Recherche avancée       Liste groupes



      
INDIE ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2014 Hozier
2024 Unreal Unearth : Unheard

HOZIER - Unreal Unearth : Unheard (2024)
Par MK ULTRA le 22 Mai 2024          Consultée 1205 fois

Tous les cinq ans, HOZIER secoue le monde avec un nouvel album. Guitare à la main, il décide de nous emmener manger les pâquerettes par la racine et de nous faire faire une plongée dans l’Enfer de Dante. Il expliquera dans ses interviews que la pandémie de nos années 20 fut l’occasion pour lui de découvrir La Divine Comédie, qu’il suit comme un fil d’Ariane sur Unreal Unearth : Unheard.

L’album s’ouvre sur quatre titres qui n’avaient à l’origine pas été publiés en 2023 : "Too sweet", "Wildflower and Barley", "New Empire" et "Fare Well". Si HOZIER garde sa patte folk distinctive, on remarque immédiatement sur cet album qu’il a décidé d’étendre et de moderniser son arsenal : en plus du gospel qu’il affectionne tant, il nous offre des cloches fort joyeuses sur "Too Sweet", sur "New Empire" il instaure une ambiance sombre et dystopique, particulièrement intense.

Mais la véritable descente commence sur “De Selby”, un titre en deux parties, qui nous plonge dans l’atmosphère contemplative et poétique de l’album. La première partie de la chanson a un aspect très cinématique, on s’éloigne du blues du premier album pour rester sur un folk moderne et mystique. La mélodie est douce, et le dernier couplet interprété en irlandais rend la chanson absolument divine. La seconde partie est irrésistiblement sexy, c’est à se demander quand HOZIER finira par tomber à court de chansons qui donnent envie de se désaper.

Encore une fois, HOZIER est égal à lui-même, Unreal Unearth : Unheard est, à l’image de ses prédécesseurs, un album truffé de chansons excellentes. Et déjà, “De Selby” nous le prouve. “Francesca” nous entraîne dans l’Enfer de la luxure, où les damnés sont constamment malmenés par un vent violent qui les envoie voler dans tous les sens. Au milieu de ce brouhaha infernal où chacun se bat pour soi, on trouve un homme et une femme qui restent solidaires, condamnés à l’enfer pour s’être aimés alors qu’ils étaient promis à d’autres. “Francesca” est une ode colérique à l’amour, écrite du point de vue du personnage éponyme que l’on trouve dans l'œuvre de Dante, le titre se termine sur une cacophonie illustrant peut-être ce que l’on entendrait dans ce cercle des enfers.

"I, Carrion (Icarian)" est une balade aérienne aux voix ensorcelantes qui nous accorde un moment de répit avant de nous propulser droit vers l’un des titres phares de l’album : "Eat Your Young". Nous voilà dans le cercle de la gourmandise, la chanson nous assoit à table et nous invite à tout sacrifier pour avoir le ventre plein. Pour cela, aucun prix n’est trop élevé. Au travers de ce titre, on retrouve l’engagement bien connu d’HOZIER pour l’écologie et la justice sociale. "Wasteland, Baby !" Nous disait que le monde était fichu, "Unreal, Unearth : Unheard" nous indique que l’Enfer est bel et bien sur terre. Le titre est entraînant et sensuel, une pomme d’Eden qu’il est difficile de ne pas croquer.

"Damage Gets Done" en featuring avec Brandi CARLILE, adopte un rythme résolument eighties et semble emprunter à "Everybody Wants to Rule the World" de TEARS FOR FEARS. Logique, après tout, nous sommes maintenant dans le cercle de l’avarice : le monde paie l’addition pour ceux qui se le sont arraché. "Who We Are", interprétée au piano, déborde de regrets et de tristesse. Elle parvient à véhiculer cela avec une intensité que les prouesses vocales du chanteur accentuent avant de nous abandonner à une croisière contemplative sur le Styx avec “Son of Nyx”.

Titre sans paroles, "Son of Nyx" est typiquement le genre de morceau qui vous oblige à vous arrêter et à lui donner votre entière attention. Digne d’une bande originale, on y perçoit des éléments vocaux d’autres chansons de l’album, distordus et lointains, comme plongés dans d’étranges limbes. Le ton est sombre, mélancolique et pourtant, les violons à la fin de la chanson font presque briller une lueur d’espoir : sublime.

"All Things End" vient alléger un peu l’atmosphère pesante bien qu’envoûtante de "Son of Nyx" avec une mélodie soul et un refrain chanté par un gospel sur lequel il est impossible de ne pas taper des mains. "Butchered Tongue" nous emmène dans le cercle des voleurs, où sont punis ceux qui ont détruit ou volé ce qui appartenait à autrui. C’est une ode aux cultures qui se sont perdues à cause de la colonisation, aux langues qu’aujourd’hui seules des minorités parlent encore. Le sujet est d’importance pour HOZIER, évidemment très attaché à l’irlandais.

L’ambiance semble s’éclaircir sur la fin de l’album. En effet, si la fureur a laissé place à la mélancolie, les derniers titres de l’album semblent plus légers. "Anything But" est espiègle, "Abstract (Psychopomp)" qui est l’une des meilleures de l’album, est tendre, admirative et nostalgique, "Unknown/Nth" est une ballade aux sonorités blues qui nous rappellent les premiers titres de l’artiste aux jolis "shalala baby".
Puis enfin arrive le bout du chemin : "First Light".

Dans la Divine Comédie, après avoir traversé les Enfers, dépassé Lucifer, Dante et son guide entament une lente ascension vers le Paradis, et "First Light" est peut-être la plus belle illustration de cette première lueur d’espoir. Le titre est tout simplement féérique, des chœurs envoûtants se font écho, la mélodie prend une ampleur grandiose et HOZIER l'interprète avec une puissance incroyable, c’est une ode au soleil qui se lève et à la célébration de ses premiers rayons. "First Light" est définitivement le titre qu’il fallait pour fermer un album comme Unreal Unearth : Unheard.

En conclusion, Unreal, Unearth : Unheard est peut-être aujourd’hui le magnum opus d’HOZIER. Cinématique, poétique et mystique, cet album raconte une histoire. HOZIER a toujours été un lyriciste accompli, mais ici, il se dépasse, et il devient bien difficile d’imaginer comment il pourra nous épater la prochaine fois. J’imagine que nous aurons la réponse dans cinq ans, en attendant, nous devrons shalaler en paix.
5 étoiles.

A lire aussi en FOLK :


FRENCH COWBOY
Baby Face Nelson Was A French Cowboy (2007)
Baby Face Melancolittle Rabbits Nelson




LOCH LOMOND
Little Me Will Start A Storm (2010)
Et le septième jour, il se reposa...


Marquez et partagez





 
   MK ULTRA

 
  N/A



Non disponible


1. Too Sweet
2. Wildflower And Barley
3. Empire Now
4. Fare Well
5. De Selby (part 1)
6. De Selby (part 2)
7. First Time
8. Francesca
9. I, Carrion (icarian)
10. Eat Your Young
11. Damage Gets Done (ft. Brandi Carlile)
12. Who We Are
13. Son Of Nyx
14. All Things End
15. To Someone From A Warm Climate (uiscefhuarithe)
16. Butchered Tongue
17. Anything But
18. Abstract (psychopomp)
19. Unknown / Nth
20. First Light



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod