Cela faisait bien longtemps que THE SILENCERS, très actifs et populaires dans les années 80 et 90 ne nous avaient pas proposé un nouvel album. Il faut dire que les années 2000 n’ont pas été avares en termes de changement de liner-up pour eux, avec notamment le décès de l’un de leurs co-fondateur, Cha Burns.
C’est chose faite avec cet inattendu Silent Highway. Inattendu quant à sa sortie, car pour ce qui est du style, nous sommes très vite en terrain connu.

Le groupe évolue toujours très majoritairement dans un Rock léger très fortement teinté de Folk et de Pop. Dès l’introduction de "67 Overdrive" passée, et magnifiée par un gimmick d’orgue entêtant, la voix de Jimme O'Neill se rappelle à nos bons souvenirs. Avec "Whistleblower", le saut dans le passé est encore plus flagrant. C’est léger, dynamique, primesautier et très facile d’accès et le groupe nous montre clairement qu’il n’a pas perdu la main et qu’il excelle toujours pour nous pondre de petites ritournelles entrainantes et lumineuses.

Les surprises ne sont pas très nombreuses, sans que cela ne soit bien gênant. Parmi celles-ci, on peut tout de même citer "Silent Highway" qui possède une ambiance un peu Country, que l’on doit essentiellement aux chant de Aura O’Neill, la fille de Jimme O'Neill. Mais également le plus sobre et éthéré "On High" qui pourrait rappeler le U2 de la fin des années 80, le chant évoquant même parfois celui de Bono. Mais c’est surtout "What’s Inna Name", avec sa rythmique hypnotique et son tempo lancinant qui dénote en sonnant beaucoup plus moderne que les autres titres. C’est assez surprenant provenant de THE SILENCERS, mais il faut reconnaitre que c’est plutôt une très bonne surprise.

De même "Bringing Up The Young" doté d’un son plus lourd et agressif nous montre un THE SILENCERS étonnement à l’aise dans un registre plus Heavy. Alors, soit, il y a quelques titres un peu dispensables à l’image de "Rabbit", qui comporte également quelques touches de U2. Mais cela reste très marginal, et la plupart du temps c’est un réel plaisir que de se replonger dans les talents de conteurs et d’arrangeurs du groupe. Comme cela peut être le cas avec l’envoutant "Windswept Girl".

On pourra remarquer que l’introduction de "Sunny Side" évoque furieusement le "(Don’t Fear) The Reaper" du BLUE OYSTER CULT. A ce niveau, difficile d’imaginer que ce ne soit pas volontaire. L’album s’achève sur "Torchsong", un morceau émouvant et particulièrement réussit. Une belle manière de terminer ce disque qui constitue un bien beau retour aux affaires.

Ce Silent Highway est au final une bien bonne surprise. Le groupe parvenant à concilier de manière assez habile une nostalgie bon teint et d’heureuses digressions vers des univers dans lequel on ne l’attendait pas forcément.