté.

La flûte traditionnelle sud-américaine est à la manœuvre sur "Outra Vez" où les cordes prennent possession de tout l’espace disponible et où l’ensemble, s’il reste bossa, verse cependant pas mal dans la musique d’ambiance pour restaurant chic avec ses sifflements qui me semblent moins attractifs. "Se Todos Fossem Iguais A Voce" ne sonne pas aussi bien que les grands classiques du père de la musique sud-américaine jazzy. Enfin, on attaque la version instrumentale de "Zingaro", plus smooth que jamais, comme dans l’atmosphère enfiévrée d’un club d’Ipanema à 5 heures du mat, mieux qu’à New York, croyez-moi ! Eh oui, ça c’est du smooth, les gars, il faut savoir que le merveilleux Chico BUARQUE va écrire un peu plus tard de jolies perles pour cette mélodie qui deviendra alors "Portrait In White And Black", leur première réelle collaboration, tout est histoire d’amitié et de famille au Brésil.

Halala ! Comme il est difficile de se montrer sévère avec un opus du maître Tom JOBIM ! Mais pour moi il est évident que cette tentative de sonner américain non seulement enlève du crédit à l’identité des compositions finalement classiques ici présentes, mais il faut aussi admettre que le choix des reprises n’est pas le plus judicieux. Il manque ici un autre vrai grand classique pour ce certain Mr Jobim ! Je me montre sévère mais la note reste tout de même de 3 étoiles.

A lire aussi en JAZZ par ERWIN :


Emily REMLER
Take Two (1982)
Deuxième prise et confirmation




Tommy EMMANUEL
It's Never Too Late (2015)
Jamais trop tard pour le plaisir !


Marquez et partagez





 
   ERWIN

 
  N/A



- Antonio Carlos Jobim (guitare-piano-orgue-chant)
- Dom Um Romao (batterie)


1. Bonita
2. Se Todos Fossem Iguais A Voce
3. Of-key
4. Photograph
5. Surfboard
6. Outra Vez
7. I Was Just One More For You
8. Estrada Do Sol
9. Por Causa De Voce
10. Zingaro



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod