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COLDWAVE  |  STUDIO

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2024 C'Est à Moi ça

GWENDOLINE - C'est à Moi ça (2024)
Par JOVIAL le 21 Mai 2024          Consultée 538 fois

Le succès, GWENDOLINE était loin de l'avoir prévu. Après un passage réussi aux Transmusicales de 2021, le duo breton a acquis une notoriété qui a depuis largement dépassé les frontières de l'ancien duché. Des textes en français, d'une ironie mordante, et une attitude je-m'en-foutiste qui interpelle immédiatement, agace parfois, ne laisse en tout cas pas indifférent. De quoi attirer l'œil avisé du boss de Born Bad Records, grand défenseur de la contre-culture-française-tu-vois?, espérant bien voir Pierre et Mickaël venir lui offrir un jour un nouvel album digne d'Après c'est le Gobelet!.
Pour cela, nos deux compères ont migré un peu plus à l'Ouest et se sont installés à Brest, là où les loyers sont moins chers et l'amour au rendez-vous. Quelques mois de travail plus tard et des litres de bières proportionnellement éclusés, C'est à moi ça est fin prêt pour la presse, avec en prime une petite photo devant le magnifique clocher bétonné de l'église Saint-Louis.

Born Bad Records insiste beaucoup sur le fait que GWENDOLINE n'en a rien à foutre, mais cela n'est pas tout à fait vrai. Derrière la com', il y a deux petits gars qui ont des choses sur le cœur et le crachat au bord des lèvres. C'est à moi ça est la chronique d'une fin de jeunesse désabusée. Les perdants qui boivent parce qu'on a toujours bu, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire en attendant la prochaine soirée, où on boira encore. Faire la fête, regarder des conneries sur TMC et partir pour oublier cette France, génial royaume de la déprime. Au comptoir, les vieux cons nés pendant les Trente Glorieuses viennent faire la morale aux jeunes cons qui regrettent amèrement l'entrée dans l'âge adulte et sa caravane d'emmerdements. Pas de politique, pas de jaloux, nos néo-Brestois distribuent les bras d'honneur aux crevards des deux camps, du jeune bourge qui vient t'expliquer la méritocratie en faisant tomber ses cinq-cents euros d'argent de poche au jeune prolo prêt à tout pour ramasser du fric, peu importe le taff, quitte à se vendre soi-même.
La grand force de ce second album, c'est encore une fois les textes, cyniques et percutants. On ne peut ainsi s'empêcher de sourire à l'évocation des vacances de riches ("Clubs") et celles des classes moyennes ("Palace Meetic"), deux facettes d'un même monde futile. Entre deux pintes de blonde, GWENDOLINE nous dresse aussi le portrait d'un quotidien pas vraiment rose : les boulots de merde, les réseaux sociaux, le voisin qui cogne sa femme, le mec raciste en bas, la malbouffe. Cela dit, ça pourrait être pire : on pourrait vivre à la campagne, merci la ville ! Mais derrière ce masque de chevalier-schlag, le duo se montre parfois peut-être plus engagé qu'il ne veut bien l'avouer. "Conspire" passe ainsi au vitriol la classe dirigeante française et c'est assez jouissif.

À la confluence de la cold-wave, de l'electro et de la chanson française, C'est à moi ça ne s'éloigne guère de ce que l'on avait pu entendre sur Après c'est le Gobelet!. Des refrains qui vous restent en tête et des instrumentations minimalistes mais très travaillées (cf. "Héros National", "Palace Meetic", "Le Sang de Papa et Maman"), pour un disque un poil plus sombre que le précédent, disons gris, comme le béton brestois. GWENDOLINE se revendique toujours de la 'schlagwave', une manière comme une autre de se moquer des étiqueteurs compulsifs. Dans un récent papier, un journaliste du Ouest-France les comparait à Partenaire Particulier sous tranxène. La référence est un peu éculée mais l'idée est là, avec des morceaux pour lesquels on ne sait jamais si l'on doit danser ou bien baisser la tête en fumant sa clope - spoiler : vous pouvez faire les deux en même temps.

C'est à moi ça manque néanmoins de variété. Cela est surtout dû au chant qui reste souvent sur la même corde volontairement monotone durant les couplets. Quelques titres se détachent du peloton, en particulier "Héros National", "Rock 2000'" et "Pinata", sans pour autant se montrer aussi mémorables que "Chevalier Ricard" ou "Audi RTT" sur Après c'est le Gobelet!. En somme, si la bière est globalement bonne, on aurait aimé y voir plus de bulles.

Note réelle : 3,5/5

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   JOVIAL

 
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- Mickaël Olivette (chant / musique)
- Pierre Barrett (chant / musique)


1. Conspire
2. Clubs
3. Rock 2000
4. Si J’préfère
5. Héros National
6. Merci La Ville
7. Palace Meetic
8. Le Sang De Papa Et Maman
9. Pinata
10. Parce Que J’ai Rêvé D’Être Riche



             



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